vendredi 8 octobre 2010

Faut-il pendre ces intellectuels qui n'endossent pas le prêt à penser sioniste?

En réaction à ce vent de soulèvement intellectuel et citoyen qui souffle de l'Europe sur le sionisme et ses fondements, on assiste à une chasse aux sorcières dont les auteurs et leurs commanditaires font preuve de hargne certes mais aussi de vue courte qui n'est pas sans incidence sur les chasseurs eux-mêmes et la fin escomptée par leur action. Non seulement la persécution de la pensée et de l'expression est l'arme des lâches et des incapables mais cette arme s'avère aussi à double tranchant. Plus un intellectuel est persécuté plus il a "pignon sur rue". "L'effet pervers" de cette chasse aux sorcières, que la machine lobbyiste sioniste est incapable d'escompter, est mesurable déjà à travers de nombreux exemples. Les voix qu'on a voulu jusqu'ici proscrire et étouffer par la calomnie et l'ostracisme des sionistes sont aujourd'hui celles qui ont le plus de notoriété et d'autorité intellectuelles, que ce soit en Europe ou dans le reste du monde.

En France, on traîne devant la justice Alima Boumediene et Omar Slaouti pour seul motif que ces deux personnes ont exprimé leur indignation de voir des produits importés d'Israël dans un magasin Carrefour du Val d’Oise. Ils comparaîtront ce 14 octobre devant un tribunal à Pontoise pour "incitation à la haine raciale".

En Belgique, on fait de même pour Souhail Chichah pour seul motif que cet homme est un contradicteur impénitent et compétent des sionistes. Il a été convoqué ce 8 octobre 2010 par la police belge et interrogé durant une heure et demi, suite à une plainte déposée contre lui pour "incitation à la haine raciale". Une autre plainte a été déjà enregistrée contre lui au début de la semaine pour "antisémitisme".Qui sont les plaignants?Derrière l'affaire Boumediene et Slaouti, il y a Sammy Ghozlane, un redresseur de torts antisémites qui cumule la présidence de deux associations sionistes: BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme) et SFSI (Secours Français pour les Sinistrés d'Israël). A ce jour, celui qui se vante publiquement d'être l'épée de Damoclès brandie par dessus les antisémites a déjà poursuivi plus de 80 personnalités sur le sol français, toutes accusées d'incitation à la haine raciale.Quant aux poursuites visant Souhail Chichah en Belgique, elles émanent vraisemblablement d'associations juives appuyées par Joël Kotchk, Maurice Snowski et Viviane Teitelbaum, respectivement enseignants à l'ULB et députée bruxelloise du MR (Mouvement réformateur).Incitation à la haine raciale, ça veut dire quoi?Inutile de consulter Littré ou Larousse, ou tout autre dico des mieux référencés, pour trouver éventuellement un sens consacré par l'usage ou même un néologisme qui puissent assimiler l'appel au boycottage commercial d'un pays à un acte de racisme. Les faits qui ont conduit Alima Boumediene et Omar Slaouti à comparaître devant la justice française ne sont ni recensés dans les glossaires des insultes racistes ni pouvant l'être sous peu. Certes, la poétique sioniste est très fertile et il faut lui rendre cette justice qu'elle pond de temps à autre un beau néologisme (1) que le commun des hommes ne peut comprendre à la volée, mais de là à ce que la lutte pacifiste contre l'occupation devienne synonyme d'antisémitisme, il faut bien reconnaître que cette poétique enfourche un cheval ailé, un Pégase ou un dada de même sang, chargé de porter les éclairs et le tonnerre sur la cité francophone! Sammy Ghozlane ne le sait peut-être pas, ou l'a oublié, qu'au cœur même de Tel-Aviv, il y a des associations, des intellectuels, des citoyens(2) qui appellent au boycott des produits israéliens! Ces sémites nationaux sont-ils des antisémites, eux-aussi, justiciables et pendables au même titre que leurs acolytes les indigènes d'Europe? Et qu'attendre pour les faire comparaître devant les tribunaux de la France? Et tant qu'à combattre la haine et ses incitateurs, pourquoi exempter de ce bûcher les autochtones coupables du même délit, dont plus d'un -comme poussé par un vœu de pénitence expiatoire- a déjà formulé, en bonne et due forme, une requête de comparution! (3) Des milliers de Français, autant dans de nombreux pays ont péché par pensée et action contre les sionistes, comme Alima Boumediene et Omar Slaouti, par intime conviction que ce péché pour la justice et le respect des droits palestiniens vaut des honneurs et non des autodafés. Mais les sionistes ne l'entendent pas de telle oreille, qui doivent dresser déjà la liste des innombrables "sinistrés" et comptabiliser les dommages et intérêts que les poursuivis en justice auraient à verser à ces "sinistrés"!
Quant aux faits pour lesquels Souhail Chichah est poursuivi en Belgique, là encore, pour oser l'inouï et assimiler la critique d'un État à l'incitation à la haine raciale, il faut enfourcher le même dada ailé et pomper sans modération dans la poétique délirante. L'humanité serait-elle tenue d'aimer Israël, sans qu'elle le sache? Devrait-elle aussi, tant qu'à lui rappeler ses obligations, prêter allégeance à l'État sioniste?

Car c'est pour avoir manqué à des prétendues obligations de cet ordre qu'on traine devant la justice Souhail Chichah. S'il a osé dire, écrire, répéter , voire enseigner et prêcher qu'Israël est un état raciste, en quoi tout cela peut-il constituer un délit, une incitation à la haine raciale? ce
n'est pas un Bagatelles pour un massacre (4), messieurs-dames les Redresseurs de torts antisémites, ni le moindre propos raciste contre les juifs que de taxer de racisme Israël! Cet État est non seulement raciste mais assassin, fasciste, nazi, voleur de terre, spoliateur de droits, terroriste, et c'est peu dire, trop peu dire au vu de tous les crimes dont il est l'auteur.

Et menteur par dessus tout. Lui et sa machine lobbyiste qui persécute Souhail Chichah et ses semblables, dans le prolongement de cette politique raciste qui est au cœur de tous les problèmes du Moyen-Orient. Dès qu'une voix s'élève pour fustiger cette politique, la machine se met en branle, lâche sa meute de chiens de garde, n'a de cesse ni repos qu'elle ait répandu aux quatre coins du monde que telle voix est antisémite, nazie, négationniste et qu'il est du devoir de l'humanité de la proscrire. Ce sont de telles voix qu'on tente d'étouffer à travers les calomnies et les procès montés contre Souhail Chichah(5),
Alima Boumediene et Omar Slaouti . L'indigène du royaume, sa sœur et son frère de la république ont tort d'être instruits, tort de s'être constitué beaucoup d'amis en milieu politique, tort de se faire entendre en milieu juridique et universitaire, tort d'avoir la verve étourdissante, tort d'allier à telle verve l'argument percutant. Et cela n'est pas sans tourner la cervelle aux sionistes et les enrager.

Pourquoi le verbe antisioniste est-il terrifiant?

A un moment où les fedayins semblent pour la plupart sous terre ou sous les verrous, où la résistance armée palestinienne paraît neutralisée ou dissoute d'elle-même (6), le danger immédiat qui menace le plus les sionistes n'est plus
tout à fait à l'intérieur de la Palestine occupée  mais sur les frontières et au-delà. Certes, on lorgne incessamment du côté du Liban et, plus loin, de l'Iran dont la menace hante de façon obsessionnelle Israël. Mais on s'inquiète aussi de ces voix qui montent des pays amis. Le vent de la sédition intellectuelle qui souffle du Nord, faisant vaciller des mythes qu'on
croyait inébranlables et menaçant de se muer en une véritable révolution culturelle se propageant dans le monde entier, est actuellement ce qui terrifie le plus les sionistes. Les intellectuels européens ne se conforment plus à la vieille doxa du continent. Des Collon, Bricmont, Blanrue, Guigue, entre autres plumes arrachées aux ornières du prêt à penser sioniste, ou des artistes de la stature de Dieudonné, se révèlent aussi dangereux, voire plus que les terroristes qui se faisaient autrefois sauter dans un bus ou un café. Les attentats qui faisaient couler du sang juif en Israël drainaient toujours un capital de sympathie humaine, sans compter les autres capitaux. Et cela permettait aussi de se livrer à des représailles, dont l'ampleur est toujours sans commune mesure avec les attentats, sans que cela ne choque outre-mesure les sympathisants (7) ni ne freine le moindrement le flux des capitaux.

