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lundi 25 juillet 2011

Yosri Trigui: le plaidoyer du père

Dans un procès injuste et marqué d'irrégularités (procédurales entre autres), le jeune tunisien Yosri Trigui a été condamné à mort en Irak, une première fois en 2006. Au cours de ce procès, Yosri -qui ne se remettait pas encore des graves blessures qu'il a eues le jour de son arrestation- était dans le coma! Il avait reçu sept balles alors qu'il tentait de franchir un check-point à 30 km de Bagdad. Et dans les rares moments de rémission qu'il a pu avoir dans ce no man's land entre vie et mort, Yosri voyait moins souvent des soignants à son chevet que des tortionnaires. Les aveux qui lui ont été extorqués étaient tels que l'acte d'accusation dressé contre lui ne pouvait qu'être des plus accablant. Tous les crimes dignes de Abou Kodama le Tunisien, les calomnies qu'on pouvait imaginer, ont été indûment attribués à Yosri alors qu'il se battait pour la survie.

Détenu par les Américains à Camp Kropper de 2003 jusqu’en 2009, Yosri devait probablement à tant d'irrégularités flagrantes marquant ses interrogatoires et son procès le renvoi aux calendes américano-irakiennes de sa mise à mort.

En 2008, sursaut de conscience humaine chez l'occupant, on réexamine le procès de Abou Kodama le Tunisien. Et celui-ci est innocenté de tous les crimes qui lui ont été précédemment imputés. On retient seulement contre lui son entrée clandestine en Irak; et pour ce délit somme toute mineur mais devenu crime depuis l'entrée en vigueur de la loi contre le terrorisme, on le condamne à 15 ans de prison! Ni lui ni sa famille ne pouvaient espérer mieux car le pire était quand même épargné.

En 2010, alors que Yosri Trigui était depuis un an à la charge administrative irakienne, contre toute attente on décide de refaire son procès, et le refaire sur la base de l'acte d'accusation initial, sans tenir compte du réexamen fait par les Américains ni de la peine considérablement allégée. De surcroit, au mépris des principes juridiques élémentaires et universellement reconnus, le procès se déroule en l'absence de l'accusé et de son avocat. Le premier verdict injuste et sévère, la peine capitale, est de nouveau prononcé.

Le 30 juin dernier, le vice-président irakien a approuvé ce jugement. Et on apprend que quatre autres personnes, deux Libyens, un Marocain, un Saoudien, sont frappés par la même sentence. Celle-ci, selon la décision signée par le vice-président, serait exécutée par pendaison.

Début juillet, au cours d'un meeting organisé en Tunisie pour soutenir la cause palestinienne, M. Fakher Trigui, père du condamné, est intervenu pour défendre son fils. A travers la vidéo de cette intervention dont j'ai traduit un extrait que j'ai mis en ligne (1), le père du condamné voudrait d'abord éclairer l'opinion publique sur ce flagrant cas d'injustice et mettre les autorités (mais aussi l'ensemble des citoyens) face à leur responsabilité. Tout en revendiquant pour son fils les opérations militaires dirigées contre l'occupant américain, ce père plaide l'innocence du condamné dans tout acte à caractère terroriste (2).

"Je ne mendierai de secours à personne, souligne M. Fakher Trigui. Je ne vais implorer personne ni demander à personne quoi que ce soit."

Ce plaidoyer juste et sans la moindre tonalité emphatique, où la dignité et la fierté nous interpellent tout autant que le non-dit, mérite notre intérêt. Et une réaction citoyenne digne de ce cas de détresse des plus urgents.







A.Amri
25.07.11

Notes:
1- Cette vidéo est disponible aussi sur Youtube.
2- Les deux accusations majeures ayant fait le poids dans la sentence du premier procès sont: rapt et meurtre de la journaliste Atouar Bahjat et dynamitage du mausolée chiite de Samarra. Or les vrais coupables dans ces deux actes ont été arrêtés postérieurement (cf liens ci-dessous).

-------------------- Au même sujet:

http://amriahmed.blogspot.com/2011/07/lettre-yosri.html
http://amriahmed.blogspot.com/2011/07/la-bienveillante-attention-de-m-beji.html
http://amriahmed.blogspot.com/2011/07/blog-post_23.html
http://amriahmed.blogspot.com/2011/07/la-bienveillante-attention-de-m-recep.html
http://amriahmed.blogspot.com/2011/07/violette-daguerre-et-haytham-manna.html
http://amriahmed.blogspot.com/2011/07/mme-micheline-calmy-rey.html
http://amriahmed.blogspot.com/2011/07/jose-luis-rodriguez-zapatero.html

vendredi 22 juillet 2011

A Jose Luis Rodriguez Zapatero


"Au lieu de discourir sur les libertés et l'avenir de l'humanité, il faut se battre vraiment, sans concession. Pour la liberté et la vie des gens réels, qui vivent aujourd'hui."- Leonid Pliouchtch


A la bienveillante attention de M. Jose Luis Rodriguez Zapatero

En vous écrivant cette lettre, c'est à la fois le militant espagnol de la classe ouvrière, l'homme politique européen et le farouche partisan de l'abolition universelle de la peine capitale que je voudrais interpeller en votre personne.

