dimanche 20 mars 2016

Constantin Afer: fugitif ou captif de bonne guerre? - IV


                                                      
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Si de Carthage on se souvient


Commençons par celui que le sénat romain a élevé au dessus du dédain frappant sa race: Magon. "Après la prise de Carthage, raconte Pline, [notre sénat] donna les bibliothèques de cette ville aux princes africains, mais, par une exception unique, il décida que les 28 livres de Magon seraient traduits en latin. Pourtant Caton avait déjà composé son traité. La tâche fut confiée à des gens instruits dans la langue punique; celui qui y prit la meilleure part fut D. Silanus, personnage de noble naissance"31. A propos de D. Silanus à qui Pline attribue "la meilleure part" de traduction, remarquons qu'il s'agit en fait de Cassius Dionysus d'Utique: un autre enfant de la Tunisie, ou de l'Ifriqia, pour respecter la nomenclature médiévale. Remarquons aussi que ce traducteur qui maîtrisait le grec, mais pas le latin, n'a pas suivi scrupuleusement le texte punique dans la traduction qu'il a faite de Magon. Selon toute vraisemblance, il a essayé d'helléniser le Carthaginois, et ce à la demande du sénat romain, en condensant d'une part l'encyclopédie magonienne et en y ajoutant « un bon nombre d'indications et de préceptes puisés dans des auteurs grecs»32. La façon avec laquelle cette œuvre a été traduite, aux environs de 60 av J.-C., sera imitée mille cent ans plus tard par Constantin l'Africain, notamment en ce qui concerne les œuvres refondues dans le Pantegni. Et s'il parait assez vraisemblable que Constantin l'Africain n'ait pas agi de son propre chef pour s'attribuer des œuvres dont il ne fut que traducteur, s'il est établi que les touches helléniques maquillant le Pantegni et son expurgation de tout indice d'arabité ne sont pas non plus l’œuvre directe de Constantin, que dire alors ? La tradition initiée par les Romains en matière de malhonnêteté intellectuelle, et l'allergie à tout ce qui sente le barbare, cette belle tradition-là ne fut pas l'apanage de l'ère païenne. Elle eut de beaux jours encore à l'ère chrétienne, et sous la couverture des plus pieux. 
             
Des cendres de Carthage et de cette même Afrique dont étaient sortis Magon et son traducteur, sortiront plus tard Perpétue et Félicité, Saint-Augustin, Cyprien de Carthage, Térence, Apulée, Tertullien, les trois papes Victor Ier,  Gélase Ier et Saint Miltiade, Donatus de Carthage, Félix de Carthage, Fulgence de Ruspe...
Sortiront aussi les médecins Théodore Priscien, Cassius Felix, Caelius Aurelianus, Vindicianus Afer, les poètes, grammairiens, ou polygraphes comme Sulpice Apollinaire de Carthage, Alypius de Thagaste, Martianus Capella, Lactance, Aurélius Victor, Minucius Félix, Priscien de Césarée, Dracontius, Fronton, Flavius Macrobe, Marcus Manilius, Arnobe l'Ancien, Eutychius Proculus, Sextus Julius Africanus, Aurelius Victor, Cassius Dionysius, Quintus Gargilius Martialis...

Et la liste est interminable: il n'est que de relire l'histoire pour s'en assurer33.                     


Tous ces personnages que nous venons de citer, coiffés de noms latins ou latinisés, sont de la même souche, du même sang, de la même Afrique dont Constantin le toubib tire ses racines. Tous ces Africains ont été, à divers degrés, précepteurs, maîtres, professeurs, les uns d'empereurs romains34, d'autres de toute la Rome païenne, d'autres encore de l'Occident et de l'Orient chrétiens, d'autres enfin de l'humanité entière. Et si nous les citons ici, ce n'est pas seulement par réaction d'orgueil à une fausse idée qui dénature l'histoire. Ce n'est pas non plus à seule fin de réhabiliter cette même histoire aux yeux de nombreux amnésiques africains, car l'amnésie n'est pas à reprocher exclusivement à un bord. C'est pour donner  également une idée sur la contrefaçon historique qui se perpétue encore de nos jours, au niveau même des fragments d'identité qui s'enseignent et se publient sur ces personnages.