Aujourd'hui, ce n'est plus tout à fait le cas. Un peu, beaucoup même parce que la politique de la gâchette facile ne fait plus des dégâts seulement du côté
palestinien, mais aussi parce que ces dégâts qui délient de plus en plus de langues s'avèrent irréparables. Pogrom, Shoah, Holocauste, Antisémitisme, entre autres armes autrefois bien efficaces pour tétaniser la conscience universelle et l'aveugler face aux crimes d'Israël sont désormais sans effet, grippées, rouillées, usées, tout au plus bonnes pour la foire aux ferrailles ou le musée de la propagande, s'il en est un qui pourrait porter ce nom.

"Antisémitisme. Mot sésame, mot magique, il dit tout, il condense en un éclair les
affres du monde moderne. A peine proféré, il impose la circonspection et paralyse la pensée critique. Brandi comme une menace, il enjoint au silence, comme si quelque chose de terrifiant et de sacré était en jeu, condamnant chacun à surveiller ses propos de crainte de blasphémer." C'est en ces termes que Bruno Guigue (8) décrit le mal séculaire tétanisant la conscience humaine et, de nos jours, devenant asservissant, liberticide, insupportable. "Est-il permis de critiquer Israël?" titre son livre Pascal Boniface. "Israël, parlons-en!" lui répliquent Michel Collon et ses amis, titrant le leur. "Sarkosy, Israël et les Juifs" renchérit Paul-Eric Blanrue, au nom de cette nouvelle Europe exaspérée, excédée d'avoir indéfiniment à tourner sept fois la langue dans la bouche avant de parler d'Israël.

Quand il s'appuie sur le fait établi, sur l'image authentique, sur la perception
immédiate corroborée chaque jour par des faits nouveaux, le verbe devient la terreur de celui qui ne peut plus le contrecarrer par le verbe, faute de rhétorique persuasive , c'est-à-dire d'arguments. La litanie de l'holocauste , répétons-le, a fait son temps. Même les enfants de la maison ne veulent plus de cette soupe maison, tant les bons apôtres l'ont déjà affadie. Après Chomsky et Norman Fienkelstein, ce sont des Israéliens qui montent au créneau, allument le feu au domicile. Qui, de nos jours, serait plus nazi que Shlomo Sand, le négateur du peuple juif, qui d'un trait de plume a démoli ce que les mythomanes, pris au piège de leur propre mensonge comme les apprentis sorciers par leur balai, en étaient venus à considérer plus qu'apodictique?Grâce à ces plumes qui n'opinent plus dans le sens de l'assentiment et du consentement pro-israélien, une conscience humaine nouvelle s'est érigée un peu partout, libérée du sentiment de culpabilité de l'après-guerre, et refusant d'endosser le prêt à penser quand il s'agit de traiter de l'antisémitisme ou du sionisme. Ce sont ces plumes qui terrifient désormais Israël, par ce que de plus en plus virulentes et porteuses des pires virus.

Les Gazaouis de l'Occident

Quand les chiens de garde sionistes se sont révélés incapables de se mesurer intellectuellement à Norman Finkelstein, ils ont décrété le blocus autour de lui. Ils ont tout fait pour l'affamer en vue de le mettre à genoux. Après les campagnes de diffamation, on a claqué à son nez les portes de l'université. Et à ce jour, Norman Finkelstein est interdit d'enseigner. Mais ces redresseurs de torts ne pouvaient pas prévoir l'effet pervers de leur hargne, le contrecoup d'un tel coup bas. Depuis qu'il est devenu Gazaoui aux USA, Norman Finkelstein ne cesse de gagner en popularité comme en autorité dans le monde entier. Son nom et son œuvre n'en sont que plus rayonnants, cités et sollicités, alors que le sionisme n'en est que plus pitoyable et dénudé.

Avec Paul-Eric Blanrue en France, c'est encore un autre Gazaoui à qui on a voulu transmettre la même leçon. "Écris
ce que tu veux, mais tu seras interdit de circuler. Pas un éditeur ni un diffuseur français n'autoriseront tes livres à se faire lire." Néanmoins, toujours par effet de cette publicité indirecte que les sionistes ont faite à l'exclu de l'édition et diffusion locales, jamais Paul-Éric Blanrue n'a été aussi lu et connu que depuis sa mise en disgrâce par ses éditeurs et diffuseurs français.

Ce n'est pas sans rappeler le sot procès intenté à Flaubert il y a un siècle et demi et qui a fait aussi bien la célébrité de Madame Bovary que celle de l'auteur. Ce n'est pas sans rappeler non plus qu'il y a sept ans, un comique frappé d'ostracisme par la plupart des plateaux de télévision française, lui aussi indigène et Gazaoui de la République, était considéré comme fini. Olivier Mukuna, qui n'a
cessé de le suivre depuis écrit:" Depuis des années, il fait systématiquement salle comble dans toutes les villes francophones où il se produit. Il donne ses spectacles à guichets fermés à Londres, Dublin, Beyrouth ou Alger. Son dernier show intitulé « Mahmoud », joué dans son théâtre parisien, cartonne depuis le mois de juin avec plus d’un millier de spectateurs par semaine. Au-delà de ses engagements politiques, beaucoup - y compris parmi ses pairs - reconnaissent son talent artistique et, pour certains, s’en inspirent. Tout cela, malgré un discours médiatique français qui, depuis six ans, garde le silence sur chacun de ses nouveaux spectacles et le qualifie, contre toute réalité, « d’ex-humoriste » (9). Voila ce qu'il est advenu de Dieudonné que les sionistes clouent au pilori depuis sept ans.

Conclusion

Ce qui se trame actuellement contre les trois indigènes instruits de l'Europe , dont les récentes tribulations ne tarderont pas à produire l'effet non escompté par leurs détracteurs, est du même ordre.


Alima est sénatrice et couverte du pied en cap de diplômes, Omar professeur de physique-chimie et porte-parole d'un parti politique (10), Souhail assistant et chercheur à l'ULB. Déjà ces trois indigènes hors-normes ne sont pas là où ils auraient dû être. Le siège au parlement, la fonction politique, la chaire professorale ne devraient pas être prostitués, confiés à des Omar et consort. Si, en plus, ces Omar et consort ne se conforment pas à un code de conduite censé les tenir à l'écart de la liberté d'expression, du moins à celle qui touche à Israël, Israël étant comme la Shoah, pas seulement sacrée, c'est-à-dire incriticable, mais imprononçable sans le kippa ou l'étoile! s'ils contestent la prérogative autochtone..juive s'entend, ils deviennent alors franchement encombrants (11).

Indigènes à suivre...

A. Amri

08.10.10
1- En matière de néologisme sémantique, on doit déjà à Joël Kotchk "la nakba juive" qui désigne l'émigration massive des juifs du Maghreb et du Moyen-Orient vers Israël. Joël Kotchk fait table rase des révélations et témoignages accablants publiés par Naeim Gilad, juif irakien, dans son livre Ben Gurion's Scandals: How the Haganah and the Mossad Eliminated Jews.
Pas étonnant dès lors qu'au lendemain de la Guerre de Gaza qui a fait plus de 1300 morts palestiniens, dont les deux tiers sont des enfants et des femmes, sans compter les dégâts matériels, les sinistrés de cette guerre (dans la poétique de Sammy Ghozlane) soient israéliens. Demain, l'on nous dira que l'occupant c'est le Palestinien! et les pauvres Israéliens demanderont à être libérés des colons arabes. Et Joël Kotchk et Sammy Ghozlane en appelleront au sens de la justice des Nations-Unies pour en prendre acte.

2- " Nous, en tant que citoyens israéliens, élevons la voix pour appeler les dirigeants de l'UE: utilisez des sanctions contre la politique brutale d'Israël et joignez-vous aux protestations actives de la Bolivie et du Venezuela. Nous lançons un appel aux citoyens de l'Europe: s'il vous plaît, participez à l'appel de l'Organisation palestinienne des droits de l'homme , soutenu par plus de 540 citoyens israéliens... Boycottez les produits israéliens et les institutions israéliennes; suivez des résolutions telles que celles prises par les villes d'Athènes, Birmingham et Cambridge (États-Unis). C'est la seule voie à gauche. Aidez-nous tous, s'il vous plaît!.."
Ceci est extrait d'une lettre ouverte à l'opinion publique européenne, publiée par le Guardian en date du 17 janvier 2009 et signée:
- Professeur Yoram Carmeli (Haifa University)
- Professeur Rachel Giora (Tel Aviv University)
- Dr Anat Matar (Tel Aviv University
- Jonathan Pollak
- Dr Kobi Snitz Technion ( Israel Institute of Technology)
et 17 autres citoyens israéliens
Source

De son côté, l’ICAHD (Comité Israélien contre la démolition des maisons palestiniennes) qui a déjà soutenu BDS dès sa création, a lancé un nouvel appel au boycott d'Israël, dans lequel elle s'adresse à la communauté internationale - les Nations unies, les gouvernements, les partis politiques, les organisations pour les droits humains et politiques, les syndicats, les communautés universitaires et les organisations confessionnelles, de même que les particuliers concernés pour mettre en vigueur le boycott.
Source


3- Pour manifester sa solidarité avec Alima Boumediene et Omar Slaouti,
Jean-Guy Greilsamer, membre de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), a envoyé une lettre ouverte au Président du Tribunal correctionnel de Pontoise dans laquelle il demande à comparaître lui aussi comme accusé.

