vendredi 21 février 2020

Le Premier Convoi 1948: roman de Michèle Perret

On connait ce à quoi l'histoire qui nous a été enseignée impute la colonisation de l'Algérie: ce fameux coup d'éventail donné par le dey d'Alger, en 1827, au consul de France, pour une histoire de blé impayé qui, en réalité, remonte à 1797.

Première de couverture

Ce sur quoi l'histoire est moins diserte, c'est que, d'abord, la "riposte" à l'incident diplomatique d'Alger n'a été qu'une manœuvre politique pour "rouler dans la farine" le roi Charles X, contraint d'abdiquer alors que l'armée qui aurait pu empêcher sa destitution, éloignée de Paris, était engagée dans la prise d'Alger. Et cette même histoire, davantage moins diserte, n'a presque rien dit sur ce qui a transformé l'expédition punitive de 1830 en colonisation. L'inédit de cette histoire que l'on pourrait assimiler, s'il est permis de faire cette comparaison, à un projet de "goulag" avant la lettre sur la terre algérienne, Michèle Perret nous le révèle à travers un roman, aussi bien fait que ses précédents, qui revisite l'histoire et en éclaire des pans longtemps restés dans l'ombre.

Le 22 février 1848, Paris se soulève contre le roi Louis Philippe.

Quatrième de couverture
Du 22 au 26 juin de la même année, suite à la la dissolution des ateliers nationaux[1], une insurrection ouvrière se termine par un bain de sang: 1500 morts et plusieurs milliers de blessés. A quoi ajouter, parmi les mesures répressives frappant les insurgés, un décret de transportation outre-mer, voté par la Constituante dès le 27 juin. 

C'est dans ce contexte politique précis, marqué par des troubles sociaux allant s'amplifiant, que naît l'idée de coloniser l'Algérie. Et le 27 octobre de la même année, arrive à Arzew près d’Oran le premier convoi de colons, suivi, plus tard, de 16 autres. 


Ces colons, pour la plupart des laissés pour compte, des prolétaires et des petits artisans,  sont issus de la masse des déshérités qui n'a cessé de se révolter contre le pouvoir, depuis la première commune de 1792 à celle de 1871. Et les pionniers, ceux du Premier convoi 1848, ne sont que des rescapés de l'insurrection ouvrière matée 4 mois plus tôt, ex-ouvriers des ateliers dissous, et diverses petites gens du "Paris des Misérables"[2]. Opposants ou jugés comme tels, suspects, traqués, la peur aux tripes, ils n'avaient d'autre alternative que fuir ou rester terrés, sous une épée de Damoclès suspendue au dessus de leur tête: le bagne ou la peine de mort. C'est dire que la colonisation de l'Algérie, au départ et chez ceux qui l'avaient conçue, n'était qu'une mesure de sécurité étatique[3]. Elle n'avait d'autre fin que de prémunir la République contre la menace des "fauteurs de troubles", des révolutionnaires réels ou virtuels, en conséquence enrôlés dans une entreprise supposée les menant au Pays de Cocagne, alors qu'en réalité elle n'était destinée qu'à les déporter loin de Paris. 

Le Premier Convoi 1848, tel que Michèle Perret nous raconte, restitue à ce moment précis, occulté dans l'historiographie de la colonisation de l'Algérie, ses principaux temps forts. Le premier, placé sous le signe de la tourmente, relate le contexte historique déjà exposé, pour aboutir aux conditions ayant décidé ce "peuple élu" à faire partie dudit convoi. Son cadre spatial est Paris, et le faubourg Saint-Antoine en particulier[4]. Le second, en rapport avec le voyage vers la "terre promise", est placé plutôt sous le signe de l'euphorie. La belle France traversée, la France riche laissée derrière soi puis la traversée de la Méditerranée, cette grande ouverture d'horizons pour des gens qui n'avaient jamais vu la mer ni connu autre ciel que celui de Paris, autorise toutes les promesses, les beaux rêves, les meilleures attentes. Jusqu'au moment où tout le monde tombe des nues. 


