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mercredi 20 décembre 2023

De Guernica à la Palestine: les mots forts d'Itziar Ituño

 

Itziar Ituño est une comédienne basque qui appartient à la gauche abertzale (« la gauche patriote »), laquelle se bat pour obtenir un État basque indépendant et socialiste. 

Cette comédienne et militante a été parmi les premières voix à s'élever en Europe contre la guerre criminelle de l'entité sioniste à l'encontre de Gaza et l'ensemble des Palestiniens dans les terres occupées.

La vidéo ci-dessous est extraite de son intervention au cours d'un rassemblement basque à Guernica, qui date du 17 octobre dernier.

Guernica est historiquement connue comme la capitale spirituelle du pays basque. Son nom a acquis une notoriété internationale à la triste faveur de la tragédie qu'elle a vécue sous le règne du dictateur Franco. Au fort de la guerre d'Espagne, le 26 avril 1937 -jour de marché, cette ville a subi un bombardement intense perpétré par quatre escadrilles de la légion Condor de l'aviation allemande, venues soutenir le général Franco, auxquelles se sont jointes des avions de chasse italiens. Après tant de bombardement et de mitraillage, plus de cinquante tonnes de bombes incendiaires ont été encore largués sur la ville. Deux tiers des habitations ont été considérablement endommagés, et près de 1700 personnes ont été tuées, tandis que 900 autres ont été blessées.

Il est évident que ni les dégâts matériels ni le nombre de victimes de Guernica ne sont comparables à ce qui se passe à Gaza depuis le 7 octobre dernier. Mais comme Guernica, Gaza est la martyre immolée sur l'autel du fascisme. Comme Guernica, Gaza est la victime d'une guerre aux commandes de quoi se trouve une triple alliance: le sionisme israélien, le sionisme évangéliste étasunien et une inestimable part de l'Union européenne à travers ses chefs surtout, chefs objectivement complices par leur soutien direct à Israël ou par leur silence synonyme de laisser-faire. Et je n'hésiterais pas à citer encore avec cette alliance l'attentisme scandaleux et le défaitisme des dirigeants arabes.

 

 

 

A. Amri

20. 12. 2023 


dimanche 3 décembre 2023

Lettre-témoignage de Danielle Aloni, otage israélienne libérée avec sa fille par le Hamas

 

Aux Généraux qui m'ont tenu compagnie ces dernières semaines,

Il semblerait que nous allons nous séparer demain. Cependant je vous remercie du fond du cœur pour l'humanisme extraordinaire dont vous avez fait preuve à l'endroit de ma fille Emilia. Vous avez été pour elle comme ses propres parents. Vous l'avez invitée dans votre chambre chaque fois qu'elle le souhaitait. Elle reconnaît d'elle-même ce sentiment qu'à ses yeux vous êtes tous des amis; pas seulement que des amis, mes des amis à la fois vrais et excellents qu'elle chérit. 



Merci. Merci encore et encore pour les nombreuses heures au cours desquelles vous avez été comme sa nurse. Merci d'avoir été indulgents à son égard, de l'avoir comblée de friandises, de fruits et de tout agrément disponible, si luxueux soit-il en la circonstance. Bien que les enfants ne doivent pas être des otages, grâce à vous et à d'autres personnes sympathiques que nous avons connues sur le chemin, ma fille s'est considérée comme une reine à Gaza. De manière générale, elle a eu le sentiment qu'elle était la coqueluche du monde.

Tout au long de ce parcours, nous n'avons croisé personne, ni du simple personnel ni de l'état-major, qui ne se soit comporté à son égard avec douceur, tendresse et amour. Moi je serais pour l'éternité captive de la gratitude que je vous dois, parce que ma fille sortira d'ici sans le moindre traumatisme. Je garderai en mémoire la bonté du traitement que vous nous avez prodiguée, et ce malgré la situation difficile à laquelle vous êtes vous-mêmes confrontés, et les énormes dégâts que vous avez subis à Gaza.

Puisse l'horizon se dégager en ce monde pour faire de nous de véritables bons amis !

A vous tous, mes vœux de bonne santé ! bonne santé et amour, à vous et aux membres de vos familles.

Merci infiniment.

Danielle et Emilia.


A. Amri

03. 12. 2023


Vidéos similaires:

Témoignage de Yochbad Lifshitz sur les conditions de sa détention par le Hamas





lundi 13 novembre 2023

Nous n'allons pas décamper

 

Si lourde puisse être la rançon de leur résistance, les Gazaouis ne décamperont pas. Et c'est le message que transmet à qui de droit l'auteur de ce cri sur la vidéo ci-dessous: un officier de la Protection civile palestinien dont la femme, les enfants et les parents ont été décimés par une frappe israélienne ayant détruit son appartement et ceux des voisins, dans un habitat collectif au camp Jabalya, le plus surpeuplé de tout Gaza. 