4- Pamphlet antisémite de Louis-Ferdinand Céline.

5- Pour les détails des griefs reprochés à Chichah, Aurore Van Opstal et Olivier Mukuna ont écrit deux excellents articles qui font toute la lumière sur cette affaire:
Passion sioniste à l'ULB - par Aurore Van Opstal
Cabale sioniste contre Souhail Chichah - par Olivier Mukuna

6- Ce qui n'est pas tout à fait juste, en vérité, compte tenu de toutes les fractions qui soutiennent encore la voie de la lutte armée, que ce soit à Gaza et en Cisjordanie ou dans les camps de réfugiés des pays frontaliers.

7- Au moment où Israël commettait les massacres de Jénine en 2002, Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations Unies, ne trouve mieux à déclarer que: "nous condamnons tout excès de violence"

8- Pour avoir écrit l'article dont ces mots sont extraits Bruno Guigue qui occupait le poste de sous-préfet a été démis de sa fonction.

9- Interview d'Olivier Mukuna : http://afiavi.free.fr/e_magazine/spip.php?article1337

10- NPA (Nouveau Parti anticapitaliste).

11- Souhail Chichah a été menacé à plusieurs reprises de mort et a été agressé au couteau alors qu'il sortait de son domicile.
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Liens externes:

- La pétition de soutien à Souhail Chichah et Marc Van Damme

-Témoignage de Serge Grossvak en vue du procès contre Alima Boumédiene et Omar Slaouti pour leur participation à une action de boycott de produits israéliens

- Demande de comparution - par Jean-Guy Greilsamer

- Passion sioniste à l'ULB - par Aurore Van Opstal


lundi 4 octobre 2010

Celui qui injuriat sa mère par amour du sein nourricier

Il s’appelait Boucetta, ou on l’appelait comme tel.
Il devait avoir la soixantaine, un peu moins, un peu plus, quand il est mort. Je dis « mort » car je présume qu'il n'est plus de ce monde, ne l’ayant revu nulle part depuis une bonne trentaine d’années. Et la dernière fois que je l’avais vu, comme la première dix ou quinze ans plutôt, Boucetta était plein comme un sac. Assez comme toujours pour baver sur les honnêtes citoyens, disons surtout leurs respectables institutions, leurs symboles sacrés, leurs amulettes, gris-gris, talismans et fétiches de patriotisme à la con, comme il disait, et tout le bataclan. Et se faire immédiatement jeter après en tôle. Médire de la Patrie et la maudire en un tel état d'ébriété, profaner ce qu'elle a de plus saint et, sauf votre respect, du pied en cap! était l'air à boire de Boucetta.
Heureusement qu'il y a la tôle! parce que sans ça, bonjour les dégâts! Vous conviendrez que ceux qui ont inventé la tôle, les premiers bâtisseurs de ces merveilles nées en même temps que la société policée, l'ont fait d'abord, voire exclusivement, par amour de la Patrie. Car il n'est de peste qui puisse inquiéter l'humanité, et à sa tête ceux qui ont l'ingrate tâche de l'en préserver, que l'impiété patriotique.
Boucetta était-il un impie patriotique?
Aux dires de ses vieux compagnons de tasse, le bonhomme n'était assurément ni saint ni apôtre en matière de piété patriotique. Mais ce n’était pas non plus le scélérat justiciable et pendable, et voici pourquoi. D'abord il n'était pas communiste! ni socialiste d'ailleurs. Ni anarchiste. Ni nationaliste. Ni -cela va de soi- intégriste, sauf à se méprendre un peu sur les vignes ou les palmes du Seigneur qui alimentaient son Courant. Opposant, traître, vendu, tous ces qualificatifs s'avèrent impropres à son sujet. Maboul alors? Timbré, et assez, pour se permettre un tel « air à boire»? Se le permettre et l’adopter comme style de vie, ou plutôt principe de survie tant qu'il fut de ce monde.
Non! que non! vous jureraient ses vieux compagnons de tasse. "Mais c'était par amour du sein nourricier que le scélérat insultait sa mère!" Il aurait été même, sauf respect des patriotes décorés de toutes les légions, plus patriotique que le meilleur de vous et moi. Mais il ne lui venait jamais à l'esprit de s'aligner comme vous et moi devant une perche sur laquelle un drapeau est perché pour saluer le drapeau. Ou même seulement la perche! "Pasque c'est pas un salut à vot' dapô qui m' faut à moi, pour mon salut!" qu'il disait Boucetta, quand quelqu'un le narguait là-dessus, manière de dérider un peu l'assemblée.