Ce roman historique est d'autant plus intéressant et attachant qu'il
Michèle Perret
est écrit par une auteure née en Algérie, qui porte dans le cœur et sur le dos sa maison natale, cette terre sur laquelle elle a vécu, pendant 18 ans, son enfance et sa prime jeunesse. Il ne serait pas interdit de voir à travers le moment d'histoire qu'elle reconstitue, les personnages qu'elle met en scène, les lieux décrits en France et en Algérie, une part d'elle-même, tirée de la vie des siens et de son propre passé, et fondue au creuset de l'épreuve qu'elle romance. 


En conclusion, on ne peut qu'être subjugué par cette nouvelle œuvre de Michèle Perret. Même si la nostalgérie[5], finement dosée à travers ce roman, n'égale pas celle qui marque les précédents écrits de l'auteure, le roman n'en est pas dépouillé des résonances intérieures, voire intimes, qui le rendent tout aussi agréable à lire que Les Arbres ne nous oublient pas

A. Amri
21.02.2020


Notes:
1- Organisation destinée à fournir du travail aux chômeurs parisiens après la révolution de février 1848, qui n'a duré que trois mos.

2- Rappelons ici que Victor Hugo fait d'un point situé entre la Râpée et le Faubourg-Saint-Ouen le lieu où vit Jean Valjean.


3-  Il faut remarquer ici qu'une partie des émeutiers arrêtés dans la répression des journées de juin, condamnés à la transportation et n'ayant pu bénéficier de grâce, devront attendre l'exécution de la loi du 24 janvier 1850, votée sous Napoléon III, pour être déportés vers des établissements disciplinaires créés en Algérie. Quant aux graciés, cette même loi de janvier 1850 leur faisait mirer, à travers son article 2, un avenir radieux au bout d'une période de mise à l'épreuve dans des établissements agricoles en Algérie. “Après les trois premières années, ceux qui justifieront de leur bonne conduite pourront obtenir, à titre provisoire, la concession d’une habitation et d’un lot de terre sur l’établissement.”

4- Le choix du Faubourg-Saint-Ouen et la suspicion dont sa population fait l'objet dans ce roman ne sont pas arbitraires. Idéal pour dresser des barricades à cause de l'étroitesse de ses rues, le faubourg a été constamment le principal foyer des révolutions et émeutes parisiennes. Au cours des sanglantes émeutes de juin 1848, pas moins de 65 barricades y ont été élevées, et Les Misérables de Victor Hugo consacrent plusieurs pages à ce haut lieu de résistance parisienne. Au cours des révolutions de 1789, de juillet 1830 et de février 1848, qui s'étaient soldées chacune par la chute d'un monarque, c'est à la population du Faubourg-Saint-Antoine que revient la part déterminante de ces moments historiques.
5- Ce trait humain et quasi commun à tous les auteurs dits pieds-noirs, émerge dans diverses œuvres de Michèle Perret, dont:
Les arbres ne nous oublient pas, Chèvre feuille étoilée, 2017.
- Terre du vent, une enfance dans une ferme algérienne (1939-1945), Paris, L’Harmattan, 2009.
- D’ocre et de cendres, femmes en Algérie (1950-1962), Paris, L’Harmattan, 2012.
- L'enfance des Français d'Algérie avant 1962, collectif, sous la direction de Leïla Sebbar, Saint-Pourçain, Bleu autour, 2014.
- A l'école en Algérie : des années 1930 à l'Indépendance, collectif, sous la direction de Martine Mathieu-Job, Bleu autour, 201 


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jeudi 20 février 2020

Espèces, chèque, carte, aval, crédit: d'où viennent ces mots ?

Que vous payez en espèces, par chèque,  par carte, lettre d'aval ou à crédit, sachez que tous ces modes de règlement tirent chacun son nom de l'arabe.

Espèce, dérive de épice [1],[2],[3],[4], et ce dernier de l'arabeأبْزَارٌ abzar
[5],[6],[7], pluriel de بزْرٌ bizr (épice), racine dont le persan a tiré بازار, bâzâr (« marché »), rendu à l'arabe au même sens, puis  devenu mot français

Parce que les épices étaient autrefois très chers, il était assez fréquent de les utiliser comme mode de paiement. On payait alors en épices, d'où l'expression "payer en espèces".