Peut-on imaginer que tous ceux qui sont nés en France entre 1940 et 1944, c'est-à-dire sous l'occupation nazie, soient désignés comme Allemands dans les registres d'Etat civil ? Est-il admissible qu'un seul Français ayant statut de personnage public, pour être né sous l'occupant nazi, doive être affublé dans un manuel d'histoire, sur une page électronique ou dans tout autre document, de la nationalité allemande ? La question se passe évidemment de réponse. Peut-on nous expliquer alors par quels principe, droit, morale, éthique, ce qui est inadmissible à l'endroit des Français puisse être admis à l'endroit de Saint-Augustin et ses frères africains ? Si cette assimilation pouvait s'expliquer par une quelconque piété envers la mémoire de ces hommes dont plus d'un n'a cessé de crier de son vivant qu'il était africain, voire punique, telle piété serait alors incongrue. Indécente. Risible. Pour le moins qu'on puisse en dire.

Bien des siècles avant Bologne

Quand Constantin l'Africain est mort en 1087, l'université italienne de Bologne, la plus vieille d'Europe, n'était pas encore née. Et si elle naît quand même en 1088, cet évènement saillant dans l'histoire de l'enseignement en Europe  n'est pas sans rapport avec l'étincelle prométhéenne apportée par Constantin à l'école de Médecine de Salerne. Et qui fut tirée des deux universités les plus vieilles au monde, toutes deux ifriqiennes et toujours en vie dans l'actuelle Tunisie .

A la naissance de Constantin en 1020, certes l’université de Carthage n’était plus qu’un souvenir, mais le flambeau de son génie ne s’était pas éteint pour autant. Il fut passé de longue date aux universités de Tunis et de Kairouan. Ces deux pôles universitaires, distancés de 150 km seulement, étaient des plus florissants au monde musulman.

La Zitouna est fondée en 737 de l'ère chrétienne. Certaines sources électroniques font de l'université turque de Haran (dont il ne reste aujourd'hui que des ruines) la première au monde. Et curieusement, en 1998 le Livre Guinness des records35 attribue ce premier rang à la marocaine la KaraouiyineEn vérité, tout cela est faux, archi-faux ! Le fondateur de Haran est le calife abbasside Haroun ar-Rachid. Quand la Zitouna fut fondée, ce calife n'était pas encore au pouvoir ni même né36. La Zitouna précède d'un demi siècle au moins la feue université abbasside de Haran. Quant à l'université de Fès, dont le nom seul aurait dû inciter les éditeurs de Guinness Book à revoir leurs sources d'information,  elle n'a été fondée qu'en 877, soit 140 ans après la Zitouna. Et si l'université marocaine s'appelle Karaouiyine, c'est que sa fondatrice, Fatima al-Fihriya, tunisienne, est originaire de Kairouan. 


Chronologie des fondations universitaires
Originaire de Kairouan aussi le pouvoir politique fondateur de la 5e université au monde musulman:  Al-Azhar du Caire, construit en 970 37. Par conséquent, à ce chapitre précis du mérite historique, non seulement l'Ifriqia est pionnière dans la fondation d'universités sur son sol national, et avec une large avance historique sur le reste des pays, mais elle a patronné, de surcroit, des fondations universitaires, et des plus vieilles, au delà de ses frontières géographiques. 
  
C'est dire combien le voyage vers l'Asie prêté à Constantin l'Africain et ses 40 ans d'exil en quête de savoir paraissent tenir bien plus de la fabulation et de l’affabulation que de la vraisemblance historique. 

Pendant près de 13 siècles, la Zitouna n’a cessé de rayonner, autant sur le pays qui l’abrite, c'est-à-dire la Tunisie actuelle, que sur l’ensemble du Maghreb. Religion, droit, grammaire, rhétorique, histoire, sociologie, y avaient leurs chaires de maitres autorisés38. Comme la géologie, l'astronomie, la médecine, la musique...Et parmi les savants sortis de cette  université, on compte même des érotologues dont plus d'un a acquis une célébrité universelle39.

Il n’est que de citer Ibn Khaldoun, Yahya Ibn Khaldoun, Ahmadal-Tifachi, Ibn Arafa, Mohamed Essikilli, Abderrahmane At-Thaalibi,  Albelhamid Ben Badis, AhmedTijani, Abdallah Tijani, Mohamed Tahar Ben Achour, Abdelaziz Thâalbi, Tahar Haddad, Aboulkacem Echebbi,  Abou El Kacem Saâdallah, Muhammad Ben Arafa, entre autres figures historiques formées par cette université.
              