Et sans le moindrement vouloir faire l'apologie, n'en déplaise à Dieu! de l'impiété patriotique, je dirais qu'il aurait eu tout à fait raison de formuler et soutenir son pasque, ce scélérat d'ivrogne. Jamais salut en bonne et due forme patriotique ne lui assura parcelle de salut! l'injure patriotique, elle, tapageuse et assortie de la marche civile qui lui fut constamment associée, sauva toute sa vie feu Boucetta!
D'ailleurs, sa marche à Boucetta ne pouvait s'accommoder d'aucun alignement ni de perche aucune. Marche, comme la militaire, sauf que la sienne était civile, individuelle et plus dévote! L’injure à la Patrie, à ses dirigeants, était en quelque sorte son hymne national à lui. Et il ne manquait jamais de le scander en lieu et temps opportuns, ni ne se permettait de brider son zèle quand, le dernier verre vidé, il sortait du bistrot, se plantait au milieu de la rue la plus animée, se criait: "marche!" et de sa voix de ténor éraillée par l’alcool et le tabac, titubant mais décidé dans sa marche, s’acquittait ainsi de son devoir de patriote pas comme les autres.
Évidemment, dans une ville où le spectacle était souvent l'œuvre improvisée de la rue -il y avait deux salles de cinéma mais les chefs-d'œuvres de Hollywood pâliraient devant les productions inouïes de nos bars- la marche de Boucetta drainait toujours son fervent public. Badauds, touristes, clients des cafés avoisinants s'attroupaient sur le lieu dès qu'ils entendaient sonner le clairon du Patriote. La circulation s'arrêtait, les commerces suspendaient leurs activités, les balcons qui surplombaient la rue se bariolaient de leurs couleurs féminines, les pieux remettaient à plus tard l'heure de la prière. Et tout le monde prenait sa part à ce spectacle gratuit où l'on pouvait littéralement se tenir les côtes de rire. Il y avait même parmi les touristes quelques objectifs, férus d'art et d'insolite, qui se braquaient sur la scène, immortalisant cet instant qui rajoutait au dépaysement. Ça durait ce que cela pouvait durer, mais il y a toujours un moment où la police doit s'amener quand même -c'est toujours au beau milieu de la marche- non sans froisser une partie du public, pour remettre de l'ordre dans la rue. Et pour ce faire il fallait juste que le fauteur de trouble soit jeté dans le panier. Et que celui-ci ait immédiatement mené sa salade au commissariat.
Vous voulez savoir ce qui faisait sortir du moule commun un tel patriote, la raison de cette conduite, d'aucuns diraient inconduite, qu’aucun code de conduite civique ne reconnaisse ni ne puisse intégrer comme exemple à suivre, pour le bonheur de « bons citoyens » que nous sommes ?
C'est une histoire rocambolesque, pas nécessairement des mieux édifiante, mais puisque je l'ai déjà entamée, je n'ai d'autre choix que la mener à son dénouement. En vérité, de son vivant Boucetta était ce que l’on peut appeler rétrospectivement un SDF. Sans doute le meilleur de son rang, inégalé, sans pair aucun ni en Tunisie ni dans les pays mêmes où les SDF ont acquis ce statut de citoyens à part entière en même temps que ce sigle qui le dit si bien. Et cet SDF qui est parti un jour sans trop se faire remarquer, si ce n'est par des nostalgiques du "bon vieux temps" qui l'évoquent parfois à travers une anecdote comme celle-ci, avait une longue histoire bien ancrée dans le passé. Une histoire qui remonte à l'époque de la Tunisie beylicale. Et qui s'enchâsse aussi dans celle du protectorat français.
Du temps où ce protectorat avait encore quelques belles années devant lui, le premier à l’avoir insulté en public, et à cor et à cri, était Boucetta. Et c'était pour lui dire, à lui ou ses institutions protectrices, qu'en fait de protection certains Tunisiens espéraient encore qu'ils en seraient assurés tellement ils se sentaient orphelins! C’est vous dire de quelle pâte était ce patriote. Qui des Tunisiens vivant dans les années 30 ou 40 ait pu baver autant que Boucetta sur l’honneur de telle puissance coloniale, un empire qui maintenait sous sa domination on ne sait plus combien de pays répartis sur trois continents au moins ? « France, t'es là, ma coquine ? qu’il disait. Pétain, mais dis-moi combien de pères t'as, putain de maréchal!» Et ce ne serait que deux pâles graines dans le chapelet, encore que l'euphémisme inhérent à la traduction aurait expurgé en bonne partie ces graines, le français le mieux adapté au crû arabe ne pouvant rendre toute sa teneur ni même l’essence de sa verdeur aux propos insultants que Boucetta, dans les vignes ou palmes du Seigneur, vociférait à l’encontre de la République.
A quand remonte le baptême du feu, l’étincelle de la « lutte par insulte » contre l’occupant français ? Je m’étais enquis à ce sujet auprès de quelques vieux compagnons de bar de Boucetta, et confrontant les témoignages des uns et des autres, j'en conclus que la première fois que la gendarmerie française eut à arrêter Boucetta fut une nuit d’hiver. L’année ? D’après le calendrier consigné dans la mémoire des vieux, c’était l’Hiver du Gel. Ce n’est ni lunaire ni grégorien ni républicain mais gabésien, et pas moins digne d'historicité.
Un soir donc, au plus fort de l’Hiver du Gel, plein comme un sac mais sans le sou, Boucetta quitte le bar et fait : « brrr ! ça caille, nom de pipe ! » Il est pourtant drapé de son burnous, coiffé de sa chéchia, a un mégot qui brûle encore entre ses lèvres et les vapeurs de tout ce qu'il a pu biberonner le long du jour ne font que monter! En titubant, il fait deux pas à droite, trois à gauche puis, se ravisant, cinq pas d'affilée derrière! Il a fait demi tour pour demander au premier qui lui barre le chemin à ce qu’on condescende à le laisser cuver son vin sur une table vide! Quand il était bourré, Boucetta parlait toujours fekhi, c'est-à-dire comme les docteurs de foi, les ulémas à qui on prête l'oreille parce que justement on ne les comprend pas. Mais, compris ou pas, Boucetta se fait congédier alors même que sa belle langue vient juste de se délier. Il demande alors à ce qu'on veuille lui servir un dernier verre. "Et que ça saute!" appuie-t-il du ton le plus souverain sa requête. Mais ayant entretemps pivoté d'un demi pas et titubé de deux dans le sens le plus commode à cette valse à trois temps, il a juste le temps de voir claquer la porte à son nez.
Alors, étourdi, grisé autant par l'alcool que par le froid, il s’en va errant, comme Jean Valjean à un moment de ses tribulations. Et sans avoir lu les Misérables, à force de geler il s’écrie : « eurêka !» Et sans plus tarder, il va frapper à la porte de la gendarmerie.
« Messieurs ! dit-il quand on lui ouvre, auriez-vous l’amabilité de m’accueillir chez vous, dans la plus chaude des cellules si possible, jusqu’au lever du jour ? » Soit que les gendarmes étaient eux-mêmes bourrés soit qu'ils n’étaient pas enclins, ce soir-là du moins, à une hospitalité bon enfant, on rabroua sans ménagement Boucetta. Et la porte fut fermée à son nez.
Sans le sou, certes SDF pas mal rodé, mais jamais jusque-là confronté à un Hiver du Gel aussi digne de tel nom, Boucetta se sent subitement aux abois, totalement démuni. Que faire ? Que faire pour trouver le gîte jusqu’au lendemain ?
Pressé par l’envie d’uriner, de déféquer selon une autre version, Boucetta n’eut pas le loisir de chercher un abri pour ce faire. Il en voulait un peu aux gendarmes mais répondant bien plus à un réflexe de vivant qu’à une vraie rancune, il a fait ses besoins sur le seuil même de la gendarmerie. Aurait-il pris sa vessie pour une lanterne alors qu’il prenait dans telle posture ses aises ? ou fût-ce le génie du poivrot illuminé qui s’était éveillé en ce moment-là précis pour lui susurrer l’abracadabra salutaire de circonstance ?
« França, yelli bik wa âlik ! qu’il entonna. Pétain, ya « figues et raisins !» Et même l’arabe et le français bougnoul réunis ne feraient qu'ôter tout son jus à ce que Boucetta, dans sa langue crue intraductible, chanta en cette nuit immémoriale de l’An d’Hiver-Gelant. Sérénade ou aubade, peu importe ! Mais la lourde porte avait cédé. Et les gendarmes se firent de bon cœur hospitaliers. Et Boucetta eut à passer non seulement trois jours dans la cellule de dégrisement, mais trois mois supplémentaires en prison. Pour délit d’offense à la République, ce qui avait l’avantage de mettre Boucetta au rang des fellaghas. Le seul, à ma connaissance, à n'avoir pas eu sa pension d'ancien combattant ni son permis de taxi, et qui s'en foutrait si on le rappelait de sa tombe pour lui demander de réclamer son dû! Il les troquerait volontiers contre trois litres de pinard. Et une marche!
Quand il a fini de purger sa peine, Boucetta a décidé de tourner la page à sa vie de SDF. Finies les nuits à la belle étoile, les matins sans petit-déjeuner, les soirs sans bol de soupe ! Grâce à son premier pécule de libération, il a passé son (premier) jour de libéré à se désaltérer comme un chameau. Un chameau ayant sillonné le désert, 90 jours durant, dans l’abstinence totale. Et s’apprêtant à recommencer la traversée le soir même, dans les meilleures conditions. Son dernier litre injecté sous sa double bosse, il alla faire sa sérénade à la fieffée coquine du protectorat. Celle-ci, au fur et à mesure qu'elle se faisait insulter par cet orphelin, se prit d'amour pour lui. Jusqu'à l'indépendance de la Tunisie, elle lui assura gîte, soupe, grabat en son nom, pécule trimestriel du caoua et le loisir d'insulter la coquine en grande pompe pour être constamment à ses bonnes grâces.
A suivre...
Celui qui injuriat sa mère par amour du sein nourricier (2)
A. Amri
04.10.10

dimanche 3 octobre 2010

Se taire c'est dire oui

Il y a ceux, nombreux mais plus morts que vivants, qui voient l'injustice, les abus de pouvoir, les crimes, le mal dans ses manifestations les plus inhumaines, et laissent faire. Ceux-là, qu'ils le veuillent ou non, sont les complices, les alliés objectifs des auteurs directs du mal. Parce que tout silence à ce propos est synonyme de consentement. Se taire c'est dire oui.
Il y a ceux qui entendent à longueur de vie le mensonge et savent que c'est du mensonge. Mais ils ne pipent pas d'un quart de mot pour dire au menteur:" ça suffit!" Parce que poltrons, parce que le menteur est soi-disant puissant, parce qu'opportunistes, croyant que leur silence les assure des grâces du menteur, hypocrites, arrivistes ou pas assez conscients de ce qu'un tel abstentionnisme représente au juste: une incitation à la mythomanie, l'apologie de l'injustice, une bénédiction à ses auteurs.

Et il y a ceux qui, moins nombreux mais plus vivants, refusent d'être les témoins passifs de leur temps. Conscients des aboutissants de tout mutisme consenti, conscients de la répercussion que chaque mot est susceptible d'avoir, ils osent interpeller l'injuste et ses actes. Le moindre mot, le moindre cri, le moindre témoignage qui dénonce ce mal et ses auteurs peuvent contribuer à rendre notre monde plus vivable et nous-mêmes plus dignes d'en faire partie.

A. Amri
03.10.10

vendredi 1 octobre 2010

كيف تم ابتكار الشعب اليهودي - بقلم شلومو صاند - ترجمة أ.ع


 
" أنا من هؤلاء الإسرائيليين الذين كفوا عن الإدعاء لأنفسهم بحقوق تاريخية وهمية فحين نزعم بالفعل أن حدود "الحقوق"في تنظيم العالم تعود لألفي سنة خلت فإننا سنحول هذا العالم إلى ملجأ شاسع للطب النفسي. وكذلك حين نواصل تربية النشء في اسرائيل على أساس ذاكرة جماعية مزيفة لهذه الدرجة فلن نتمكن أبدا من تحقيق تسوية تاريخية دائمة . أنا أتبنى استعارة المؤرخ اسحاق دوتشر الذي شبه تأسيس دولة اسرائيل بوضعية شخص يسقط من منزل شب فيه حريق فإذا به يقع بكل وزنه على رجل آخر كان واقفا أمام بيته فيلحق بهذا الأخير بطبيعة الحال ضررا.  وحكمنا الأخلاقي على الساقط من فوق نسبي".