De épice dérivent épicer, épicien épicier, épicerie, épicé, quatre-épices, épices des juges, pain d'épices...
 

Du même أبْزَارٌ abzar dérive le moyen français espicier et echpicier qui désignaient autrefois un officier ayant soin des épices.

Chèque dérive de l'anglais  check ou cheque (« contrôle », « vérification »), lui-même de l'ancien français  eschec, en jeu d’échecs signifiant attaque sur le roi, issu de l'arabe cheikh [8],[9],[10], (chef, chef de tribu), qui a donné aussi "échec et mat", de l'arabe الشيخ مات [esch-chikh mêtt (le cheikh est mort). 
Remarquons aussi qu'il n'est pas exclu que "chèque" dérive de l'arabe "صِكٌّ sik"[11] signifiant proprement ordre, billet puis chèque.

Dérivés: chéquard, chéquier, traveller chèque, chèque-vacances, chèque-restaurant, chèque-repas, chèque-cadeau, chèque en blanc, chèque en bois, chèque de voyage....

Carte (attesté d'abord en français au sens de "jeux de cartes", 1393), supposé venir du latin charta (papier, écrit, livre), lui-même
Cartomancien cartable, cartouche, carton: dérivés de carte
du grec ancien χάρτης kartès (feuille de papyrus ou de papier), viendrait plutôt de l'arabe dialectal كاغط kart (papier), lui-même  de l'arabe كاغد karid (id.). Et quoiqu'il en soit,
le grec ancien χάρτης kartès dérive à son tour soit de l'arabe قرطاس qartas (même sens), mot persan qui signifie papyrus, soit de ce persan qui serait dérivé à son tour de la racine arabe قرط qart [12]. Cette racine s'apparente probablement au charta [13] latin, mot emprunté à l'égyptien ancien et désignant le papier[14].

Les dérivés de carte dépassent les 150 entre mots et expressions: voir carte sur Wiktionnaire. Carton, cartable, cartouche, cartomancie, entre autres apparentés, dérivent de la même racine.

Rappelons à ce propos que le moyen français cartelle, qui signifie lettre, billet, ne vient pas du latin charta, comme l'indique le TLFi, mais de l'arabo-turc خرطار khartar (peau préparée pour l'écriture), du verbe arabe  خرط kharata [15], qui signifie frotter, racler, et pourrait bien être la racine du français gratter.

Pour le mot aval, comme le défend si bien Salah Guemriche, l’auteur du Dictionnaire des mots français d’origine arabe, il est tiré de l'arabe حوالة hawala (mandat), du verbe حَوٌَلَ hawwala (virer, transférer). Le Robert et le Larousse ont déjà reconnu cette étymologie.


Enfin le mot crédit, emprunté à l’italien credito (emprunt, dette), à la fin du 15e siècle, vient de l'arabe قَرْضٌ qardh [16]. On le soupçonnait, si je ne me trompe pas, depuis Jacob Golius [17] et Georg Wilhelm Freytag [18]. Les dérivés et apparentés de ce mot en français ou en latin (credo étant de la même souche) sont nombreux; nous en citons quelques-un: créance, crédibilité, accréditeur, croire, croyance, croyant.


A. Amri
20.02.2020

Notes:

