jeudi 18 avril 2013

Pour une Tunisie en couleurs, et non en noir et blanc



Saadia Mosbah, voix qui monte des viscères de notre pays, pardonne-moi de n'avoir pu t'entendre plus tôt.


Le mot chien, assure Aristote, ne mord pas. Ni n'aboie d'ailleurs, nous rappelle Gérard Genette."Mais, souligne ce même auteur, rien n'interdit à quiconque d'opiner au contraire, et de tendre l'oreille ou garer les fesses".1

Les Tunisiens sont-ils racistes? Voilà un "chien" qui risque de faire tourner les talons à bien de prévenus alertes ! Rien qu'à soupçonner les supposés d'une pareille interrogation, plus d'une sainte nitouche dirait: "quoi ? nous racistes ? A Dieu ne plaise !"

Saadia Mosbah

Ceux que la question pourrait étonner, persuadés de l'exception tunisienne à ce propos, se trompent.
Nous ne sommes pas immunisés contre cette gale. Ni contre tant d'autres formes d'intolérance, toutes indignes des hommes authentiquement libres, authentiquement hommes. Dans la Tunisie bourguibienne puis benalyenne, il était de bon ton de nous auto-encenser et nous complaire dans une certaine image de marque nationale qui nous flattait. Qui flatte encore l'écrasante majorité du peuple, au vu des mobilisations citoyennes que suscitent les périls menaçant nos acquis, nos valeurs progressistes dont certaines datent de Carthage. Nous disions, nous disons toujours que les Tunisiens, produit de  multiples brassages de populations et de cultures dont leur terre n'a jamais cessé d'être le creuset, sont de nature ouverts. La position géographique du pays, son histoire et sa civilisation multimillénaires auraient vacciné ses habitants contre les virus susceptibles de menacer leur cohésion.
 
Hélas, la réalité n'est pas tellement conforme à cette image. La révolution qui pâtit depuis deux ans d'un fascisme religieux nous a révélé combien l'idéal est encore très loin du réel. Faut-il mettre davantage en lumière le fossé qui nous sépare de ce à quoi nous aspirons en parlant encore de racisme ? Beaucoup, à tort, estiment que ce n'est pas le moment d'en rajouter. Nous en avons déjà assez, dit-on, avec le salafisme jihadiste, péril qui angoisse tous les Tunisiens, plus urgent, prioritaire. Nous voyons renaître en plus, dans certaines zones oubliées par le développement, une forme de régionalisme qui nous inquiète, quand, au nom de la décentralisation, une partie des Tunisiens se dresse contre une autre, ou contre le reste des Tunisiens. Nous avons vu aussi et voyons encore réapparaitre des haines, des dissensions qu'on croyait révolues, des heurts sanglants entre douars, tribus, archs, pour un pouce de terre sur quoi untel, de tel sang, a indûment empiété.  Bref, nous dit-on, il ne faudrait pas rajouter au fardeau déjà assez lourd, sous peine de voir le dos de la jeune révolution brisé sous tant de charges.

Mais le bel alibi ne tient pas, qui tombe à faux dès qu'on rappelle les objectifs de la révolution. Car la chanson qu'on répète, le slogan cher aux révolutionnaires, le son de cloche partout repris, les jérémiades continuelles au nord comme au sud, ne sont-ils pas justement pourquoi le peuple a consenti des morts et fait une révolution?
Quand on monte ici et là en créneau pour rappeler les laissés-pour-compte, pourquoi en exclure les éternels exclus de toutes les "révolutions"? A-t-on vu un ministre noir, ou même son ombre, dans les différents gouvernements qui ont succédé à la chute de Ben Ali ? Combien y a-t-il de députés noirs dans notre Assemblée constituante? Combien de Noirs gouverneurs, délégués, directeurs dans telle ou telle administration nationale ?

Le racisme n'est pas seulement le mépris manifesté, articulé, le regard arrogant, hautain, l'insulte sous-entendue ou proférée en toutes lettres, qu'une race, à travers des individus ou des groupes de sa couleur, se permet à l'encontre d'une autre. Il n'est pas non plus seulement dans l'agression physique qui cible une couleur différente, une peau non partagée, quand la haine exacerbée franchit le pas qui l'ôte à toute compression, la rend littéralement palpable. Mais il y a pire: le racisme latent, invisible, muet: l'indifférence. Et l'exclusion qui s'ensuit sous toutes ses formes.

Dans la Tunisie souffrant de ce mal qui nous intéresse ici, tout combat contre le racisme qui ne commence pas par apporter les soins appropriés à l'indifférence et à l'exclusion est voué à l'échec. Nous croyons avoir fait une révolution pour tous les Tunisiens, alors que nous sommes en réalité encore loin de l'avoir faite cette révolution. Il est temps, grand temps, de nous demander ce que la prétendue révolution de la Dignité a donné aux Noirs tunisiens.

