secoue
je t'en supplie
de la plus gracieuse paume sur terre
la branche du temps
afin que tombent
du passé et du présent
les feuilles fanées
et naissent aussitôt
deux jumeaux
un ange et un poète
nous apprendrons alors
comment les cendres
sous les aveux tacites
des âmes sœurs
redeviennent des flammes
ô ma pomme !
ô le plus exquis des péchés
rémissible
si la frange de tes cils
résorbe ma distraction
et mon silence
je trouve curieux, moi
que les vents se plaignent
de l'inexorable loi qui m'assigne
à l'ascendant de ton orbite
alors que toi
c'est le nectar qui immortalise ma voix
et la saveur qui ambroisie dans ma bouche
la terre et ses légendes
toi entre mes bras
à quoi bon
une étoile voyagerait-elle
sur une orange
et boirait, boirait
boirait à l'ivresse ?
un air à boire s'est effrité
ainsi que l'incantation qui l'accompagne
pourquoi je t'aime ?
pourquoi mes foudres tombent-elles
prosternées à tes pieds ?
pourquoi mon ouragan
mes quatre vents
s'essoufflent-ils sur tes lèvres
et je découvre alors subitement
que la nuit est un oreiller douillet
que la lune est aussi belle
que l'apparition d'une rose épanouie
et que moi contre toi
je suis chic comme un dandy ?
resterais-tu ainsi soudée à mon bras
une colombe se trempant le bec dans ma bouche
tandis que de la paume de ta main
marquant de son sceau mon front
tu ratifies dans mon sang grisé
la promesse de l'amour éternel
resterais-tu la colombe soudée à mon bras?
fais-toi alors des ailes
que je m'envole
et fais-moi des câlins divins
que, volant, je dorme !
que ma colombe assigne à mon nom
le pouls du parfum
et fasse de ma maison
un casier pour pigeons
je te veux chez moi
corps astral
qui marche à pied
et roc de réalité qui vole
au doigt et à l'œil !
Mahmoud Darwich
Traduit par A.Amri
14.08.2015
je t'en supplie
de la plus gracieuse paume sur terre
la branche du temps
afin que tombent
du passé et du présent
les feuilles fanées
et naissent aussitôt
deux jumeaux
un ange et un poète
nous apprendrons alors
comment les cendres
sous les aveux tacites
des âmes sœurs
redeviennent des flammes
ô ma pomme !
ô le plus exquis des péchés
rémissible
si la frange de tes cils
résorbe ma distraction
et mon silence
je trouve curieux, moi
que les vents se plaignent
de l'inexorable loi qui m'assigne
à l'ascendant de ton orbite
alors que toi
c'est le nectar qui immortalise ma voix
et la saveur qui ambroisie dans ma bouche
la terre et ses légendes
toi entre mes bras
à quoi bon
une étoile voyagerait-elle
sur une orange
et boirait, boirait
boirait à l'ivresse ?
un air à boire s'est effrité
ainsi que l'incantation qui l'accompagne
pourquoi je t'aime ?
pourquoi mes foudres tombent-elles
prosternées à tes pieds ?
pourquoi mon ouragan
mes quatre vents
s'essoufflent-ils sur tes lèvres
et je découvre alors subitement
que la nuit est un oreiller douillet
que la lune est aussi belle
que l'apparition d'une rose épanouie
et que moi contre toi
je suis chic comme un dandy ?
resterais-tu ainsi soudée à mon bras
une colombe se trempant le bec dans ma bouche
tandis que de la paume de ta main
marquant de son sceau mon front
tu ratifies dans mon sang grisé
la promesse de l'amour éternel
resterais-tu la colombe soudée à mon bras?
fais-toi alors des ailes
que je m'envole
et fais-moi des câlins divins
que, volant, je dorme !
que ma colombe assigne à mon nom
le pouls du parfum
et fasse de ma maison
un casier pour pigeons
je te veux chez moi
corps astral
qui marche à pied
et roc de réalité qui vole
au doigt et à l'œil !
Mahmoud Darwich
Traduit par A.Amri
14.08.2015
_________________________ Du même poète: