jeudi 7 juillet 2011

Elle s'appelle Fatiha, lui Claude

"Ô gens! Vous êtes tous d'Adam et Adam a été créé de poussière. Aucun Arabe ne doit être préféré à un non-Arabe sauf en vertu de sa piété" (Mohamed - Le Sermon d'Adieu)

"Se battre et aimer. Aimer à s'en rompre le cœur." (Abdellatif Laâbi - Le règne de barbarie -Seuil 80)



Les prénoms ont beau décliner chacun son épiderme et son idiome, il fait bon citer
Claude et Fatiha géminés. Au Nord comme au Sud, en latin comme en arabe, en commençant par le petit nom masculin ou par son pair féminin, quel que soit le mode d'alliage ou d'hybridation(1) il en résultera toujours une consonance peu commune qui dépayse agréablement autant qu'elle berce. Et comme un philtre subtil dont le bouquet réveille la terre et son magma originel, la synthèse de ces deux herbes exotiques issues chacune de son terroir, leur mixture sonore, alchimie du verbe, fait patiner l'un vers l'autre les continents!

Il est des mystères, des mouvements gravitaires, des glissements de terrains dont le ressort dépasse la simple mécanique de la géologie!


A un moment où les autoroutes terrestres, saturées, ne mènent guère plus loin que le nombril des États ou des conglomérats économiques, où les voies maritimes et aériennes sont plus faciles d'accès aux nuées de requins et de faucons qu'aux messagers de paix, de par leur heureuse union Fatiha et Claude viennent de tracer dans le ciel et la mer, lumineux et propice à l'espérance, un pontifex entre l'Orient et l'Occident, un pont flottant à l'honneur de l'alliance des peuples, une autoroute intercontinentale que seule la diplomatie des cœurs est capable de réaliser, et à si peu de frais.

Claude et Fatiha ont célébré leur mariage ce 25 juin 2011 à Bruxelles.

J'ai beau vivre sur la rive sud de la Méditerranée, au moment de cette union j'ai cru percevoir la voix de Dieu bénissant en arabe et en latin l'union des mariés. J'aurais même vu côte à côte Mohamed et Jésus parmi les invités. Et des myriades d'anges planer par dessus le couple, se congratulant dans une poignante émotion. Pour les hommes que nous sommes. Pendant que l'Orient et l'Occident, tout aussi saisis, s'étreignent autour du couple heureux. J'ai cru voir cela dans cet instant solennel où l'échevin déclare mari et femme Claude et Fatiha.
"J'ai maintenant à mes côtés - et de ce côté de la rive - une perle d'Orient, si intense et si vive qu'elle éclaire les jours parfois bien gris de mon pays...parler de racisme, de xénophobie, d'islamophobie c'est une chose ! le vivre, au plus proche, le subir chaque fois que nous nous baladons dans Bruxelles : c'est autre chose! parfois nous aimerions nous promener sous globe...mais en même temps nous recevons tant de messages de sympathie que cela en devient étrange...quelle époque !"

Quand j'ai lu ces mots, j'ai deviné à peine la petite inflexion marquant la voix au moment où celle-ci évoque
la grisaille belge. Quand bien même cette inflexion donnerait à penser qu'elle s'étire un peu. C'est que la perle d'Orient, ou la tendresse qui déborde de cette périphrase avait dissout dans son éclat la note quelque peu amère qui suivait.

Je recevais de Claude Zylmans ce message le jour de mon anniversaire. Et c'était aussi le jour où je découvrais ces splendides photos(2) immortalisant son mariage. Je ne pouvais espérer meilleur cadeau pour la circonstance.
 


"Ô hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle; et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux. » Coran 49.13.