1- Benoît Crespin, La cuisine du futur, c'est maintenant!, Edipro, 2016, p. 21.
2- Catherine Ducatillion, Landy Blanc-Chabaud, L'art d'acclimater les plantes exotiques: Le jardin de la Villa Thuret, Ed° Quae, 2010, p. 22 
3-  Hussein I. El-Mudarris, Olivier Salmon, Les relations entre les Pays-Bas et la Syrie ottomane au XVIIe siècle, Ed° El-Mudarris, 2007, p. 38
4- Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Volume 24, Paris, 1835, p. 475
5- Leopoldo de Eguilaz, Glosario etimologico de las palabras españoles, Grenade 1886, p. 4/5.
6- Louis Pierre Eugène Amélie Sédillot, Histoire générale des Arabes; leur empire, leur civilisation, leurs écoles philosophiques, scientifiques et littéraires, Paris Maisonneuve, 1877, p. 423
7- Henri Lammens, Remarques sur les mots français dérivés de l'arabe, Beyrouth Impr. Catholique, 1890, p. 106
8- New Catholic World, V. 10, New York, 1870, p. 685
9- Comte Abbé de Robiano, Les Échecs simplifiés et approfondis, Bruxelles, 1847, p. 3  
10- Jacques Mislin, Les saints lieux, V. 1, Paris, 1858, p. 300, note 1. 
11- Pour la bonne raison que "س s" et le "ص s" (variante amplifiée, tonique) arabes et le "ch" roman se permutent ( chagrin, chiffre, gamache).
12- Stephen Weston, A specimen of the conformity of the european languages particularly the English, with  the oriental languages, Londres, 1802, p. 130/131. 
13- En latin, le digramme ch se prononce toujours k. Voir Edouard Sommer, Cours complet de grammaire française..., Paris, 1861, p. 2.
14- A. B., Papier, in Annales de philosophie chrétienne, V. 44, Paris, 1852, p. 41.
15- Antoine Paulin Pihan, Dictionnaire étymologique des mots de la langue française dérivés de l'arabe ..., Paris, 1866, p. 101.
16- Jean-Jacques Schmidt, Vers une approche du monde arabe, Dauphin, 2000, p. 219.

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Espion: mot qui dérive de l'arabe ech-cheyifa de sens identique, via l'ancien français espie et l'espagnol espia

 

Le rendez-vous arabe et l'arabe rendez-vous


« Peu glorieuse et non moins péjorative étiquette que celle qui nous colle comme un gant à la peau. Le " Rendez-vous arabe " ! Cette fort peu laudatrice expression caractérise à quasiment tous les coups notre manque manifeste de ponctualité. A l'inverse des Occidentaux dont les RDV sont réglés comme du papier à musique avec la justesse des montres helvètes ! Pourtant, la première horloge solaire dans l'antiquité est de création arabe. » (Mohamed Sahbi Rammah) [1]

Mohamed Sahbi Rammah, cité en exergue, aurait pu ajouter aussi, à bons droit et endroit : "et le mot rendez-vous, de racine arabe !"

Il est assez fréquent, de nos jours, d'entendre parmi les Maghrébins, en particulier les jeunes, le mot مرندف  m'rendef, adjectif tiré du français "rendez-vous", et signifiant "être en rendez-vous" ou "avoir un rendez-vous". Et "rendez-vous" figure également parmi les termes les plus répandus dans le francarabe maghrébin. Il y a même une télé privée tunisienne qui a fait de ce mot, comme quantité d'autres, le titre (en toutes lettres latines) d'une émission de débat (talk-show). 

رندف  m'rendef, en vérité, n'a d'authentiquement français que l'élément de suffixation (ici
Jean Beraud:Rendez-Vous
marqué en rouge), arabisation de "vous". Et kifkif "rendez-vous" et une série d'apparentés listés en bas de ce papier, c'est un mot qui dérive du verbe arabe رَدَّ radda. Mais si certains Français, du moins est-il permis de le présumer -ne serait-ce que parmi ceux qui ont pu lire Antoine Paulin Pihan [2] ,[3], pourraient le savoir ou en douter déjà, combien seraient les Maghrébins à soupçonner que "rendre" et 15 dérivés français apparentés viennent de ce  رَدَّ radda arabe ?  Sans préjugé aucun, je dirais pas assez nombreux.


Rendre, de l'arabe رَدَّ  radda ? 

Oui, absolument. Et si vous voulez rendre en arabe ce verbe francisé, ce ne sera pas difficile: le terme est aisément rendable, lettre par lettre, par le simple retour à la première attestation du mot en langue romane: red [4].  

Certes, dans l'usage ce "red" a rendu l'âme depuis une éternité. Mais le document qui atteste de son vieil emploi, présumé écrit au 8e, voire au 7e siècle, permet de consolider, si besoin est, ce que le lexicographe français Antoine Paulin Pihan a soutenu en 1847 puis en 1866: à savoir que le français rendre et le latin reddo dérivent tous deux de l'arabe رَدَّ radda, de sens identique.