(شلومو صاند - اسرائيل: نصيبنا من الكذب -لوموند 04. 04. 2002)
 
 
شلومو صاند يهودي اسرائيلي ولد بالنمسا سنة 1946 وهو مؤرخ وأستاذ بجامعة تل أبيب. ينتمي لما يسمى بالجيل الجديد من المؤرخين أصدر سنة 2008 كتابا عنوانه كيف تم اختراع الشعب اليهودي كان له في اسرائيل وقع الزلزال المدوي وجلب له ولعائلته متاعب جمة إذ اعتبر هذا المؤلف شهادة خيانة من صاحبه لإسرائيل وشعبها . الكتاب يعيد قراءة التاريخ اليهودي بدءا بنزول التوراة ووصولا إلى الحقبة الحالية وبالاستناد لحجج دقيقة تعتمد آخر الاكتشافات الأثرية من ناحية ونصوص المؤرخين من ناحية أخرى بما فيها شهادات مفكرين وزعماء صهاينة يبين أن الشعب اليهودي هو في الواقع أسطورة لا أكثر تم ابتكارها من طرف الصهاينة لتؤسس لمشروعية العودة لــ"أرض الميعاد" وكل التاريخ الذي يستند إليه الصهاينة هو تأريخ لا واقع، أي نص تم وضعه منذ بداية المشروع الصهيوني بقصد تسليح الأساطير المؤسسة وإضفاء شرعية مختلقة لعودة "شعب الله المختار" لأرضه. 
 
نشير إلى أن هذا الكتاب تلته عناوين أخرى لنفس المؤرخ تتنزل في ذات السياق: تفكيك التاريخ الأسطوري بالاعتماد على براهين علمية مستقاة من التاريخ تارة ومن آخر ما كشفت عنه الحفريات في "أؤض الميعاد" المزعومة. ومن بين هذه العناوين نذكر بالخصوص "كيف تم ابتكار أرض إسرائيل"، و"كيف كففت أن أكون يهوديا" و" في باب أمة اليهود وشعبهم".

 
 
تفكيك التاريخ الأسطوري: كيف تم اختراع الشعب اليهودي
 
هل يمثل اليهود شعبا؟ سؤال قديم يجيب عنه مؤرخ إسرائيلي بمضمون جديد. فخلافا للفكرة الموروثة أصل يهود الشتات لا يعود ليهود تم طردهم من فلسطين ولكن يتصل باعتناقات دينية متتالية تمت في شمال إفريقيا وجنوب أروبا والشرق الأوسط. وهو رأي يقوض أحد أركان الفكر الصهيوني، وبالتحديد ذاك القائل بأن اليهود هم من نسل مملكة داود وليسوا، والعياذ بالله، ورثة محاربين برابرة أو فرسانا خزرا.
 
بقلم شلومو صاند
 
كل إسرائيلي يعرف بدون أدنى شك أن الشعب اليهودي موجود منذ نزلت عليه التوراة في سيناء وأنه من ذاك الأصل متفرع والكل يعتقد أن هذا الشعب حين أخرج من مصر استقر بأرض الميعاد حيث تم بناء مملكة داوود وسليمان المجيدة التي قسمت فيما بعد بين مملكتي يهوذا وإسرائيل ولا أحد يجهل
كذلك أن هذا الشعب قد عرف المنفى في مرحلتين: بعد تدمير المعبد الأول في القرن السادس ق.م ثم إثر تدمير الثاني سنة 70 ب.م وتلت ذلك حياة تشرد دامت ما يقرب من الألفي سنة وهي محنة قادته إلى اليمن والمغرب وإسبانيا وألمانيا وبولونيا وحتى أقصى أصقاع روسيا ولكنه تمكن دوما من الحفاظ على روابط الدم بين طوائفه المتباعدة وبتلك الصفة لم ينل من وحدته شيء حتى جاءت نهاية القرن التاسع عشر ونضجت الظروف الملائمة لعودته للوطن القديم ولولا الإبادة النازية لكان ملايين من اليهود قد عادوا لإعادة إعمار "إرتز إسرائيل" (أرض إسرائيل) ما داموا قد حلموا بها منذ عشرين قرناوفلسطين العذراء كانت تنتظر أن يعود إليها شعبها الأصلي لتزهر من جديد لأنها أرضه وليست لهذه الأقلية العربية التي لا تملك تاريخا وجاءت إليها بمحض الصدفة وبالتالي فإن الحروب التي خاضها الشعب المشرد لاستعادة أرضه مشروعة في حين أن معارضة السكان المحليين العنيفة تعد إجراما.
 
من أين جاء هذا التفسير للتاريخ اليهودي ؟ هو نتاج بنائين موهوبين في إعادة بناء الماضي خولت لهم مخيلتهم الخصبة ابتكارسلسة نسب على أساس من قطع الذاكرة الدينية، يهودية ومسيحية . والتأريخ(التأريخ وليس التاريخ)الوفيرلليهودية يشتمل بالأكيد على جمع كبير من المقاربات غير أن الجدل الدائر بين أصحابها لم يشكك قط في المفاهيم الأساسية التي تبلورت في نهاية القرن التاسع عشر وبداية القرن العشرين وحين تبرز اكتشافات من شأنها أن تتناقض مع صورة الماضي الخطي فإنها لا تحظى بأي اهتمام لأن الواجب الواطني مثل فك محكم الإغلاق كان يعوق أي نوع من التناقض والانحراف تجاه الرواية السائدة . والهيئات الخاصة بإنتاج المعرفة فيما يتعلق بالماضي اليهودي (الأقسام المخصصة حصريا لـــ"تاريخ الشعب اليهودي" مفصولة عن أقسام التاريخ الذي يسمى في اسرائيل "التاريخ العام") ساهمت بقسط وافر في خلق هذا الشلل النصفي الغريب فحتى الحوار ذا الطابع القانوني حول "من هو يهودي؟" لم يشغل قط بالا لهؤلاء المؤرخين فهم يعتبرون أن كل من ينحدر من الشعب الذي أكره على حياة المنفى منذ ألفي عام يهوديا. هؤلاء الباحثون "المخول لهم" التنقيب في الماضي لم يشتركوا أيضا في الجدل الذي أثاره"المؤرخون الجدد" في نهاية 1980 لأن جل الفاعلين في هذا الحوار العام، وعددهم قليل، جاؤوا من فروع معرفية أخرى أو من آفاق غير جامعية: علماء اجتماع ومستشرقون وألسنيون وجغرافيون واختصاصيون في العلوم السياسية وباحثون في الأدب وعلماء أثار صاغوا أفكارا جديدة حول الماضي اليهودي والصهيوني وكانوا يضمون في صفوفهم أيضا حملة شهائد وافدين من الخارج ولكن لم يصدر عن أقسام "التاريخ اليهودي" سوى أصداء خائفة ومحافظة تغلفها أساليب بلاغية دفاعية ترتكز على الأفكار الموروثة.
 
اليهودية دين تبشيري
 
بإيجاز في ستين عاما لم ينضج التاريخ الوطني إلا قليلا والأرجح أنه لن يتطور في المدى القصير ورغم ذلك فإن الحقائق التي كشفت عنها البحوث تفرض على كل مؤرخ نزيه أسئلة قد تبدو مذهلة للوهلة الأولى ولكنها جوهرية. هل يمكن اعتماد الكتاب المقدس ككتاب تاريخ؟ المؤرخون الأوائل الجدد مثل إسحاق ماركوس جوست أو ليوبولد زونز خلال النصف الأول للقرن التاسع عشر لم يكن لهم تصور كهذا للكتاب المقدس فالــ"العهد القديم" في رأيهم كتاب لاهوتي مكون للطوائف الدينية اليهودية بعد تدمير المعبد الأول ولقد توجب انتظار النصف الثاني من نفس القرن لنجد مؤرخين ونخص في المقام الأول هنريش غرائيتز حاملين لرؤية "وطنية" للكتاب المقدس فقد حولوا رحيل ابراهيم لكنعان والخروج من مصر أو المملكة الموحدة لداوود وسليمان لقصص تؤرخ لماض وطني حقيقي ومنذ ذلك الوقت دأب المؤرخون الصهاينة على اجترار هذه "الحقائق التوراتية" التي أصبحت الغذاء اليومي في وجبات التعليم الوطني.
 