"Hamdoullah malgré tout ! crie-t-il. Nous ne dirons pas "ouille"! Nous ne hisserons pas de drapeau blanc ! Nous resterons ici sur les décombres de nos maisons. Nous n'allons décamper nulle part, quitte à nous faire enterrer sous le dernier pan de mur qui nous servira d'abri !"





A. Amri
13. 11. 2023

vendredi 10 novembre 2023

Emily Callahan: "Je reviendrai au plus tôt à Gaza, là où j'ai laissé mon cœur"

Emily Cali Callahan est une infirmière américaine qui vient de rentrer aux USA après avoir été évacuée de Gaza. Au sein de Médecins Sans Frontières (MSF), elle a travaillé à l'Hôpital indonésien qui, à l'heure où la vidéo ci-dessous est mise en ligne, risque de subir (avec l'Hôpital Al-Shifa et l'Hôpital al-Rantissi entre autres) le même sort que l'Hôpital baptiste rasé, le 17 octobre dernier, par un missile israélien. Pour rappel, cette frappe a fait près de 500 personnes entre morts et blessés et soulevé des vagues d'indignation dans le monde entier. 

Interviewée par Anderson Cooper sur CNN, Emily Callahan nous fournit un poignant témoignage sur la situation catastrophique de l'ensemble de la population gazaouie et du personnel infirmier et médical des hôpitaux qu'elle a laissé derrière elle. A travers l'épreuve personnelle qu'elle a vécue avant de pouvoir quitter Gaza, ce ne sont pas seulement ses propres affres et celles de tout un peuple livré à l'intenable enfer de la guerre qu'elle a voulu nous transmettre. Mais aussi et surtout une image "revue et corrigée" du Palestinien que certains idiots tentent incessamment d'assimiler à un "animal humain"*. 

"Ceux que j'ai laissés derrière moi, dit-elle, ceux qui refusent de partir de Gaza, sont des héros. Et le peuple palestinien avec lequel j'ai travaillé, à la fois notre personnel gazaoui au bureau et mon personnel à l'hôpital indonésien, sont parmi les personnes les plus incroyables que j'ai jamais rencontrées dans ma vie." 

Ne nous étonnons pas que cette femme dise au journaliste qui lui demande à la fin de l'interview si elle compte revenir un jour à Gaza: "Le plus tôt possible. Mon cœur est à Gaza, et il restera à Gaza." 

 


 

A. Amri 

10. 11. 2023 

 

* Yoav Galant n'est pas le premier israélien à adopter cette vision sioniste du Palestinien et de l'Arabe en général. Rappelons qu'en 1982, Menahem Begin disait que “les Palestiniens sont des bêtes qui marchent sur deux pattes”. Et 18 ans plus tard, soit en 2000, Ehud Barak "affine" davantage cette image en affirmant que "les Palestiniens sont comme les crocodiles, plus vous leur donnez de viande, plus ils en veulent".

jeudi 9 novembre 2023

Gaza-Palestine, nous n’avons pas trahi nos poèmes (Abdellatif Laâbi)

 

« Ces extraits d’un poème que j’ai écrit il y a plus de vingt ans démontrent à mon avis que, de l’histoire dite humaine, c’est la barbarie qui se répète le plus. Ceux qui dissèquent le phénomène gardent les yeux secs. Moi, je ne le peux pas. Je dis plutôt ce qui me brise le cœur. » (A. Laâbi)

 

