samedi 3 août 2013

Ce 3 août au Bardo

Ce soir au Bardo, deux camps distincts.

D'un côté les cerbères du pouvoir islamiste, les chiens de garde de la confrérie des Frères musulmans, ameutés à grand renfort d'homélies et de harangues, mobilisés aux quatre coins du pays par les soins de zélés rabatteurs qui n'envient rien aux vieux maquereaux du RCD, mettant à la disposition de ces meutes des bus ce qu’il y a de plus confortable, des gamelles d'iftar et l'obole de quelques dinars pour les encourager à faire le déplacement. Sans oublier, cerise sur le gâteau, le ticket première classe au paradis, les prêches de ce dernier vendredi ayant rangé parmi le gratin des élus de Dieu tous ceux qui grossiraient, en ce samedi 3 août, la meute millionnaire de soutien au gouvernement d'Allah. Afin qu'on sache quel poids au juste représente Ennahdha dans le paysage politique tunisien.

De l'autre côté, les indignés de tout un peuple, qui pour la 8e nuit consécutive, viennent par milliers des quartiers de la capitale et sa banlieue reconduire une action populaire spontanée née le jour même de l'assassinat de Mohamed Brahmi, en l’occurrence le sit-in Errahil. Des milliers à la capitale et des millions dans le reste du pays.

D'un côté le pouvoir aux abois qui se rabat sur les vieilles méthodes du RCD et sa dictature déchue, de l'autre le peuple libre, indigné et décidé à balayer les usurpateurs de sa révolution en puisant dans les seules vertus civiques sa force et le credo de son combat.

D'un côté la machine de la confrérie et sa parade de foire, de l'autre l'inexorable révolution et son authentique peuple.

Les partisans d'un parti d'un côté, de l'autre ceux de la patrie.

A.Amri
3 août 2013

samedi 27 juillet 2013

Mohamed Moufi: mort "accidentelle" ou assassinat?

Il a 45 ans et il est père de deux filles.
Mohamed Moufti, ingénieur en télécommunications et militant du Front populaire, a été tué à Gafsa dans la nuit d'hier par une bombe lacrymogène qui a percuté directement sa tête. Officiellement, il ne serait que "la victime collatérale" d'une action policière visant à disperser la foule de manifestants qui ont tenté d'envahir le siège du gouvernorat.

Officiellement, l'on nous dira que la police n'a pas visé une tête, ni un militant du Front populaire, ni une figure de l'UGTT. Ce ne serait qu'une pure coïncidence si la bombe lacrymogène, traditionnellement tirée en l'air, a été lâchée de façon frontale et à bout portant sur la tête de la victime.
Toujours est-il qu'en comptabilisant nos derniers martyrs assassinés et tués "accidentellement", nous constatons que le principal point de mire des armes assassines est le Front populaire: Chokri Belaid, Mohamed Brahmi, Mohamed Moufti, trois frères d'armes de la même famille politique qui ont payé de leur vie le combat révolutionnaire, trois camarades morts debout sur la même ligne.

Nous constatons aussi qu'au fur et à mesure que le tribut du sang est payé par le FP, ce mouvement consolide davantage ses assises. Et à l'opposé, le courant islamiste au pouvoir et ses auxiliaires de la troïka, Ennahdha et ses acolytes salafistes, les Frères musulmans locaux et leurs ramifications de par le monde, sont partout devenus l'objet d'aversion et de dégoût populaires.
Celui qui vit par le glaive par le glaive périra. Et les balles logées dans les corps de nos militants assassinés par les lâches sont d'ores et déjà des clous enfoncés dans le cercueil des assassins. Le cercueil de nos bourreaux islamistes.