ولكن زلزالا حدث في سنوات الثمانين هز كل هذه الأساطير التي أسست للشعب اليهودي فاكتشافات "علم الآثار الجديد" تتعارض مع احتمال نزوح كبيرلليهود في القرن الثالث عشر قبل الميلاد وكذلك لم يكن بوسع موسى أن يخرج العبريين من مصر ويقودهم باتجاه "أرض الميعاد" لسبب وجيه ألا وهو أن هذه الأرض في تلك الحقبة من التاريخ كانت بيد المصريين ومن ناحية أخرى لا نجد أي أثر لثورة عبيد في امبراطورية الفراعنة ولا لغزو خاطف لبلد الكنعان تم بيد عنصر أجنبي ولا توجد أيضا دلالة أو شهادة ذاكرة على وجود مملكة مترفة لدوود وسليمان . واكتشافات العشرية الماضية تبرز وجود مملكتين صغيرتين في الماضي، إسرائيل وهي أكبر المملكتين ويهوذا المسماة لاحقا اليهودية ولم يتعرض سكان الأخيرة أيضا لنفي في القرن السادس قبل الميلاد ، وإنما اضطرت فقط نخبها السياسية والفكرية للإقامة ببابل وقد نجم عن هذا الإلتقاء الحاسم مع المعتقدات الفارسية مولد اليهودية التوحيدية . 

 
و ماذا بخصوص تهجير سنة 70 بعد الميلاد: هل تم فعلا؟ إنها لمفارقة عجيبة أن يمر هذا "الحدث المؤسس" في تاريخ اليهود والذي يستمد الشتات منه فخرهم دون أن يصدر بشأنه أي مرجع باحث وذلك لسبب بسيط جدا وهو أن الرومان لم يهجروا قط شعبا على كامل الجناح الشرقي للبحر الأبيض المتوسط باستثناء المساجين الذين اصبحوا عبيدا أما سكان يهوذا فقد واصلوا العيش على أراضيهم حتى بعد تدمير المعبد الثاني.
 
وقد اعتنق جزء منهم المسيحية في القرن الرابع في حين أن الأغلبية الساحقة انضمت للإسلام خلال الغزو العربي في القرن السابع وجل المفكرين الصهاينة لا يجهلون شيئا بخصوص هذه الحقائق من ذلك أن اسحق بن زفي ثاني رؤساء إسرائيل، شأنه شأن ديفيد بن غوريون مؤسس الدولة كانوا يكتبون ذلك حتى 1929 سنة الثورة الكبرى للفلسطينيين وقد أشار كلاهما في أكثر من مناسبة إلى أن فلاحي فلسطين هم ذرية سكان يهوذا القديمة.
 
وفي انعدام حقيقة التشرد انطلاقا من فلسطين الرومانية فمن أين أتى هؤلاء اليهود الذين يقطنون في حوض المتوسط منذ القدم ؟ثمة حقيقة تاريخية عجيبة تختفي وراء ستار التأريخ الوطني، فمن ثورة المكابيين في القرن الثاني قبل الميلاد إلى تمرد بار كوشبا في القرن الثانس ب.م كانت اليهودية أول ديانة تبشيرية وقد أجبر الحشمونائيم الأدوميين بجنوب يهودا والإيتوريين بالجليل على اعتناق اليهودية وألحقوا بتلك الصفة بـــ"شعب اسرائيل" وانطلاقا من هذه المملكة اليهودية الهيلينية انتشرت الديانة اليهودية في جميع أنحاء الشرق الأوسط والبحر الأبيض المتوسط وفي في القرن الأول الميلادي على أرض كردستان الحالية برزت مملكة يهود هزوانيون التي لن تكون آخر مملكة تتهود إذ ستليها ممالك أخرى لاحقا.

كتابات يوسيفوس فلافيوس ليست هي الدليل الوحيد للحماسة التبشيرية لليهود، فمن هوراس لسينيكا ثم جوفينال فتاسيس ترجم العديد من الكتاب اليونانيين مخاوفهم من هذه الحماسة . المشناة والتلمود يسمحان بممارسة التهويد حتى وإن عبر بعض حكماء السنة التلمودية عن تحفظاتهم بهذا الموضوع تحت الضغط المتنامي للمسيحية.
 
انتصار ديانة المسيح في بداية القرن الرابع لم يضع حدا لانتشار اليهودية ولكنه دفع بالتبشير اليهودي نحو هوامش العالم الثقافي المسيحي وفي القرن الخامس برزت في موقع اليمن الحالي مملكة يهودية صلبة سميت حمير وهي مملكة سيحافظ فيها نسلها على معتقدهم بعد انتصار الإسلام وحتى وقتنا هذا. أضف إلى ذلك ما ساقه لنا المؤرخون العرب بخصوص وجود قبائل بربرية تم تهويدها في القرن السابع . ولعل أكثر ما يبرز هنا في سياق الزحف العربي الذي بلغ شمال افريقيا في نهاية ذلك القرن الصورة الشهيرة للملكة اليهودية دحية الكاهنة التي حاولت صد ذلك الزحف كما تبرز مشاركة برابرة ممن اعتنقوا اليهودية في غزو شبه الجزيرة الايبيرية وقد وضعوا فيها أسس تعايش فريد بين اليهود والمسلمين خاص بالثقافة الإسبانية العربيةإلا أن أبرز تهويد شامل وذي معنى هو ذلك الذي حدث بين البحر الأسود وبحر قزوين ويهم مملكة الخزر الكبرى في القرن الثامن وقد أولد انتشار اليهودية من القوقاز إلى أوكرانيا عدة طوائف تم كبحها عدديا بفعل غزوات الماغول في القرن الثالث عشر وحصرت في اتجاه أروبا الشرقية. وهناك سترسي هذه الطوائف بمعية اليهود القادمين من المناطق السلافية الجنوبية والأراضي الألمانية الحالية أسس الثقافة اليديشية الكبرى.
 
وهذه الروايات بخصوص الأصول المتعددة لليهود موجودة ولو بصفة محتشمة في التأريخ الصهيوني إلى غاية 1960 وتم فيما بعد تهميش هذه الروايات بصفة تدريجية قبل أن تندثر من الذاكرة العامة في اسرائيل، ذلك لأن الفاتحين لمدينة داوود سنة 1967 كان يتوجب عليهم أن يكونوا من السلالة الخالصة لمملكة داوود الأسطورية وليس ، والعياذ بالله، من ورثة المحاربين البربر او فرسان الخزر وتبرز صورة اليهود عندئذ على أنهم "أتنوس" خاص نجخ بعد ألفي عام من النفي والتشرد في الرجوع لعاصمته أرشليم . إن خصوصيات هذا السرد الخطي والغير قابل للتجزئة لا تحشد فقط اهتمامات مدرس التاريخ بل أيضا تدعو اهتمام علم الحياة ومنذ سنة 1970 هناك في اسرائيل سلسلة من الأبحاث "العلمية" تحاول بكل الوسائل أن تثبت القرابة الجينية لليهود بالعالم أجمع فــ"البحث عن أصول السكان" أصبح يمثل مجالا ثابت الشرعية والشعبية في علم البيولوجيا الجزيئية في حين ان كروموسوم واي الذكر قد حصل على مكان الشرف إلى جانب كليو اليهودية في السعي المحموم لإثبات تفرد لمنشأ "الشعب المختار". هذا التصور التاريخي يمثل أساس سياسة الهوية لدولة إسرائيل وهنا مكمن الداء الذي تجرح فيه البردعة لأن هذا التصور يعطي لليهودية تعريفا جوهرياتــيا وإثــنـيـا يغذي التمييز الذي يفصل اليهود عن غير اليهود سواء كان الأخيرون عربا أو مهاجرين يهودا أو عمالا مهاجرين. وبعد ستين عاما من تأسيسها ترفض اسرائيل أن ينظر إليها كجمهورية قائمة لمواطنيها، فما يقرب من ربع هؤلاء المواطنين يعتبرون غير يهود وفي جوهر قوانينها هذه الدولة ليست لهم وفي المقابل تدعي اسرائيل دوما أنها دولة يهود العالم بأسره حتى وإن أصبحوا لاجئين غير مضطهدين وإنما مواطنين ذوي حقوق كاملة يعيشون في ظل المساواة في البلدان التي يقيمون بها. وبعبارة أخرى فإن نظاما عرقيا بدون حدود يبرر التمييز القاسي الذي تمارسه الدولة تجاه جزء من مواطنيها، متعللة في ذلك بأسطورة الأمة الخالدة التي أعادت تشكيل نفسها لتجتمع على "أرض أجدادها"وبالتالي فإن كتابة تاريخ يهودي جديد، من وراء المنشور الصهيوني ليس مهمة سهلة فالنور الذي ينكسر عند المنشور يتحول إلى ألوان إثــنــية ثابتة والحال أن اليهود قد كونوا دوما طوائف دينية مشكلة في الغالب من اعتناقات جرت في مختلف أنحاء العالم. وبالتالي فهذه الطوائف لا تمثل "أتنوسا" حاملا لنفس الأصل الموحد ويزعم أنه تنقل متشردا بتلك الصفة على امتداد عشرين قرنا. إن تطور أي تــأريخ و عملية الحداثة ، بصفة أعم، يمران لفترة ما بابتكار الأمة. وقد شغلت هذه الأخيرة ملايين البشر كما نعرف خلال القرن التاسع عشر وطوال جزء من القرن العشرين وقد شهدت نهاية القرن الماضي بالتحديد أحلاما بدأت تنهار والعلماء، بعدد يتزايد يوما بعد يوم، يحللون ويشرحون القصص الوطنية الكبيرة وبالخصوص منها أساطير الأصل المشترك التي يتمسك بها مؤرخو الماضي أو كتاب الوقائع وإن كوابيس الأمس الهويتية ستحل محلها أحلام هوية أخرى والتاريخ مثل أي شخصية مكونة من هويات "سائلة" ومتعددة له أيضا هويته المتحركة.
 