Dessin de Naji al-Ali
 

 
Le tunnel, le revoici
long, long
sur une autre terre
où l’on ne peut même pas enterrer ses morts
Je t’ai nommée : Palestine !
Je pense à vous
mes amis de là-bas
dont j’ai traduit les poèmes
« Je vous appelle
et serre vos mains* »
puis je me sens tout bête
Qu’ai-je à dire que vous ne diriez
non pas mieux, mais avec une autre matière des mots :
le blanc insondable de la terreur
le noir indélébile du sang
le pourpre du rêve violé
le gris vénéneux des décombres
le jaune dément de la chair brûlée
le vert du torrent injuste des larmes
le bleu ivre des malédictions ?
Le tunnel, que voici
long, long !
Quelle est cette époque
qui nous broie dans son camion à ordures
Quelle est cette planète
qui nous ferme au nez toutes ses portes
et ne nous laisse comme voie de sortie
que celle où il faut apporter la preuve
du désespoir absolu ?
Ô nuit !
toi de nouveau
rare refuge pour les désemparés
Et pour l’œil
pâturage unique
Peut-être y a-t-il sur une de tes étoiles
un esprit pur, un témoin juste
qui nous regarde et souffre de ne pas pouvoir
lever son petit doigt
Peut-être n’y a-t-il rien
et que ce silence sidéral obéit lui aussi
à l’abjecte loi de l’indifférence
Comment en être sûr ?
Ô nuit !
donne quelque chose
ne serait-ce qu’un brin d’illusion
ce succédané de l’espoir
ne serait-ce qu’un rai
identifiable à une promesse
même la plus vague
ne serait-ce qu’un souffle
même le plus ténu
qui ranime un peu les cendres de l’âme
Mais de grâce, épargne-nous la pitié
Tout, sauf cela !
Je pense à vous
mes amis de là-bas
et brusquement, je ne sais plus ce que penser veut dire
ce qu’écrire veut dire
La douleur a pris les rênes et fouette à mort
la monture du corps
Les parois du tunnel se rapprochent
J’étouffe de votre étouffement
Je me protège la tête comme j’ai vu tant de fois
le faire vos enfants
Je crie pour ne pas nous voir enterrés vivants
Je tremble comme tout être intègre
au moment de la vérité
Je crois un instant et apostasie au suivant
Je crache sur la table des Lois
et appelle à mon secours
l’apocalypse
Je rampe à l’aveuglette sous les décombres
de la défunte humanité
et parfois, ô délice
je doute ferme de mon existence
D’un battement de paupières
j’annule tout
D’abord ma condition de ver de terre
ensuite la Genèse, le jour des Comptes
en passant par le purgatoire
Sans état d’âme, j’efface cette caricature
et sur le métier remets l’ouvrage
Je sens monter en moi la parole sans égale
et je ne suis l’émissaire de personne
Je ne dis pas à la lumière : soit !
mais s’il te plaît
Je ne dis pas à la justice : frappe !
mais sois juste
Je ne dis pas à la beauté: couche-toi !
mais rayonne tel un soleil libre
de toute obligation
Je ne m’adresse pas à des tribus ou à des peuples
mais à ceux-là seuls
qui souffrent de la souffrance des autres
et ne s’en vantent pas
Je délire de votre délire
ô mes amis
pardonnez-moi
Le tunnel est encore là
long, long !
J’y suis tant que vous y serez
car moi non plus
je n’ai pas « trahi mes poèmes »
« Je vous appelle
et serre vos mains »
 
Abdellatif Laâbi (poète marocain)

 



Du même auteur: version arabe
غزّة-فلسطين
لا، لم نَخُنْ أشْعارَنا
النفَق
ها هوذا من جديد
طويلٌ، طويل
في أرض أخرى
لا يستطيع فيها الناسُ
حتى أن يدفنوا موْتاهم
أسْميْتُكِ يا فلسطين!
أفكر بكم
يا أصدقائي هناك
الذين تَرجمْتُ قصائدَهم
"أناديكم
أشدُّ على أياديكم"
ثم أشعر بالغباء
ماذا لديّ لأقوله
ممّا قد تقولونه أنتم
ليس بطريقة أفضل
بل بمادَّةٍ مختلفة من الكلمات:
بياضُ الرّعْب، الذي يتعذَّر سَبُره
سوادُ الدم، الذي يتعذّر مَحْوُه
أرجوانيُّ الحلم المغتَصَب
رماديُّ الأنقاض المسمومُ
الأصفرُ المعتوهُ للَّحمِ المحروقِ
أخضرُ السيْلِ الظالمِ للدموع
أزرقُ اللعَنات الثمِلُ؟
هذا النفق
طويلٌ... طويلٌ
ما هذا العصر
الذي يطْحنُنا في شاحنةِ قمامته
ما هذا الكوكب
الذي يغلق في وجوهنا كلَّ أبوابه
ولا يترك لنا من مَخرجٍ
سوى المسلَك الذي يجب فيه تقديمُ الدليل
على اليأس المطلق؟
يا ليلُ
أنتَ من جديد
أيّها الملاذُ النادر للْحَيارى
والمَرْعى الوحيد
للعَين
ربما توجدُ فوق إحدى نجماتكَ
روحٌ نقيّةٌ، شاهِدٌ منصِفٌ
ينظر إلينا ويتألم من عجزه
على رفْعِ إصبعه الصغير
ربما لا يوجد شيء
وهذا الصمت النجْميّ يمتثل هو أيضا
لقانون اللّامبالاة الوَضيع
كيف لنا أن نعرف؟
يا ليلُ
اِعطِ شيئاً ما
ولو ذرة وهْمٍ
هذا البديلُ البخْس للأمل
ولو شُعاعا يمكن تمييزه من وعدٍ
وإن كان أشدّ الوعود ضبابيةً
ولو نفْحةً وإن كانت في غاية الخفّة
تُحْيي رَمادَ الروح قليلاً
ولكن رجاءً، جنِّبْنا الشفقة
كلُّه، إلاّ هذا!
أفكّر بكم
يا أصدقائي هناك
وفجأةً لا أعودُ أعرف ما معنى تفكير
ما معنى كِتابَة
لقد أمسكَ الألمُ بالزمام
وراح يسوطُ حتى الموت مطيَّةَ الجسد
تتقاربُ جدران النفق الداخلية
أختنقُ من اختناقكم
أحْمي رأسي
مثلما رأيتُ أولادكم مرّات كثيرة
يفعلون
أصرخُ كي لا أرانا نُدفَنُ أحياء
أرتجف مثل أيِّ كائنٍ
ساعةَ الحقيقة
أؤمن في لحظة وأكفُر في التالية
أبصق على لوح الوصايا
وأستنجدُ بالفَناء
أزْحفُ على غير هدىً تحت أنقاضِ
البشريةِ المُتوفّاة
وأحياناً، يا للنعيم!
أشكُّ بشدةٍ بوجودي
بِرَفَّةِ جفنٍ
أُلغي كلَّ شيء
أولاً ظَرفي كدُودةِ أرض
وبَعدَهُ سِفر التكوين
يوم الحساب
مروراً بالمَطهر
بدون تردّد
أمحو هذا الكاريكاتير
وفوق النَّوْلِ أضع من جديدٍ عملي
أشعر بالكلام الفريد من نوعه يصعد بداخلي
ولستُ رسولَ أحد
لا أقول للضّوءِ
كُنْ!
بل من فضلك
لا أقول للعدالةِ
اضرِبي!
بل كوني عادلةً
لا أقول للجمال
استلْقِ!
بل اِسْطَعْ
مثل شمسٍ حُرّةٍ من كل إكراه
لا أتوجَّهُ إلى قبائل أو شعوب
وإنما فقط إلى أولئك
الذين يتألّمون لألم الآخرين
ولا يتباهون بذلك
أهذي لهذيانكم
يا أصدقائي
سامحوني
النفق ما يزال هنا
طويل، طويل
سأبقى فيه طالما بَقيتُمْ
لأنني أنا أيضاً
لم "أخُنْ أشْعاري"
"أناديكم
أشدُّ على أياديكم"
 