A.Amri
27 juillet 2013

jeudi 25 juillet 2013

Ils ont assassiné Mohamed Brahmi

Consternation, stupeur, colère.
Six mois à peine après l’assassinat de Chokri Belaid, une autre figure de la gauche tunisienne tombe sous les
balles de la lâcheté, assassinée au clair du jour devant son domicile, selon un mode opératoire en tout identique à celui du 6 février dernier. Et dans un contexte politique marqué par les mêmes menaces brandies par les islamistes à l'encontre de l'opposition, les mêmes discours de haine, la même violence verbale qui a précédé l'assassinat de Belaid et le meurtre de Nakhd.

En choisissant ce 25 juillet férié-journée commémorative de la proclamation de la république- pour abattre Mohamed Brahmi, les assassins qu'on présume liés à la mouvance islamiste ne visaient pas seulement l'opposant connu pour ses critiques virulentes à l'encontre d'Ennahdha, pas seulement le député nassérien ni le militant syndicaliste, mais l'ensemble des valeurs progressistes qu'incarne le martyr, voire la République dans ses fondements de base, la cause de la plèbe, la "chose publique", le régime allant de pair avec la démocratie.

A l'heure où les assassins de Chokri Belaid courent toujours, à l'heure où le pouvoir islamiste a démontré son incurie générale et son incapacité à lutter contrer le terrorisme qui menace d'embraser notre pays, ce nouvel assassinat politique ne pourra pas passer sans conséquences. D'un point de vue aussi bien politique que moral, la légitimité de la troïka n'a plus de credo. Le gouvernement et l'ANC sont invités à se dissoudre d'eux-mêmes, faute de quoi le peuple aura son mot à dire dans les heures et les jours à suivre.

A.Amri
25 juillet 2013

samedi 20 juillet 2013

Maroc: comment faire taire Adiba Kebali

Adiba Kebali, étudiante marocaine à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (Dhar El Mehraz à Fès), et militante du mouvement estudiantin de la Voie Démocratique Basiste (VDB), tendance marxiste-lénininiste (ML), et du mouvement 20 Février, a été kidnappée le vendredi 19 juillet 2013 à sa sortie par la porte arrière de la Faculté des Sciences, par un groupe qu'on présume appartenir au Makhzen, Forces Auxiliaires marocaines.
Adiba Kebali a été conduite vers un verger dans les parages de l'Université où elle a été rouée de coups puis violée, avant d'être abandonnée dans un état pour le moins critique.
Conduite d'abord au Centre hospitalier universitaire de Fès, puis à l'Hôpital Ghassani, les directions respectives de ces deux centres de soins ont refusé de l’accueillir pour lui fournir les soins d'urgence. Il a fallu recourir à une clinique privée pour qu'elle soit finalement examinée par un médecin spécialiste qui lui a prescrit un repos de 90 jours.
Il convient de rappeler ici que ces graves sévices corporels subies par Adiba Kebali sont survenues à la suite d'une longue série de menaces et de harcèlements policiers visant à l'intimider, et ce depuis plus d'un an. Coups de téléphone anonymes, SMS et provocations directes, menaces de défiguration, de viol et de liquidation physique: tant de hargne contre cette jeune militante n'ayant pas abouti, les nervis du pouvoir marocain ne se sont pas embarrassés de hausser d'un cran leurs procédés répressifs en vue de briser l'engagement politique de Adiba Kebali.

Autant nous condamnons avec la plus ferme vigueur ce lâche crime et les

exactions makhzeniennes à l'encontre des militants marocains, autant nous exprimons notre profonde sympathie à Adiba Kebali et ses camarades.

A.Amri
20 juillet 2013

samedi 13 juillet 2013

Sahbi Atig: le délire des agonisants

Ils sont aux abois et savent que leurs jours au pouvoir sont désormais comptés. Le discours de Sahbi Atig devant les quelque 3000 personnes réunies aujourd'hui à Tunis dans la manifestation de soutien à Morsi témoigne de cette épouvante viscérale qui fait délirer l'islamisme tunisien agonisant.
L'énergumène d'Ennahdha, député à l'ANC, laquelle, en vertu de la loi fixant sa durée à un an, a perdu sa légitimité depuis le 22 octobre 2012, ne s'embarrasse pas d'appeler ouvertement au meurtre pour conjurer le spectre d'une rébellion populaire tunisienne similaire à celle du 30 juin égyptien.