شلومو صاند
 
ترجمة أحمد عامري
2010. 10. 01
 
 
النص الفرنسي

lundi 27 septembre 2010

Autopsie d'un ectoplasme dissout



Il est des supplices, des passions que nous ne soupçonnons pas dans ce monde saturé d'écrits et de dits, et jamais assez dit ni écrit quand même. Ces abcès increvables de la parole renvoyée à sa gorge, saucissonnée en travers du gosier, quand ils en viennent à imploser sous la plume d'un auteur de talent, injustement méconnu, donnent un écrit qui a tout pour ravir les fins gourmets des nourritures spirituelles.

Dissolution d'un ectoplasme est le procès qu'intente Denis MARULAZ à la société de l'édition. Un procès en bonne et due forme contre "l'hermétisme du Milieu du Livre", avec ses réquisitoires, ses plaidoyers, ses pièces à conviction, ses témoins et sa sentence finale. Accablante : "La métaphore universelle veut que le poète confie ses mots au vent ensemenceur. A moi, il ne reste qu’à couler les miens dans mon cercueil de vase et de limon. Puisque la société des hommes a décidé que tel se conjuguait notre destin d’inexistence."

Julien Terreneuve, la soixantaine passée, est découvert un jour dans la plus haute des déchéances. Crasseux, puant, esseulé et végétant à l'état d'ectoplasme dans sa piaule, au milieu de ses livres inédits, ses morts-nés, et ses immondices.
Dans un monde où les institutions encadrent partout les hommes, se trouvant en aval de la déchéance comme en son amont pour mieux réussir l'œuvre "désintéressée" de réinsertion, on fait ce qu'on peut pour s'acquitter de son devoir. On charge une travailleuse sociale, Marie-Françoise, de réapprendre à Terreneuve à vivre et d'assurer un suivi de tel réapprentissage.

C'est ainsi que s'ouvre ce procès. Aux mille et une questions que le lecteur-spectateur se pose et pose à Terreneuve par le biais de cet ange gardien Marie-Françoise, le mort-né et père de morts-nés oppose un silence des plus éloquent.
A quoi bon dire quand vous n'avez pas d'oreilles? car Terreneuve avait été condamné à la déchéance et voudrait y sombrer pour être voix sans oreilles. Son silence, parole en grève, cri de protestation et arme autant d'autodéfense que d'autodestruction, fait le procès de ceux qui n'écoutent plus les rêveurs, les utopistes, les poètes, les artistes. Quand le silence se tait, c'est au tour de la poésie, un peu hermétique pour le commun des hommes, aérée et spacieuse pour les initiés, de relayer et d'appuyer ce procès dramatique.

"Il ne leur manquait plus
qu’à me souder
les lèvres
pour que je sois
vaincu
terrassé
muet."


Poète, dramaturge, nouvelliste, artiste total, Denis MARULAZ n'aurait écrit
Denis Marulaz
que pour échapper à la mort dans la vie ingrate, asphyxiante, de l'éducateur qu'il fut dans une structure d'accueil et de soins pour personnes toxicomanes. Aux années d'apnée à l'éducation, il a tenté de substituer une régénération dans "l'eupnée de l'écriture", si l'on peut dire. Mais dire, écrire ne valent pas sans l'écoute primordiale et salutaire qui les valorise et leur donne un sens. L'écrit n'est pas soliloque ni monologue ni aparté, il est dialogue (avec le lecteur) ou n'est pas.
Or quand le talent est profané par les commerçants du discours, quand les mercantiles du livre vous rognent les mots parce que "cette année le thème est: Et toi ton toit?", quand ils apposent à vos lèvres un scellé, une fin de non recevoir, vous vous rendez compte alors que les maux et leur homonyme sont désormais pour vous synonymes. Et, qui pis est, preuve irréfragable de votre cogito d'inexistence.

Si une telle inexistence et son cogito sont les vôtres, vous êtes alors un ectoplasme. Vous avez beau être poète et noble, votre déchéance vous somme de la consommer. Même le procès que vous intentez à la fratrie de l'édition devient alors absurde. A moins qu'il puisse vous servir peut-être de testament.

"...C’est cela, le destin des hommes ? De bosser comme des esclaves anonymes, de pondre des gosses et de s’enfermer chacun dans sa bulle bien confortable ? Vous vous contentez de cette existence débile, programmée et aseptisée de la naissance à la mort, vous êtes des potiches, des soldats de plomb, des nains de jardins ! Vous vous tenez où l’on vous pose, vous faites ce qu’on vous dit, comme on vous dit, vous n’avez plus de regard, vous êtes un troupeau qui se laisse guider aveuglément pourvu qu’on lui donne sa ration de bonheur quotidienne et égocentrée ! Sachez qu’il y a des gens qui ont besoin de respirer un autre oxygène, qui ont besoin de baigner leur visage au vrai Soleil, d’ouvrir les yeux sur des horizons dont vous n’imaginez même pas la profondeur, de s’abreuver à des sources jaillissantes de Conscience qui n’ont rien de commun avec vos flaques d’eau boueuse. Sachez qu’il est des gens qui transpercent de leur regard les apparences trompeuses du Monde et qui ne trouvent comme sens à leur vie que d’observer, de décrypter, de comprendre, d’apprendre et de DIRE, de dire, de dire, de dire… de révéler à la vue de tous les rouages de la « Machine à décerveler » et la magnificence des autres Mondes possibles. Mais votre société n’en a que faire, de ces énergumènes ! Entre le boulanger, le plombier, le curé, le serreur de boulons, le médecin et l’architecte, la D.R.H. et le trader, Ha Ha Ha ! Le Trader ! quelle place voulez-vous qu’une société sérieuse accorde à des gambergeurs de l’utopie et de l’inaccessible? Hein ? Je vous le demande !"

J'écorne ici, comme je l'ai fait à maintes pages ailleurs, la tragédie mentale de Denis MARULAZ.
J'ai copié-collé je ne sais plus combien de citations, croyant écrémer à chacun de ces passages et phrases ainsi élus la pièce. Mais arrivé à la dernière page, évaluant ce que je pouvais transvaser comme eau, caséine et lactose dans le restant de l'œuvre, je m'aperçois que la terrine est presque à sec. Il n'y a rien dans le texte de cet auteur qui ne soit pure crème.

A. Amri
27.09.2010.

Le blog de
Denis MARULAZ : espace où il fait bon errer et se perdre.

dimanche 19 septembre 2010

A mon camarade Nicolas, Son Excellence Sarkosy


L'auteur de ces lignes aurait croisé dans une vie antérieure un voisin de palier et un camarade d'université qui s'appelait Nicolas. Le premier, accrédité par sa profession d'enseignant, deviendra ambassadeur de la culture française dans les lycées tunisiens et le second, plus chanceux, Président de la République Française. Cette lettre d'un ancien camarade à son camarade ancien voudrait contester à la France la prérogative du droit d'ingérence.