Le second pôle, l’université de Kairouan, est aussi l'un des plus anciens au monde, le 2e après la Zitouna. Bien que plus réputé en son temps que le premier, notamment pour son école de médecine,  le pôle kairouanais a connu des hauts et des bas. Fondé en 772, il a atteint son apogée entre les IXe et XIe siècles, c’est-à-dire à l’époque qui englobe la vie de Constantin l’Africain. Pendant ces trois siècles, Kairouan était l’un des plus grands centres de la civilisation musulmane. Sa médersa (collège) est assurément antérieure à celle de la Zitouna, la Grande mosquée de Kairouan ayant été fondée dès 675. Ensuite, le transfert du pouvoir politique vers Tunis, faisant de Kairouan la deuxième ville du pays alors qu'elle fut la capitale, a dû avoir des incidences sur le rayonnement culturel de Kairouan. Alors que la Zitouna ne pouvait que profiter du reclassement de la ville qui l'abrite, l’université kairouanaise a pâti de cette nouvelle situation. Tunis qui prospérait à tous les niveaux détournait vers son université autant les étudiants que  les bons enseignants autrefois polarisés par Kairouan. Mais la deuxième université ifriqienne  ne cessa pas pour autant de former des générations de savants, de médecins, d'astronomes et de clercs, dont la renommée n'envie rien à celle des générations zitouniennes.40
                      
L'université de Kairouan est aussi, et c'est le fil du tapis dans cet article, le tremplin qui a propulsé Constantin l'Africain dans le ciel de sa légende. Une bonne part de ce qui fait la moelle du Liber Pantegni a été extraite du génie médical kairouanais. Trois médecins  dont l'un est le fondateur de l'école de médecine de Kairouan figurent parmi les auteurs plagiés dans le Pantegni. Et pendant quarante ans, leurs écrits et tous ceux traduits en latin par Constantin l'Africain ont été donnés comme les œuvres originales du maitre de l'Orient et de l'Ocident. Le premier de ces auteurs, Ishaq ibn Omran, a écrit un traité magistral sur la mélancolie, aujourd'hui conservé à Munich. Le deuxième, Ibn AlJazzar,  est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages dont le fameux Viatique du Voyageur. Le troisième, Abu Yaâqub Ishaq ibn Sulaiman, ou Isaac Israeli, est l'auteur de six traités médicaux et trois philosophiques.

Telle est la vérité sur l'école africaine dont, apparemment, les maitres ne fussent pas assez instruits.

"Une vision bornée de l'histoire nous a imposé d'en localiser les sources non loin de chez nous, dans l'aride péninsule hellénique et sur les misérables rives du Tibre. Les Européens réduisent volontiers les origines de leur culture aux cantons athéniens et romains. C'est là une appréciation erronée; elle nous a été inspirée par des partis pris confessionnels et politiques. Il n'est guère douteux en effet que les historiens de l'Eglise catholique romaine, seuls maîtres durant plus de mille ans des archives de l'antiquité, en ont orienté l'interprétation pour la plus grande gloire de l'Occident européen."

 Pierre Rossi, La Cité d'Isis: histoire vraie des Arabes (Nouvelles Ed° Latines, 1976)



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                                                                                                        ....A suivre 






Ahmed Amri20 mars 2016







==== Notes ====


31- Stéphane Gsell, Histoire ancienne de l'Afrique du nord, tome 4 (Paris, 1924), p.4

32- Ibid. p.5

33-A ce propos, je recommanderais à la fois la lecture de Paul Monceau qui a consacré 7 volumes à la littérature carthaginoise depuis les origines jusqu'à l'invasion arabe, auxquels s'ajoute un huitième consacré à Apulée: vol. 1, vol. 2, vol. 3, vol. 4, vol. 5, vol. 6, vol. 7. Et celle de Stéphane Gsell et son Afrique du Nord en 8 volumes: vol. 1, vol. 2, vol. 3, vol. 4, vol. 5, vol. 6, vol. 7, vol. 8.

34- Lactance a été précepteur de Crispus, Sulpice Apollinaire maître de Pertinax, l'esclave Térence maître de ses maîtres, puis de l'aristocratie romaine qui l'a affranchi (voir l'hommage que lui rend Diderot dans Mélanges de littérature et de philosophie, édition de Jacques-André Naigeon, vol. IX. Paris, 1798). 

35- The Guinness Book Of Records, Published 1998, p.242.  

36- Haroun ar-Rachid est né en 763 et devenu calife en 786.