« Toute personne qui piétine la légitimité en Tunisie, sera piétinée par cette légitimité. Et toute personne qui ose tuer la volonté du peuple en Tunisie ou en Egypte, la rue tunisienne sera autorisée à en faire ce qu’elle veut, y compris l'effusion de son sang.» Ce sont là les râles ronflants par lesquels Sahbi Atig croit pouvoir intimider les Tunisiens.

Personnellement, je dirais à ce forcené enragé de légitimité: طز فيك وفي شرعيتك ta légitimité et toi, turlututu et taratata!



A.Amri
13 juillet 2013

dimanche 7 juillet 2013

Sous le bâillon, Attounsia TV

Après l'incarcération de son directeur Sami Fehri qui croupit en
prison sans procès depuis août 2012, Attounsia TV vient de perdre sa fréquence sur Nilesat cédée abusivement à un autre canal de télé.

Nous dénonçons et condamnons avec vigueur la hargne de ceux qui font tout pour étouffer, entre autres médias insoumis, Attounsia TV. Ce rapt de fréquence qui intervient au moment où les pays arabes
se soulèvent contre les dictatures islamistes est un acte de fascisme aux visées bien claires en la circonstance. Les cerbères de l'ordre confrérique veulent endiguer l'onde de choc venant de l'Egypte et ils bâillonnent en conséquence les médias de l'opposition.

Si le pouvoir islamiste croit pouvoir taire ainsi les voix libres de ce pays, il se trompe grossièrement. N'en déplaise aux apôtres de l'obscurantisme faisant de la "légitimité" la nouvelle chemise d'Ottoman*, la Tunisie ne sera jamais la basse-cour d'Ennahdha et ses acolytes.

A.Amri
7 juillet 2013



* Ottoman Ben Affan (579-656, 3e calife éclairé, est mort assassiné, ce qui a suscité une vague de troubles marquant les deux années suivant cet assassinat. Sa chemise ensanglantée est devenue l'emblème de la légitimité, hissée à chaque bataille de succession pour mobiliser ses partisans. Devenue expression figée en arabe, dans la langue courante elle est synonyme de "prétexte", "couvert", "faux-fuyant".

vendredi 5 juillet 2013

Dis-moi, il se passe quoi exactement en Egypte?


Ami sur le réseau Facebook, Philippe de Belleville m'a posé la question qui suit: "dis-moi, Ahmed, il se passe quoi exactement en Egypte?"
 Ce qui se passe en Egypte, cher ami, est un nouvel épisode de la révolution. Nouvel acte du Printemps. La révolution est un long et pénible processus qui a des hauts et des bas, une âpre lutte avec d'énormes enjeux qui engagent plusieurs protagonistes dont les uns sont directement présents sur le terrain et d'autres à l'étranger.

Acte I de la révolution arabe: des peuples se sont soulevés et ont consenti des sacrifices en vies humaines dans l'espoir de vivre des lendemains meilleurs. Ils ont réussi à déboulonner des dictatures mais pas le système. Celui-ci a été reconduit par ceux qui ont détourné à leur profit la chute des vieilles dictatures. Des acteurs étrangers (Qatar, Arabie, USA...) sont entrés en jeu pour servir leurs intérêts et des visées géopolitiques émiettant davantage le monde arabe. La gestion des affaires publiques en Egypte comme en Tunisie, au lieu de répondre aux aspirations des masses, au lieu de servir la démocratie et les idéaux révolutionnaires de justice et de liberté, n'a fait qu'empirer pour engendrer une dictature théocratique préparant le terrain à un coup d’État islamiste constitutionnel, et parallèlement exporter le projet islamiste vers d'autres pays. On a vu ce que cela a donné en Libye, on voit ce qui se passe en Syrie, et l'agenda islamiste est davantage ambitieux: l’Algérie est leur prochain point de mire, leur rêve étant de fonder un califat ayant pour frontières l'Euphrate et l'Océan. Les peuples eux réclament du pain, la liberté, la dignité et en ont ras-le-bol du discours religieux et des dérives islamistes qu'on ne compte plus.