A. Amri
07.07.2011



1- Il convient de rappeler quelques interférences d'ordre à la fois
sémantique et onomastique entre ces deux prénoms. Les connotations spirituelles liées au prénom Fatiha sont évidentes pour les arabophones: elles rappellent, entre autres, la sourate coranique du même nom, lequel signifie "celle qui ouvre, inaugure [le Coran]". Cette sourate ponctue les cinq prières quotidiennes du musulman, les cérémonies de fiançailles et de mariage, les prières funèbres, etc.
D'autre part, Fatiha signifie aussi en arabe "conquérante", du "fath" (conquête religieuse qui permet de rallier à la nation musulmane le pays conquis).
Le prénom Claude quant à lui, même s'il n'a pas de connotation religieuse chrétienne, de par son origine latine a été consacré parce qu'il "offrait la possibilité de communiquer avec l'au-delà". Très répandu depuis l'Antiquité dans l'Empire romain, il fut porté par les empereurs de la dynastie julio-claudienne comme Néron, Claude et Caligula. Il fut porté aussi par un grand nombre de saints des premiers siècles de la chrétienté, dont Saint Claude mort en 703 et dont on a retrouvé intact le corps, dit-on, cinq siècles plus tard au monastère de Condat.

2- Publiées avec l'aimable autorisation de
Sergio Bianchini que nous remercions du fond du cœur.

Elle sappelle Fatiha, lui Claude

Les prénoms ont beau décliner chacun son épiderme et son idiome, il fait bon citer Claude et Fatiha géminés. Au Nord comme au Sud, en latin comme en arabe, en commençant par le petit nom masculin ou par son pair féminin, quel que soit le mode d'alliage ou d'hybridation(1) il en résultera toujours une consonance peu commune qui dépayse agréablement autant qu'elle berce. Et comme un philtre subtil dont le bouquet réveille la terre et son magma originel, la synthèse de ces deux herbes exotiques issues chacune de son terroir, leur mixture sonore, alchimie du verbe, fait patiner l'un vers l'autre les continents!

Il est des mystères, des mouvements gravitaires, des glissements de terrains dont le ressort dépasse la simple mécanique de la géologie!


A un moment où les autoroutes terrestres, saturées, ne mènent guère plus loin que le nombril des États ou des conglomérats économiques, où les voies maritimes et aériennes sont plus faciles d'accès aux nuées de requins et de faucons qu'aux messagers de paix, de par leur heureuse union Fatiha et Claude viennent de tracer dans le ciel et la mer, lumineux et propice à l'espérance, un pontifex entre l'Orient et l'Occident, un pont flottant à l'honneur de l'alliance des peuples, une autoroute intercontinentale que seule la diplomatie des cœurs est capable de réaliser, et à si peu de frais.

Claude et Fatiha ont célébré leur mariage ce 25 juin 2011 à Bruxelles.

J'ai beau vivre sur la rive sud de la Méditerranée, au moment de cette union j'ai cru percevoir la voix de Dieu bénissant en arabe et en latin l'union des mariés. J'aurais même vu côte à côte Mohamed et Jésus parmi les invités. Et des myriades d'anges planer par dessus le couple, se congratulant dans une poignante émotion. Pour les hommes que nous sommes. Pendant que l'Orient et l'Occident, tout aussi saisis, s'étreignent autour du couple heureux. J'ai cru voir cela dans cet instant solennel où l'échevin déclare mari et femme Claude et Fatiha.
"J'ai maintenant à mes côtés - et de ce côté de la rive - une perle d'Orient, si intense et si vive qu'elle éclaire les jours parfois bien gris de mon pays...parler de racisme, de xénophobie, d'islamophobie c'est une chose ! le vivre, au plus proche, le subir chaque fois que nous nous baladons dans Bruxelles : c'est autre chose! parfois nous aimerions nous promener sous globe...mais en même temps nous recevons tant de messages de sympathie que cela en devient étrange...quelle époque !"

Quand j'ai lu ces mots, j'ai deviné à peine la petite inflexion marquant la voix au moment où celle-ci évoque
la grisaille belge. Quand bien même cette inflexion donnerait à penser qu'elle s'étire un peu. C'est que la perle d'Orient, ou la tendresse qui déborde de cette périphrase avait dissout dans son éclat la note quelque peu amère qui suivait.

Je recevais de Claude Zylmans ce message le jour de mon anniversaire. Et c'était aussi le jour où je découvrais ces splendides photos(2) immortalisant son mariage. Je ne pouvais espérer meilleur cadeau pour la circonstance.
"Ô gens! Vous êtes tous d'Adam et Adam a été créé de poussière. Aucun Arabe ne doit être préféré à un non-Arabe sauf en vertu de sa piété" (Mohamed - Le Sermon d'Adieu)

"Se battre et aimer. Aimer à s'en rompre le cœur." (Abdellatif Laâbi - Le règne de barbarie -Seuil 80)

"Ô hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle; et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux. » Coran 49.13.