Monsieur le Président,

Il y a une trentaine d'années, l'auteur de ces lignes , fils d'immigré, séjournait en France où il faisait des études littéraires françaises. Sans vous avoir connu de loin ni de près, il pourrait néanmoins supposer avoir été votre voisin de palier, ne fût-ce que le temps d'un campement de transit, tant il a erré sur sa terre d'accueil, bivouaquant une année ici, l'année d'après là, en région parisienne. Et le hasard a fait que c'était à Paris X, là où vous prépariez vous-même votre maîtrise de droit privé, que cet ancien bédouin de Paris se ressourçait aux humanités et philosophies des Lumières.

Aujourd'hui et depuis un bail enseignant dans les lycées tunisiens, l'ex-nanterrois voudrait prétendre à un droit d'ingérence dans la politique française. Votre Excellence conviendra que l'État qui se targue d'être l'inventeur de cette expression devenue belle formule incantatoire dans la bouche de certains politiques (1), au risque de prêcher dans le vide, ne pourrait accréditer cette sacro-sainte ingérence s'il n'admet pas pour lui-même les règles que son droit entend appliquer vis-à-vis des états tiers.

Parce qu'il enseigne votre langue, les valeurs républicaines auxquelles il adhère depuis sa prime jeunesse et que face à la profanation de ces valeurs, il en vient à EN SAIGNER plus qu'à enseigner, votre ancien camarade juge de son droit comme du salut de son enseignement d'interpeller les instances politiques en France, et la plus haute en premier chef, pour rappeler que ce droit n'est pas une prérogative française.

Monsieur le Président,

La France qui fait la chasse aux Roms, à cette sous-humanité qu'elle appelle "Gens du voyage", n'est pas en meilleure posture que le Soudan des Janjaouid. Les méthodes sont peut-être moins soudanaises, et tant mieux! mais au vu des résultats que la politique répressive entend réaliser dans votre pays, c'est la même épuration ethnique, puisqu'on voudrait bouter hors de France ce sang tsigane impur, au mépris des lois et des conventions signées par votre État.

La France qui voudrait retirer la nationalité à des Français d'origine étrangère, quel que soit le motif invoqué, mais aussi au vu même du motif invoqué par son président, n'est pas en meilleure posture que les États du Sud, qu'elle appelle de "vive voix" à respecter le droit et fustige pour des atteintes inacceptables aux libertés élémentaires de l'homme. Quand l'ancien étudiant en droit, fils d'immigré et aujourd'hui marié à une immigrée, brandit cette menace en direction d'un autre sang impur, quand il suppose et présuppose que le sang pur ne tue pas des policiers, l'ancien camarade voudrait rappeler au camarade ancien (2) que cela s'appelle du racisme, de la ségrégation raciale, de la xénophobie et que ces tares réunies ne font pas partie des valeurs françaises que l'ancien camarade enseigne!

La France qui fait la chasse aux musulmanes parce que celles-ci ne respectent pas un certain code vestimentaire laïc n'est pas en meilleure posture que les pays non laïcs qu'elle fustige pour leur oppression de la femme. Le droit à la différence, c'est aussi une valeur que nous devons aux philosophes des Lumières et défendons opiniâtrement dans notre enseignement. Nous défendons aussi les droits de l'homme, le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Si Paris abjure le Palais Chaillot, si le Président de la France abjure ses Droits, qui prêtera à l'ancien camarade un quelconque crédit pour défendre auprès des siens la tolérance et le droit?

Votre Excellence pourrait rétorquer à l'ancien camarade que la France ne fait qu'appliquer chez elle ce que certains pays musulmans ont osé faire depuis des années. Soit! mais c'est justement parce que ces pays musulmans ne sont pas habilités à donner un exemple à suivre en matière de démocratie et de respect des droits que la France ne peut s'en inspirer pour "promouvoir" sa propre démocratie.

Monsieur le Président,

La France qui limoge un responsable administratif (3) pour avoir écrit un article pas conforme aux idées du prêt à penser, la France qui envoie en prison un intellectuel qui a osé repenser un sujet de l'histoire humaine et refuser la momification de la vérité (4), la France qui empêche des auteurs réfractaires à la pensée unique de se faire éditer et diffuser sur son sol (5), la France qui exerce la terreur sur des librairies et des maisons d'édition,(6) le tout au nom d'une idéologie dominante à obédience sioniste, peut-elle soutenir encore son droit d'ingérence pour dénoncer tel ou tel obscurantisme dans les pays du Sud? Il ne manquerait à votre grand pays, appelé berceau des Lumières dans les manuels scolaires de l'ancien camarade et ses enseignés, qu'une belle fatwa en bonne et due forme, de même veine que celle qui frappe l'auteur des Versets Sataniques pour nous donner le juste ton de ces Lumières rendant méconnaissable la France à enseigner!

Monsieur le Président,

La France officielle se bat depuis des années pour la libération d'un jeune soldat israélien détenu en otage par la résistance palestinienne. Raison invoquée pour justifier ce combat: le jeune captif est de nationalité franco-israélienne. Cette même France officielle oublie curieusement qu'il y a un autre Français, pas moins français que le premier, qui croupit dans les prisons israéliennes depuis 2005, dans l'indifférence totale du pouvoir que vous incarnez. Parce que l'un s'appelle Gilad Shalit et l'autre Salah Hammouri, que l'un est franco-israélien et l'autre franco-palestinien, l'État français peut s'accommoder de ce deux poids deux mesures lui permettant le droit d'ingérence pour l'un et le droit d'indifférence pour l'autre. L'ancien camarade comprend votre excuse, Monsieur le Président, mais pour faire ingérer cette excuse à ses enseignés, vous conviendrez que la tâche n'est pas facile.

Monsieur le Président,

Notre éminent philosophe BHL, Madame la Présidente et Votre Excellence, sans oublier Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères, avez pris fait et cause pour cette malheureuse Skineh condamnée à la peine de lapidation en Iran. La cause en soi n'a rien de répréhensible pour l'ancien camarade, si ce n'est que la lapidation de Skineh par les mollahs ne peut occulter la lapidation de tout le peuple iranien par les médias et les officiels français. Ceux qui font tout pour anéantir l'Iran, ceux qui calomnient de façon systématique ce pays et diabolisent ses dirigeants pour des fins belliqueuses servant l'intérêt d'Israël sont-ils habilités à défendre le droit d'une iranienne condamnée pour un double crime de droit commun?

Et puis, Monsieur le Président, pourquoi notre éminent philosophe BHL, Madame la Présidente et Votre Excellence, sans oublier Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères, êtes vous si prompts à réagir pour sauver une personne dans le monde musulman, et ABSENTS, totalement absents, quand il s'agit d'arrêter des tueries, des massacres, des répressions et oppressions frappant des millions d'hommes et de femmes en Palestine?

La vie de ces millions est-elle à ce point insignifiante pour justifier encore ce deux poids deux mesures?


A.Amri

03.09.10


1-En vérité l'État n'a rien inventé, à ce propos précis. Le droit d'ingérence est un vieux dada de Kouchner, celui-ci ayant fait d'une expression qu'on doit à Jean François Revel son cheval de bataille, dans les années 80, pour s'adjuger un nom de Marquis dans l'Humanitaire. L'actuel chef de la diplomatie française, Caméléon de politique par excellence, n'a conservé de l'Humanitaire qu'un fétu de paille, si ce n'est moins, qui ne le qualifie qu'à confirmer son parcours de politique félon.

2- Tant que Nicolas Sarkosy n'affichait pas les couleurs, il a dû se faire appeler bon gré mal gré "camarade". Mais ce camarade a la malchance de perdre un jour dans les locaux d'études un papier compromettant, retrouvé peu de temps après par les maîtres de céans. Les murs de la fac qui le dénoncent alors comme un nervi du pouvoir et un fasciste l'ont voué depuis au bannissement. (Voir à ce sujet Nicolas Sarkozy Secrets de jeunesse.)

3- Bruno Guigue a été démis de ses fonctions de sous-préfet de Saintes le 8 avril 2009 pour avoir écrit un article qui critique Israël.

4- En vertu de la loi Gayssot qui pénalise le négationnisme, Vincent Reynouard est condamné à un an de prison et 60 ooo euros d'amende. Il purge sa peine depuis le 9 Juillet 2010.

5- C'est le cas du Français Paul-Eric Blanrue, auteur de Sarkozy, Israël et les Juifs mais aussi de ses amis belges Jean Bricmont et Michel Collon pour des œuvres antisionistes.

6- Le 3 juillet 2009, la librairie Résistances connue pour sa lutte contre le racisme, le colonialisme et pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes a été saccagée par un commando se réclamant de la Ligue de défense juive (LDJ).



Quand les médias crachent sur Aaron Bushnell (Par Olivier Mukuna)

Visant à médiatiser son refus d'être « complice d'un génocide » et son soutien à une « Palestine libre », l'immolation d'Aar...