C'est la raison pour laquelle ces deux peuples n'ont jamais arrêté leurs révolutions, les manifestations, les sit-in, les pétitions, les grèves étant quasi quotidiennes depuis la chute de Ben Ali et Moubarek.
Le mouvement Tamarrod égyptien a rassemblé dans les rues quelque chose comme 30 millions de personnes réclamant d'une seule voix le départ d'un président nul et fasciste. Vous me diriez que ce président a été élu démocratiquement, qu'en refusant de céder le pouvoir il n'aurait fait que défendre la "légitimité"; mais souvenez-vous que Hitler a été élu aussi démocratiquement. Par conséquent, ceux qui pérorent sur la légitimité devraient évaluer d'abord le bilan démocratique de ce président, les acquis sociaux, les gains ou pertes par rapport au passé, les perspectives à l'intérieur de l'Egypte comme dans l'ensemble des pays arabes, et surtout mettre sur la balance 30 millions de voix anti-Morsi, pour mesurer l'absurdité de l'argument "légitimité".

Il y a un an, candidat aux présidentielles en Egypte, Morsi a été interrogé en duplex sur CBC+2 comme suit:
" Quelle serait votre attitude si vous vous trouviez face à un million de manifestants réclamant votre départ?"

Morsi répondait alors:
" D'abord, laissez-moi vous dire que cela ne se produira pas, parce que moi président, je gouvernerai en parfaite adéquation avec la volonté du peuple. Mais si cela se produit quand même, dans ce cas je me plierai spontanément à la volonté du peuple" (Voir vidéo ci-dessous).

Mais comme le dit le proverbe :"promesse des grands n'est pas héritage!" A l'heure de la vérité, Morsi n'a eu pour dada que "légitimité" (le mot a été répété 59 fois dans son dernier discours), ce qui voulait bien dire: j'y suis, j'y reste. Et tant pis s'il y a une guerre civile.

L'armée l'a évincé. Mais est-ce pour autant un coup d’État?
Toute la polémique est à ce niveau. On fait table rase des masses dont le nombre est entré au Guinness World Records; on ne veut plus parler de cette rébellion populaire pacifique sans précédent dans l'histoire de l'humanité; on montre de l'index l'armée qu'on accuse de putschiste, alors que le vrai mobile de l'intervention militaire était d'avorter un putsch islamiste constitutionnel. L'armée égyptienne n'a pas nommé un général pour assurer la transition mais un civil; et des élections prochaines vont avoir lieu. Par conséquent, n'intentons pas à la hâte des procès contre cette armée, même si son intervention n'a pas encore sorti de l'auberge l'Egypte, le président déchu et sa confrérie pouvant rééditer, hélas, le triste scénario algérien.


Promesse des grands n'est pas héritage

A.Amri
5 juillet 2013

mercredi 3 juillet 2013

Les Frères Musulmans: "si nous prenons le pouvoir, jamais nous ne le cèderons!"

Un document des archives égyptiennes exhumé par l'ami Fethi Khsiba nous permet de comprendre, si besoin est, le leitmotive "légitimité" marquant le dernier discours de Morsi.

Le Guide suprême des Frères musulmans aux années 50 déclarait ce qui suit: " si nous prenons le pouvoir, jamais nous ne le cèderons!"