 
عبد اللطيف اللعبي ، شاعر مغربي



samedi 4 novembre 2023

Abbas fourbis ton arme ! (poème traduit de Ahmed Matar)

 

Aux dirigeants arabes terrés dans leurs trous, à l'heure où Gaza et le peuple palestinien se font immoler sur l'autel du sionisme.

 

Abbas est là derrière la barricade

Tout vigilance, tout sensibilité

qui depuis l'an I de la conquête

fourbit la lame de son épée

se fait brillanter les bacchantes

et dans telle posture d'attente

étreint sa peluche

Le voleur en moins de rien

ayant englouti une rive[1]

 Abbas retourna sens dessus dessous

le parchemin

et supputant  pertes et profits

se dit:

il en reste quand même une !

Du coup Abbas rassemble ses munitions

fortifie sa barricade

et se remet à fourbir son arme

Le voleur cependant

s'est infiltré jusque chez lui

s'arrogeant un droit d'invité

ce à quoi Abbas

tout hospitalité

répond en offrant le café

non sans toutefois cesser

de brillanter lame et son épée

Mais voilà que sa femme crie:

"Tes enfants ont été tués, Abbas ! 

Abbas, ton invité va me violer !

Lève-toi! sauve-moi Abbas! "

Photo @legrandsoir.info


Tout vigilance, tout sensibilité, tout attention

Abbas n'a rien entendu

c'est que, dit-il à part soi,

cette bonne femme, pouah!

calomnie les honnêtes gens ! 

"Abbas ! crie encore sa femme

l'invité va voler notre brebis !"

Retournant dessus-dessous le parchemin

en moins de rien ayant supputé pertes et profits

Abbas envoie à qui de droit 

une dépêche de menaces

"Mais à quoi bon, Abbas,

tu fourbis la lame de ton épée ?"

- J'avise aux temps d'adversité, pardi !

dit judicieusement Abbas

- Soit l'ami ! Fourbis la lame de ton épée !"
 

 Texte déclamé par Maram Nard
 
 
 
 
Ahmed Matar, poète irakien.
Trad. A. Amri
04. 11. 2023
 
Texte dans sa version arabe 


[1] Rive du Jourdain appelée Cisjordanie, par opposition à « Transjordanie » qui désigne la seconde rive du Jourdain.

 Textes traduits du même auteur

Pamphlet contre le tartufe Karadhaoui

Entretien avec l'espoir

Circoncision

 

Au sujet de Ahmed Matar:

Hommage à Ahmed Matar

 

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