De 1846, date à laquelle notre pays a aboli l'esclavage, à l'heure de cet article, en passant par l'indépendance de 1956, que sont au juste dans leur pays les citoyens noirs? Peut-être des hommes émancipés, encore faut-il que tout le monde soit d'accord là dessus, ce qui n'est pas toujours évident quand notre langage, miroir de l'inconscient, révèle que beaucoup d'entre nous sont encore à l'âge des esclavagistes2. Peut-être, voire assurément, ces citoyens sont-ils une bonne chair à canon. Et à charbon dans l'ère des auto-immolations par le feu. Là-dessus, il n'y aurait pas beaucoup de marge pour la chicane. Mais quand les canons se taisent, et depuis le temps qu'ils se sont tus, depuis que la radio et la télévision ronronnent la douce chanson d'une Tunisie pour tous les Tunisiens, les Noirs, personne ne les voit réellement lotis dans cette Tunisie. On les estompe loin derrière nous. Plus loin que les déshérités de Sidi Bouzid, plus morts que les martyrs de la révolution, exclus comme tant d'autres ayants-droit sur le papier qui crèveront probablement tous, eux et leur postérité, avant que la révolution ne songe à les consoler d'une belle épitaphe !

A preuve, cette constitution dont on ne cesse de débattre depuis l'âge de Noé, les papiers encrés et sur-encrés, les projets, les amendements, toute cette paperasse et les années passées à les élucubrer, y a-t-on consacré une ligne, une seule, la plus petite mention qui soit pour dire quelle place les Noirs ont dans notre constitution ?

Le vrai racisme tunisien réside essentiellement à ces deux derniers niveaux. Le jour où la Tunisie relèvera le front, et découvrant la poitrine avec fierté, donnera le sein à tous ses enfants sans distinction de race, de confession ni de couleur politique, le racisme comme langage, attitude ou pensée, tombera de lui-même, sera caduc, pâle souvenir d'un passé vieux et lointain.


Saâda, première merveille de l'âge candide

Tout petit, pour être né dans une contrée presque hors de l'écoumène, une zone rurale perdue au sud tunisien, la première fois que j'ai vu un Noir c'était à l'âge de six ans.

Je ne savais encore rien des pyramides de Memphis, rien des jardins suspendus de Babylone. De l'ébène dont on vante partout le bois et le beau poli, je ne savais rien. Ni n'avais entendu parler de Saba et Balkis sa reine. Et je ne soupçonnais pas, à cet âge tendre, qu'il pût y avoir dans l'univers une beauté tout aussi enchanteresse que la première merveille dénichée par mes yeux dans ce monde. Une merveille que l'école m'avait révélée en même temps que les lettres de l'alphabet et les figurines du maître. Une camarade de classe de mon âge, avec qui je partageais le pupitre en bois, le banc d'écolier. Avec qui je partagerais aussi pour un bout de temps les olives noires, les figues sèches, les dattes. Les châtiments du maître aussi, en toute équité mérités, et supportés avec délice tant qu'ils étaient partagés. La retraite battue, quand tous les petits se disputaient l'honneur de franchir le premier la cour de l'école vers la sortie, pour ma première merveille découverte comme pour moi- l'honneur et le bonheur étaient d'être constamment à la traîne. Afin de partager encore, rentrant chacun à sa maison, un bout de chemin commun et les dernières miettes du goûter qui nous restaient.

Cette petite reine noire que je porte à ce jour dans mon cœur s’appelle Saâda.


Elle n'avait d'autre couronne que la couleur de sa peau. Il est certain qu'elle était belle, très même. Mais quelquefois je me demandais si je ne m'étais pas trompé; je me disais qu'elle n'était peut-être pas aussi belle qu'elle me paraissait, car je ne voyais personne de mes petits camarades masculins me la disputer. Sans doute étais-je trop candide encore pour deviner ce qui les éloignait de Saâda. Je ne savais pas encore ce qu'est le racisme. Et même si j'avais pu le découvrir, ou en soupçonner quelque chose par la suite, je ne pense pas que cela ait pu me déplaire ou susciter ma colère. Au fond de moi, consciemment ou non, j'aurais plutôt sourdement remercié les racistes d'être insensibles à la beauté de Saâda. Pour le bonheur « égoïste » de celui qui l'a tant aimée. Et qui n'aurait pas souffert que sa petite reine pût enchanter d'autres yeux que les siens.

J'ignore ce que Saâda est devenue aujourd'hui, si elle est encore en vie ou n'est plus de ce monde. Mais chaque fois que la mémoire remonte à la source de l'affection, c'est Saâda qu’elle rencontre à tous les carrefours, avec toujours un reste de goûter qu'elle vient partager avec moi.