La déclaration de guerre implicitement faite hier par Morsi (guerre civile, est-il besoin de l'expliciter) est conforme aux principes fondateurs de la confrérie. Le leitmotive "légitimité", 59 occurrences de ce mot dans ledit discours, s'entend comme une réactualisation de la vieille déclaration précitée, celle-ci étant ni plus ni moins qu'un dogme confrérique. Les Frères musulmans ne relâcheront jamais d'eux-mêmes -ni sous la pression populaire quelle qu'en soit l'ampleur- les rênes du pouvoir. Leur devise: "c'est nous, ou le chaos!"
Une dictature islamiste au nom d'une "légitimité" que la rébellion rend caduque: voilà ce à quoi les Frères musulmans veulent arriver.

Mais se souviennent-ils de l'Algérie et ses décennies sanglantes? Se souviennent-ils du Liban et sa guerre civile? Ont-ils évalué le bilan de ce qui se passe depuis deux années en Syrie? Réalisent-ils sur quelle pente savonneuse ils engagent l’Égypte?

Il est à craindre que Morsi et ses partisans, guidés par l'intransigeance de leur confrérie, soient décidés à aller jusqu'au bout quel qu'en soit le prix. Nous ne le souhaitons pas pour l'Egypte et le monde arabo-musulman.

A. Amri
03 juillet 2013

samedi 29 juin 2013

Lafif Lakhdar: un cri de détresse aux Tunisiens

Citant pour source Assafir (quotidien libanais), la page électronique d'Assabah News a annoncé, il y a quelques heures, la mort par suicide de Lafif Lakhdar, intellectuel franco-tunisien vivant à Paris. La nouvelle, relayée sur les réseaux sociaux, ne serait qu'une intox, le frère de l'intellectuel l'ayant démentie dans l'après-midi sur les ondes de Mosaïque Fm.

Autant nous nous réjouissons que Lafif Lakhdar soit toujours en vie, autant nous nous inquiétons pour son état de santé qui, contrairement aux derniers propos rassurants de son frère, semble alarmant.

Rappelons que cet intellectuel, physiquement amoindri par une maladie paralytique, est poursuivi depuis dix ans par la calomnie des fanatiques religieux qui nous gouvernent.

En 2003, la maladie de Parkinson a frappé Lafif Lakhdar, le privant de la motricité des mains et le rendant incapable d'écrire. La même année, l'intellectuel a subi de surcroit une campagne de dénigrement orchestrée par Rached Ghannouchi, laquelle l'a profondément marqué tout au long des dernières années. Spécialisé dans le débat touchant la réforme du religieux dans le monde arabo-musulman, Lafif Lakhdar a été incessement un fervent défenseur de la laïcité et, tout naturellement, un ennemi juré du fanatisme religieux. Cela n'était pas sans susciter la colère de nos "saints" islamistes qui l'avaient accusé -sur de simples présomptions- d'être l'auteur du livre "L'Inconnu dans la biographie du Prophète". Jugé comme œuvre impie, ce livre est paru en 2003 sous le pseudonyme Dr Makrizi. Comme la maladie de Lafif Lakhdar est survenue justement au lendemain de cette publication, la coïncidence devenait une aubaine inespérée pour Rached Ghannouchi! Ce dernier ne pouvait voir dans un tel malheur qu'un acte de justice immanente, la main ayant profané la mémoire du Prophète, selon le cheikh imbu de sa sainteté islamiste, a été paralysée par Dieu châtiant dans l'immédiat " le mécréant".

Tout récemment, Lafif Lakhdar a dressé un vibrant appel au peuple tunisien, dont l'extrait ci-dessous traduit par moi-même:

"Citoyens, lecteurs, intellectuels,
Je vous lance cet appel pour vous demander de me soutenir, tous unis, contre la pieuvre Ennahdha et son appareil de diffamation médiatique. Cette machine est spécialisée dans le génie de la fabrication des fatwas diaboliques autorisant l'effusion de sang des innocents. Par le passé, le chef d'Ennahdha a donné sa bénédiction à la mise à mort de Sadate. Et aujourd'hui c'est ma mise à mort à moi qu'il bénit. Demain ce sera le tour de tel ou tel parmi vous. Car le terrorisme est à l'image du dieu païen Marduk qui ne peut être assouvi que buvant le sang des victimes à même leurs crânes.
Citoyens, lecteurs, intellectuels, aidez-moi, moi le pauvre paralysé par la maladie, pour faire face à une pieuvre politico-religieuse disposant de l'argent et des nervis assoiffés de mon sang. Ils ont hâte de voir ma mort par assassinat sur mon lit de malade."