Yosri Trigui, jeune tunisien condamné à mort en Irak, risque d'être mis à mort en tout instant depuis que le vice-premier ministre irakien lui a signifié que la peine à son encontre serait exécutée par pendaison . Sa famille, ses amis et des citoyens de plusieurs pays sont engagés dans une course contre la montre pour sauver sa tête.

Arrêté en 2006 et accusé dans des affaires liées à la résistance irakienne contre l'occupant américain, c'est surtout sur la base d'aveux qui lui ont été extorqués sous la torture que ce jeune homme a été jugé et condamné à la peine capitale.
A la chute de Bagdad en 2003, alors qu'il était encore adolescent, Yosri Trigui a fugué vers l'Irak pour rallier la résistance armée locale. Fin juin 2006, il tentait avec 15 de ses frères d'armes de franchir un chek-point se trouvant à 30 km de Bagdad. La tentative s'est soldée par la mort de tous ses compagnons; et Yosri, criblé de balles, sept logées dans diverses zones de son corps, ne devait son salut qu'à un miracle. Écroué dans une prison administrée par les Américains, lors de ses interrogatoires il a été soumis à la torture et on lui a extorqué des aveux l'accablant, en particulier dans deux affaires à caractère criminel. Le dynamitage d'un mausolée chiite et le rapt et le meurtre d'une journaliste et femme de lettres, en l’occurrence Atouar Bahjat.
Au cours de son procès, Yosri a clamé son innocence dans ces deux affaires et dénoncé la barbarie de ses bourreaux qui l'a acculé à revendiquer des crimes qu'il n'a pas commis. Ses juges n'ont pas tenu compte de ce désaveu et l'auraient même menacé s'il persistait à se rétracter.

Des années plus tard, les vrais coupables dans ces deux affaires, s'appelant respectivement Mahmoud Dahaoui et Yasser Ali ont été arrêtés, le premier début janvier 2008 et le second le 4 août 2009. Ils ont reconnu être les auteurs exclusifs de ces crimes. Leurs aveux diffusés sur la chaîne de télé arabe Al-Arabya et les reportages sur les faits qui leur sont imputés sont disponibles sur les réseaux sociaux d'internet.
De tels faits nouveaux, et non des moindres, dans l'affaire de Yosri Trigui devaient faire réviser son procès et considérer l'accusé comme prisonnier de guerre. Mais le tribunal irakien qui a jugé l'affaire en appel n'a pas pris en considération cela. D'ailleurs, au mépris des procédures juridiques en règle, c'est en l'absence de l'accusé et de son avocat que le second procès s'est déroulé.

M. Jose Luis Rodriguez Zapatero,
Aux dernières nouvelles, le Jeune Yosri Trigui a été transféré à la centrale de Kathimya à Bagdad. Ce transfert est alarmant d'autant qu'il rappelle la triste fin de Saddam Hussein. C'est dans la même prison que l'ancien président irakien a été placé, en 2006, peu de jours avant sa pendaison. D'autre part, le père du condamné a perdu tout contact avec l'avocat irakien chargé de transmettre aux autorités compétentes la demande d'arrêt d'exécution. Il est à craindre que cet avocat ne soit qu'une partie dans un complot judiciaire contre le condamné.
Par conséquent, je vous prie, M. Jose Luis Rodriguez Zapatero, de vous joindre à cette bataille qui est la vôtre et d'y engager toutes les instances politiques qui relèvent de vos compétences.
J'en appelle à votre conscience d'abolitionniste convaincu pour en prendre acte.

Ahmed Amri
Enseignant - Tunisie
webamri@yahoo.fr
http://amriahmed.blogspot.com/

A.Amri
24.07.11

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Au même sujet:
- Yosri Trigui: plaidoyer du père
- Lettre au Premier Ministre Tunisien
-
Lettre au Ministre Tunisien des A-E
-Lettre au Premier Ministre Turc
- Lettre à la Commission Arabe des Droits de l'Homme
- Lettre au Département Suisse des A-E
-
Lettre de sensibilisation visant l'opinion publique



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