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lundi 12 juillet 2010

Prélude mal joué

Encore une fois, la Marseillaise a été sifflée. Cette fois-ci chez nous, au stade de Radès, ce dimanche 30 mai 2010.
Alors qu'une rencontre sportive internationale et surtout amicale est censée rapprocher les peuples ou les nations représentés par les équipes qui y sont engagées, alors qu'on voulait une ambiance de fête et d'amitié aussi bien sur le terrain que sur les gradins, dans ce stade surnommé "Joyau de la Méditerranée" et dans un registre plutôt discordant le prélude de ce dernier Tunisie-France a été encore une fois mal joué. Entaché de fausses notes qui jurent autant avec le glatissement des Aigles (ou Aigles de Carthage* si vous voulez glatir plus haut!) qu'avec la voix habituellement chaude et accueillante du peuple tunisien dans son ensemble. Et de sa jeunesse en particulier.
Comme son précédent sur le sol français, ce prélude a été marqué de sifflets. Même si les moyens techniques ont permis d'étoffer ces sifflets, que le jeu des deux équipes et l'irréprochable esprit sportif dont elles ont fait preuve nous ont fait momentanément oublier le triste incident, il n'en reste pas moins que les Tunisiens ne voudraient ni ne pourraient se reconnaître dans un tel comportement.
Que ces jeunes aient un message à transmettre aux politiques français, on voudrait bien le comprendre si le contexte s'y prêtait. Mais siffler la Marseillaise ou tout autre hymne national, et dans ce contexte précis, c'est profaner d'abord l'hymne de son propre pays. C'est aussi offenser tant et tant d'hommes et de femmes qui n'ont rien à voir avec notre "message d'abrutis", dont certains, voire beaucoup aiment et défendent la Tunisie et qui, comme nous, refuseraient à bon droit cette injure injustifiée.Sans oublier que ce présumé message, quelle qu'en soit la nature, au vu même des lois physiques qui le régissent n'a aucune chance de passer. Si ce n'est sérieusement parasité.
Tunisiens et fiers de l'être, oui. Nous ne sommes pas indifférents aux problèmes de notre communauté en France, oui. Nous avons ceci ou cela à reprocher aux dirigeants français, oui. Mais le chauvinisme, le fanatisme, la xénophobie, entre autres formes d'intolérance qui sévissent un peu partout sur ce monde , ne doivent pas avoir droit de cité dans notre pays.




* Périphrase qui désigne l'équipe tunisienne de football.

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