Ci-dessous l'extrait dans sa version arabe

أيها المواطنون والقراء والمثقفون

أناديكم لتقفوا بجانبي وقفة رجل واحد في وجه أخطبوط "النهضة" وجهاز تضليلها الإعلامي المتخصص في فن صناعة الفتاوى الكاذبة واستحلال دماء الأبرياء. بالأمس استحل رئيسها راشد الغنوشي دم الرئيس السادات واليوم يستحل دمي وغداً دم أي واحد منكم ؛ فالإرهاب يشبه ذلك الإله الوثني "مردوخ" الذي لا يشفي غليله إلا شرب الدماء في جماجم ضحاياه.
أيها المواطنون والقراء والمثقفون، ساعدوني ، أنا الفقير الذي شله المرض ، ضد اخطبوط سياسي – ديني يملك المال والرجال العطاشي لسفك دمي والمستعجلين لموتي بقتلي على فراش مرضي



A. Amri
29 juin 2013

vendredi 28 juin 2013

Faites-moi taire ces médias qui ne savent dire à Morsi merci

Le président égyptien Morsi et ses hommes de main islamistes n'entendent pas laisser les médias prendre part à la campagne de rébellion prévue pour le 30 juin 2013.

Jeudi 27 juin, alors qu'il était en direct sur le canal Pharaons TV Taoufik Akacha (au centre sur la photo collage ci-dessous), opposant fondateur du PEN (Parti égyptien nationaliste) et journaliste président du Conseil d'administration de ladite chaine est obligé d'interrompre la diffusion et prendre la fuite, son plateau étant investi par les nervis de la confrérie islamiste. La chaine n'émet plus depuis cet incident, ce qui veut clairement dire que le pouvoir de la confrérie l'a purement et simplement bâillonnée.

Peu de temps avant que ce média ne soit attaqué, Taoufik Akacha a mis en garde contre l'imminente arrestation de plusieurs journalistes et animateurs de télés dont, outre lui-même, Youssef Al-Housseyni, Lamis Hadidi, khairy Ramadhan, Mahmoud Saâd, Mouna Chedhli, Amrou Adib et Bassem Youssef.

Cette action muselant un symbole de l’opposition et les menaces visant en général l'information et la liberté de presse en Égypte ne nous surprennent pas, le fascisme islamiste ayant déjà menacé de somaliser l'Egypte en cas de chute de Morsi. Néanmoins, tout en ôtant au pouvoir la dernière feuille de murier par quoi il tentait de couvrir sa nature foncièrement antidémocratique, ces "signes cliniques" indiquent clairement que ce pouvoir est d'ores et déjà agonisant. Désavoué autant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur, confiné dans son réduit confrérique impopulaire, sans autre arrière-garde que les milices des Frères musulmans, s'il espère assurer un semblant de survie par des fuites en avant, censure et répression dans tous les azimuts, il se trompe grossièrement. Cela n'a pas réussi à Hosni Moubarek en son temps. Il n'y a pas de raison de penser qu'il en sera autrement pour Morsi. Tôt ou tard, celui-ci connaîtra un sort identique, peut-être à un prix en vies humaines plus élevé, mais subissant les retombées de la même répression, du culte de soi et de l'attachement tyrannique au pouvoir.