37-  Entre 969 et 973, l’Égypte était province de l'Ifriqia fatimide. Le calife Al-Muizz, né à Mahdia, avait pour capitale Al-Mansouria (aujourd'hui en grande partie ensevelie), distante d'un mile seulement de Kairouan. Al-Muizz et son général Jawhar avaient reçu tous deux leur instruction à l'université kairouanaise. Et cette université avait probablement contribué de son génie à l’œuvre du bâtisseur fatimide. La capitale égyptienne refondée entre 969 et 973 devait s'appeler initialement Al-Mansouria: hommage à la fois au père du calife et à la capitale fondée par ce père en 947. Un contretemps força Al-Muizz de choisir un autre nom; et ce fut al-Cahira (le Caire). On raconte à ce propos que des astronomes avaient mis au point un système ingénieux  permettant d'observer le ciel afin de déterminer le moment propice au démarrage de la construction. Une alarme devait se déclencher à un jour "j", correspondant à une phase "p" de Mars, pour autoriser les maçons à commencer leurs travaux. Mais des corbeaux s'étant posés sur les cordes portant les clochettes de l'alarme, celle-ci déclenchée, la construction a débuté plus tôt que le moment fixé: Mars (al Qahir) était alors au zénith. D'où al-Qahira (la Victorieuse), et non Al-Mansouria (La Soutenue-pour-être-victorieuse), afin de ne pas s'attirer des ennuis avec l'astre à son zénith ! ( The New Encyclopedia of Islam Par Cyril Glassé,Huston Smith, New York, 1989; p. 96).
Pour l'Université Al-Azhar, le choix du nom est un hommage à Fatima, fille du Prophète, que les musulmans surnomment Ezzahra (La Fleur, ou La Fleurie). Les Fatimides étant chiites, ce toponyme (comme La Mahdia en Tunisie) est marqué du sceau de l'allégeance à l'imam Ali.

38-Outre le zitounien sûr Ahmad al-Tifachi (1184-1253, il y a lieu de croire que ِCheikh Nefzaoui dont sa Prairie Parfumée a été écrite aux environs de 1420 est également zitounien.

39- Les philologues qui s'intéressent aux emprunts lexicaux ne nous disent pas si les mots licence (du latin licentia) et ijaza [ إجازة] dont la traduction littérale est licence ont une parenté étymologique. L'ijaza, que Anne-Marie Moulin définit comme étant "l'autorisation d'exercer sur la foi de l'enseignement reçu d'un maître" (Le Médecin du prince: Voyage à travers les cultures (Odile Jacob, 2010), semble remonter dans l'histoire arabe à l'époque du Prophète. Même si l'autorisation écrite, le diplôme en due forme, a dû attendre le 8e siècle (fondation des premiers mouristans (hôpitaux)
pour enter en vigueur, nous savons que le médecin du Prophète Al-Hareth Ibn Khalada a formé des infirmières, dont l'une est devenue ophtalmologiste attitrée par la suite, afin que ces femmes puissent être autorisées à sortir avec les guerriers et assister ceux-ci en cas de blessure. Cette formation sanctionnée par un droit réservé à quelques élues, institutionnalisait d'ores et déjà le diplôme. Ensuite et dès les premières conquêtes islamiques, l'ijaza est devenue incontournable pour ceux qui devaient émettre des fatwas. Avec les hôpitaux puis les universités, la permission d'exercer ou d'enseigner va requérir désormais un papier portant le sceau des maîtres et attestant des compétences du licencié. Compte tenu de ces considérations, le mot licence (comme tant d'autres mots arabes latinisés par traduction littérale puis passés aux langues romanes) est un pur arabisme assimilé par calque. A ce titre, n'en déplaise aux philologues qui tentent de couvrir le soleil par le crible (ce mot est à son tour tiré de l'arabe gharbel غربال qui a donné grabeau et grabeler), licence est un emprunt lexical à l'arabe.

40- Quelques noms illustrant les cadres formés par l'université de Kairouan
(nous avons puisé l'essentiel des informations composant cette note dans l'article de Hamadi Mokdadi: Kairouan :Source de richesses, de savoir et de savoir-faire!  : 

-Yahya al-Kilani (828 - 901): élève d'al-Karraz et auteur du premier livre de «Hisba» (mathématiques financières) écrit au Maghreb.
- Shuqran Ibn ALI (802): auteur d'un livre sur les partages successoraux intitulé «Hisab Alfaraidh».