A. Amri
07.07.2011


1- Il convient de rappeler quelques interférences d'ordre à la fois
sémantique et onomastique entre ces deux prénoms. Les connotations spirituelles liées au prénom Fatiha sont évidentes pour les arabophones: elles rappellent, entre autres, la sourate coranique du même nom, lequel signifie "celle qui ouvre, inaugure [le Coran]". Cette sourate ponctue les cinq prières quotidiennes du musulman, les cérémonies de fiançailles et de mariage, les prières funèbres, etc.
D'autre part, Fatiha signifie aussi en arabe "conquérante", du "fath" (conquête religieuse qui permet de rallier à la nation musulmane le pays conquis).
Le prénom Claude quant à lui, même s'il n'a pas de connotation religieuse chrétienne, de par son origine latine a été consacré parce qu'il "offrait la possibilité de communiquer avec l'au-delà". Très répandu depuis l'Antiquité dans l'Empire romain, il fut porté par les empereurs de la dynastie julio-claudienne comme Néron, Claude et Caligula. Il fut porté aussi par un grand nombre de saints des premiers siècles de la chrétienté, dont Saint Claude mort en 703 et dont on a retrouvé intact le corps, dit-on, cinq siècles plus tard au monastère de Condat.

2- Publiées avec l'aimable autorisation de
Sergio Bianchini que nous remercions du fond du cœur.

samedi 2 juillet 2011

Action de soutien à la flottile de paix empêchée d'appareiller vers Gaza

Copie d'un fax adressé ce samedi 2 juillet 2011 à l'ambassadeur grec en Tunisie.

M. Ahmed Amri
Professeur - Gabès
webamri@yahoo.fr
http://amriahmed.blogspot.com/


Gabès, le 2 juillet 2011

A la bienveillante attention de Son Excellence l'Ambassadeur de Grèce en Tunisie

Excellence,
Au moment où le monde entier se tourne vers votre pays, attendant que la flottille de soutien pacifiste à Gaza soit autorisée à appareiller depuis les côtes grecques, les tracasseries bureaucratiques et les manœuvres de sabotage se multiplient pour faire avorter cette mission humanitaire. Sous les pressions sionistes appuyées par des actions criminelles contre les bateaux devant participer à la flottille, la Grèce semble plier, hélas, au diktat israélien, voire s'impliquer de manière directe dans cette sordide machination dirigée à la fois contre la Palestine, ses amis de par le monde et les partisans de la paix et de la justice au Moyen Orient.

Permettez-moi de vous dire, Monsieur l'Ambassadeur, qu'une telle attitude mettant de votre Etat l'allié de l'entité sioniste est indigne de la Grèce qui, historiquement, tant au niveau officiel qu'au niveau populaire, s'est distinguée par son soutien aux causes justes et son appui inconditionnel à la lutte du peuple palestinien pour le recouvrement de ses droits légitimes et inaliénables.

Aussi est-il scandaleux pour votre pays, pour le peuple grec qui désavoue cet acte humiliant subordonnant la Grèce à Israël, d'autoriser une telle complaisance à l’égard du sionisme. L'indépendance de la politique grecque et son honneur sont en jeu. D'autant que les organisateurs de la mission humanitaire et les participants à la flottille de paix, accrédités par leurs peuples pour les représenter dans cette action non gouvernementale, ont statut d'ambassadeurs et non de guerriers, entendent mener une mission diplomatique citoyenne et pacifiste, et non une campagne internationale belliqueuse.

C'est une honte pour les pays libres, davantage accablante pour la Grèce en tant que berceau des civilisations humaines, de permettre que la barbarie triomphe sur son sol du droit et de la justice.
J'en appelle à l'honneur grec et à votre conscience d'homme libre pour en prendre acte.

Ahmed Amri
Professeur tunisien et citoyen du monde.

webamri@yahoo.fr
http://amriahmed.blogspot.com/

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