A. Amri
28 juin 2013


Ci-dessous la dernière apparition à la télé de Taoufik Akacha:
http://youtu.be/7Tka23CMEjU

dimanche 23 juin 2013

Tunisie: aux surdoués de la médiocrité leur peau d'âne aussi

Ci-dessous le relevé de notes d'un candidat au bac tunisien non admis à la session principale mais jugé
admissible quand même. Avec un peu de chance, si cet ajourné peut rafler quelques points supplémentaires en session de contrôle il sera bachelier en bonne et due forme dans une dizaine de jours. Avec tant de cas similaires pouvant être repêchés à la faveur d'un système qui prend en considération les notes obtenues au cours de l'année, cet élève dont la moyenne effective ne dépasse pas les 5 et poussière sur 20 pourrait décrocher son bac quand même. Il rehaussera, alors, les statistiques de réussite nationale, pourra s'inscrire à l'université et "réconfortera l'image de marque" de notre enseignement supérieur dans les années à venir!

Pour rappel, rien qu'à l'échelle du continent africain cette image est des plus triste. Elle ne vaut pas mieux que le présent relevé de notes. Le classement 2013 des 100 meilleures universités africaines nous attribue (pour l'Université de Manouba, fleuron de nos universités) la 70e position.

Fut un temps où les diplômes tunisiens étaient reconnus au monde entier pour leur valeur respectable incontestée. Ce qui valait à la Tunisie de rayonner non seulement sur le continent et le monde arabe mais sur la Méditerranée et au-delà. Comme l'attestent les légions de nos universitaires et diplômés dans diverses spécialités, travaillant un peu partout au monde, dans les universités, les centres de recherche, la NASA, les hôpitaux, etc. De même que le nombre de nos enseignants en coopération à l'étranger.

Fut un temps où l'enseignement tunisien, et c'était incontestablement l’œuvre de Bourguiba au lendemain de l'indépendance, produisait l'intelligence authentique qui dotait le pays de ses meilleurs cadres, mais aussi de ses armes les plus puissantes contre l'obscurantisme, le fanatisme, le fatalisme, le nihilisme...

Aujourd'hui, si tant de tares contre lesquelles notre peuple était prémuni par le passé menacent de rendre méconnaissable la Tunisie, c'est que l'enseignement, à l'image de cet éloquent relevé de notes, peut consacrer la médiocrité au même titre que l'intelligence. Et quand la médiocrité postule sa place à l'université, pourquoi s'étonner que nous soyons "lanterne rouge" dans tel ou tel classement de nos institutions universitaires? Pourquoi s'indigner que nous soyons gouvernés par des nuls? Pourquoi juger scandaleux qu'un Bouchlaka ne sache pas les rudiments de la géographie concernant son propre pays ou le monde? Pourquoi reprocher à un Jebali ou une Toumi de charcuter une langue étrangère, alors que ni l'un ni l'autre ne font guère mieux parlant leur langue maternelle? Et pourquoi s'indigner que notre État nomme ambassadeur en Libye un mécanicien n'ayant même pas la moindre peau d'âne, fût-ce en sa spécialité, la mécanique?

Détourné de sa vocation de base, éducative, constructive, formative, saigné à blanc par tant de réformes importées et se révélant incessamment inadaptées, tant de politiques politiciennes privilégiant des fins quantitatives au détriment de la qualité, tant d'expurgations l'amputant de sa dimension émancipatrice, résidant en l’occurrence dans l'enseignement de la philosophie et des langues vivantes, l'enseignement tunisien est au bord du précipice, s'il n'est pas déjà au fond. Et cela rajoute aux plaies qui nous écœurent, l'incurie de ce gouvernement ne permettant d'augurer rien de bon pour y remédier.

A. Amri
23 juin 2013

Quand les médias crachent sur Aaron Bushnell (Par Olivier Mukuna)

Visant à médiatiser son refus d'être « complice d'un génocide » et son soutien à une « Palestine libre », l'immolation d'Aar...