- Abou Sahl al-Kairaouani (922-996 - Kairouan): juriste et  l'une des grandes figures du droit  malikite. il est l'auteur de Al-Risâla ou L'Épître, considéré comme le troisième ouvrage de référence du malikisme après Al-Muwatta de l'imam Mâlik ibn Anas et la grande Al Mudawwana de l'imam Sahnoun. Il a écrit aussi un livre intitulé «AL kitab fi Elhisab Alhindi» ( الكتاب في الحساب الهندي /Le Livre de l'arithmétique indienne), un troisième de géométrie trigonométrique, ainsi qu' un grand traité d'astronomie.
- Nassim Ibn Yacoub al-Kairaouani (ْXe - Kairouan- Caire): astronome de confession judaïque parti avec les Fatimides au Caire en 973 Ap. JC. Il est le beau-père de Samuel ibn Nagrela, le grammairien, poète, et talmudiste andalous du XIe.
- .AL outaki al-Ifriqi (mort en 955  au Caire): astronome et enseignant, il a quitté Kairouan en même temps que les Fatimides.
- Yacoub Ibn Kiliss (? -990), savant universel né à Bagdad, originellement de confession judaïque. s'est converti à l'islam au lendemain de son arrivée à Kairouan en 973.
-Aboul Hassan Ali ibn Abi lrijâl ( ?- 1أبو الحسن علي ابن أبي الرجال ( 034, plus connu en Occident sous son nom latinisé Haly Abenragel), auteur de Kitāb al-bāri' fi akhām an-nujūm (Le livre complet sur le jugement des étoiles) qui a été traduit par Yehuda ben Moshe our Alphonse X de Castille en 1254. Il est aussi l'auteur de Collection des Commencements et des Fins ( جامع المبادئ والغايات) dont la traduction française par Sédillot sous le titre Traité des instruments astronomiques des Arabes a été publiée en 1834.
 - Abou Attayeb Abdelmonim ibn Brahim al-Kindi [ أبو الطيب عبد المنعم بن إبراهيم الكندي1043], mathématicien, ingénieur et grand géomètre, le meilleur de son époque  dans ce domaine précis. Il avait l'ambition de relier par un canal Kairouan à la mer, et son plan était réalisable mais la mort ne lui a pas permis de le faire aboutir.
- Ibn Sufyan al-Sadfi (Xe): poète et astronome né à Kairouan et mort à Bagdad, il fut de l'élite proche du calife El Mansour (984-996).
- Abou Es-salt (1067 - 1134); astronome, médecin, chimiste, poète, et auteur d'un grand nombre de titres, il est qualifié de Génie rare de son temps dans les disciplines aussi bien scientifiques que littéraires. D'origine andalouse, il part vers la trentaine en Egypte, et quelque dix ans après, il s'installe en Tunisie, à Mahdia. Alors qu'il était en Egypte, il fut emprisonné par les Zirides pour son échec à extraire de la mer un bateau naufragé: il aurait conçu un système de treuils et de poulies ingénieux dont la réalisation a coûté cher au vizir qui l'avait chargé de la mission de secours, mais le système, d'abord prometteur, a lâché à la dernière minute. Parmi ses œuvres, on peut citer Le Livre des médicaments singuliers [كتاب الأدوية المفردة ], Promotion de l'esprit en matière de logique [كتاب تقويم الذهن في المنطق  ], L'Epitre égyptienne [ كتاب الرسالة المصرية ], Mémoire pratique pour l'usage de l’astrolabe [كتاب رسالة عمل بالإسطرلاب  ], Préambule au sujet des mérites des Sanhaji [ كتاب الديباجة في مفاخر الصنهاجة ], Anthologie de la poésie moderne [ كتاب الحديقة في مختار من اشعار المحدثين]...
- Abou Jaâfar al-Hassib al-Kairaouani, surnommé Al-Ahdib [le Bossu]: on sait très peu de choses sur ce mathématicien qui a vécu dans la 2e moitié du IXe et écrit un livre intitulé Le Parfait (ou L'Intégral) «al-Kamel الكامل», lequel a reçu,  cinq siècles plus tard, les meilleures éloges de Ibn Khaldoun.
- Abou Almajd Ibn Outaya ( -1031). Il était l'un des secrétaires d'Etat au temps des princes Zirides. Il a écrit une épître intitulée Maqala fi Aldharb oua Alkisma ( مقالة في الضرب والقسمة Essai sur la multiplication et la division), de grande utilité pédagogique,  conçu comme un complément au livre d’Al Kamel d'Abou Jafer Al Hassib.
Aboulkacem ibn Ahmed ibn Mohamed al-moûtel al-Balaoui al-Kairaouani alias Barzelli ( أبو القاســــم بن أحمد بن محمد المعتل البلوي القيرواني الشهير بالبرزلي)-(1337-1438), auteur de Universel de jurisprudences (جامع مسائل الأحكام لما نزل من القضايا بالمُفتين والحكام   ), plus connu sous le nom de Les Fatwas de Brazelli.






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