Et quel doux émoi quand la mémoire rappelle le meilleur des offrandes partagées !
Deux mains voisines sur le pupitre, là au milieu, à un centimètre plus bas que l'encrier de notre vieille école du buvard et de la plume. Deux mains côte à côte, à plat posées !

Quel enchantement pour nos yeux surplombant de telles mains, à voir chacune s'éblouir de ce que l'autre lui donnait ! Dix doigts alignés, un pouce de chaque côté, au milieu les deux auriculaires: nous ne savions même pas à quoi la forme conique ainsi faite ressemblait. Jusqu'au jour où le maître nous a surpris !

Si le maître ne dicte pas, ne voit rien, s'il ne fait pas les cent pas entre les rangées, pour les mains ainsi étalées c'est presque un moment d'ivresse mystique, une étreinte d'épidermes, la fusion entre ces petites mains elles-mêmes, la chair à deux couleurs avec le bois. Impossible de les séparer. De réprimer le courant qui les unit. Impossible de les détacher de leur support auquel elles semblent soudées. Impossible de trouver entre elles une fissure, si minime soit-elle, pour y glisser l'oreille d'une feuille, d'un buvard.

Et ce magnétisme étrange, ce tropisme candide invincible, n'a rien de pervers. Rien de ce que pourrait suggérer une lecture savante, le regard d'un adulte imbu de son savoir analytique, de sa science infuse ou des armes de la psy.

Elle et moi n'avions que six ans. S'il pouvait y avoir quelque chose de libidinal dans ce jeu d'enfants candides, ce ne pourrait-être que de la sensualité sublimée, édénique -je dirais. L'enchantement pur de deux peaux qui s'épient, bien plus par la vue que par le toucher en soi, dans le bain d'un fluide mystique et imparable. Et le bonheur des yeux venait de la magie de ces couleurs disparates mais unies, qui se valorisent réciproquement par le contraste leur, et de ce même contraste se complètent au lieu de s'opposer, s'attirent au lieu de se repousser.  

Plus tard tout au long de ma vie, quand dans la rue, dans un commerce, un square, je vois un couple mixte, outre le doux frisson, irrépressible que cette union heureuse me procure, je me sens baigné, baignant dans l'éternel fluide qui les unit. Le même bonheur édénique perçu par nous deux il y a une éternité. Et je me sens  heureux pour ce couple, heureux pour les petits que nous étions, l'un et l'autre généreux, d'avoir osé sentir en bas âge ce que les racistes, leur vie durant, seront incapables de sentir. C'est au creuset de la différence que la beauté sublime se fait, croît, grandit et jouit le plus intensément de la vie.

Quand le maître a découvert notre jeu, l'année était presque finie. Nous reçûmes, les mains dans la même étreinte, dix coups de baguette. Étaient-ils douloureux ? je ne m'en souviens plus. Mais je me rappelle que ce fut à tel prix que nous avons appris comment dessiner, en bas âge et à deux mains, un cœur humain !  
 
J'ignore ce que Saâda est devenue, si elle se souvient encore de moi au cas où elle serait encore de ce monde, mais moi je ne l'ai pas oubliée. Ni ne suis près de jeter les reliques que je conserve d'elle dans ma mémoire. Car c'est à leur lumière que, grandissant, j'ai appris l'amour de l'humanité. Je dois à ma petite camarade de six ans ma stature d'homme libre, ma fibre d'enfant de tous les continents. Ce que j'ai transmis à mes enseignés et mes enfants. Ce que j'écris ici. Elle est constamment dans ma peau, dans mon pouls comme le crépitement d'une fine grêle de feu, dans chacun de mes combats pour le triomphe de l'humanisme. Et dans le sourire de chaque Noir où que je le rencontre, dans la chaleur de sa poignée de main où que je la reçoive, dans l'étreinte du frère noir où qu'il me reconnaisse des siens.

Saadia, petite sœur, pardonne que je ne t'aie pas revue plus tôt !

Et si je projette sur ton visage, sans embarras aucun, la tendresse que je ressens pour Saâda, c'est que "revoir" n'est pas seulement un jeu de rhétorique pour moi, n'est pas qu'un verbe au sens figuré, mais une perception réelle, authentiquement ressentie.


Reina Saba, chanteuse centrafricaine
C'est seulement aujourd'hui que j'ai déniché ta photo, lu ton texte, et repensant à l'heureux enfant qui, à travers Saâda, puis les frères du continent et ceux de la planète, t'avait aimée alors qu'il n'avait que six ans, j'ai décidé de t'écrire ce mot.

Pour te dire ce que j'ai souffert, et dieu sait ce que j'ai souffert, fier tunisien et pas moins africain que le plus noir du continent, en lisant ce texte où tu clamais haut l'amour de ton pays, le nôtre. Tout en faisant, juste et si fort, le procès de ce racisme monstrueux qui nous donne des sueurs et des frayeurs.

Se peut-il, Saadia, que la Tunisie éponyme de l'Afrique, l'Ifriqia dont les premiers dieux tutélaires sont le Saturne africain et sa parèdre la non moins africaine Tanit, puisse être si méconnaissable?

Se peut-il que le premier pays arabe à avoir aboli l'esclavage, y précédant même une légion de pays occidentaux censés plus rapides sur les voies pionnières (Suède, France, USA, la plupart des pays d’Amérique latine, la Russie, l'Espagne) puisse être à ce point raciste?

Se peut-il que le pays de Barg Ellil (Eclair de la nuit), pays qui riait, pleurait et s'émerveillait entier quand j'étais jeune, les samedi soir ne dormait jamais tant qu'il n'ait suivi le dernier épisode du feuilleton radiodiffusé, dont le héros est noir et esclave, puisse à ce point devenir "noir et blanc"?

Quand j'ai lu ton texte, Saadia, comme toi j'ai eu honte. Non d'être tunisien mais pour la Tunisie qui ne mérite pas qu'on la prostitue ainsi, qu'on la gangrène, que le fanatisme religieux des uns, le racisme primaire des autres, l'intolérance inadmissible des uns et des autres, la rabaissent à nos propres yeux, aux yeux du continent et dans le concert des nations.

Ni notre religion ni nos lumières ne justifient cette haine qui s'empare d'une partie de nous-mêmes pour la dresser contre l'autre. Nous ne voulons pas de cette lèpre que nous condamnons où qu'elle puisse flétrir un pays, que nous n'acceptons pas de voir parmi nous flétrir le nôtre. Notre pays, constamment au confluent des civilisations, aux quatre vents ouvert depuis la source du temps, beau aux yeux du monde en raison de sa capacité à parler Orient, Occident, Nord et Sud, tout en restant tunisien, ne peut pas permettre à la vermine raciste, pas plus qu'à l'obscurantisme dont la vermine se nourrit, de le souiller.

Notre peuple est le produit de mille et un brassages d'hommes et de sangs. Berbères, Puniques, Romains, Arabes, Turcs. Il y a des milliers d'ans, sur cette terre et pour cette terre le sang versé pour défendre Carthage, ou étendre ses frontières, ne se disait jamais noir, ou pas noir.  Dans l'histoire de Tacite et la mémoire du peuple, c'est le sang carthaginois. Pour repousser les premières vagues de la conquête islamique, pour prendre le flambeau du conquérant ensuite, pour bâtir toute l'histoire qui a permis à notre pays d'étendre vers d'autres pays et d'autres continents l'islam, pour reconduire enfin l'histoire à l'indépendance, au milieu du siècle dernier, puis  à la révolution du 14 janvier, les Noirs et pas noirs se sont toujours appelés Tunisiens, blessés ou morts, et jamais combattants de telle race ou de telle confession.
C'est pourquoi, Saadia, quand j'ai lu ton texte, comme toi j'ai eu honte. Et c'est peu dire, trop peu dire que j'ai eu honte. J'ai eu, et j'ai encore, envie de hurler pour vomir ma colère, mon indignation, mon refus de souscrire à ces actes racistes qui profanent notre Tunisie.

Puisse ce cri de dignité atteindre les cœurs malades et réanimer en eux, plus noble et digne de notre Tunisie, l'amour de l'humanité !

Merci du fond du cœur pour ton texte,
Saadia

Je sais que l'essentiel je l'ai passé sous silence, ou pas à fond traité: où est ma Saâda, elle et son frère, dans le paysage télévisuel, cinématographique, politique ? Pourquoi nous n'aurions pas notre Obama ? Je ne dirais pas Angela Davis parce que toi, pour notre fierté, tu la réincarnes parfaitement.
Et puis où sont les autres Tunisiens ? les non-musulmans d'abord:  juifs, chrétiens, athées ?
Où sont aussi les bi-nationaux tunisiens?

La lutte continue. Ensemble nous ouvrirons bientôt des brèches dans ce mur à détruire, et le plus tôt possible. Parce qu'il procède non pas seulement du même racisme, de la lèpre même, mais de son germe fondamental, la graine du racisme.

Ahmed Amri
18.04.2013 




=== Notes ===

1- Gérard Genette, Mimologiques : Voyage en Cratylie, Seuil, coll. « Poétique », Paris, 19761, p.7


2- "Loussif" (de الوصيف al-wassif, esclave) et "kehlouche" (de akhal, de kohl كحل [khôl] collyre noir, avec connotation péjorative) ne sont que deux petits exemples d'un glossaire raciste tunisien qui révèle combien nous sommes en retard par rapport au progrès revendiqué.

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