Quelques wikipidistes [5] s’ingénient à affubler de préfixe le latin reddo en nous disant que le mot se tire de do (« donner »), à quoi s'est ajouté le préfixe re- (« en arrière »).  Mais si c'était réellement le cas, comment expliquer le redoublement du "d" ? Cette gémination injustifiée désavoue le prétendu étymon. Et ne peut que procéder d'une mythémologie tentant de détacher le latin de son "giron"[6] natif arabe.

"Jesús li bons ben red per mal" (Jésus le bon rend le bien pour le mal): tel est le vers dans lequel figure le "red" évoqué, ancêtre de l'actuel "rend". Il s'agit d'un vers de la Passion du Christ, "le plus ancien poème sur la Bible que nous connaissions", souligne Jean Bonnard [7].
Mais si cet auteur rattache au 10e siècle ledit poème, Champollion-Figeac, quant à lui, estime que ce texte est antérieur au Poème de Boèce, et  le ramène à l'époque où "les conciles et les capitulaires, consacrant une nécessité publique, avaient introduit d'autorité, en l'année 813, l'usage de la langue vulgaire dans le service divin [8]." Quoiqu'il en soit, ce poème est bien antérieur à la seconde moitié du 10e siècle, date de la première attestation du verbe "rendre" en français, que fournit le TLFi. Et puis antérieur ou pas, cela ne change en rien le fond de la question qui nous intéresse ici.

 "Rendre", que l'on trouve aussi en anglais (render) et en italien (rendere), s'est formé par épenthèse [9] soit directement à partir de l'arabe, soit par la voie intermédiaire du latin classique reddere.

Et l'on peut dire qu'avant même les dictionnaires de Pihan, le Vocabulaire Quintiglotte de L. Victor Letellier, paru en 1838 [10], permet de constater aisément l'analogie de l'arabe et du français, pour autant que l'épenthèse évoquée se fasse prendre en compte.  

En arabe رَدَّ radda signifie aussi "répondre, riposter", et en dialecte maghrébin "vomir", sens que l'on trouve aussi en français. Le déverbal " رَدٌّ  radd" signifie "réponse", "rejet, refus". De cette racine dérivent quantité de substantifs dont ارتداد irtidad (régression, défection), مَرَدٌّ  maradd (empêchement), استرداد istirdad (recouvrement, "رِدَّةٌ ridda" (apostasie), mot introduit en français en 1908 [11].

Du verbe rendre dérivent, sauf omission, 15 mots: rendu, rendement, rendage, rendition, reddition, rendeur, rendue, rente, rentable, rentabilité, rentier, renté(e), renter, redditeur, rendez-vous.

Et pour conclure, rappelons que rendre et dérivés sont partagés par de nombreuses langues occidentales. "Rendez-vous" au sens de "réunion" ou "réunion galante entre amoureux", à titre d'exemple, est dans le grec moderne randevú, le hongrois randevú, le néerlandais rendez-vous, l'occitan rendètz-vos, le portugais rendez-vous [12]



A. Amri
20.02.2020


Notes:

1- Rendez-vous arabe : mode d'emploi, Le Temps (quotidien algérien), 26.08.2009. 
2- Glossaire des mots français tirés de l'arabe, du persan et du turc, Paris, 1847, p. 240
4- Passion de N. S. Jésus-Christ, vers 41,  in Collection de documents inédits sur l'histoire de la France, publ. par Champollion-Figeac, T. 4, Paris, 1840, p. 430
5- Pendant près d'un an, j'ai contribué à créer et enrichir plusieurs pages de l'encyclopédie Wikipédia et du Wiktionnaire français. Et j'ai pu constater au bout d'un certain temps, non sans amertume, qu'une bonne part de mes contributions sur le Wiktionnaire, quoiqu’incessamment fondée sur des recherches documentées et étayés par des arguments solides, a été plus ou moins censurée. L'historique de ces pages en témoigne encore. Depuis j'ai acquis la certitude que ce dictionnaire en ligne présumé libre est ferré, des pieds au cou, à la même fierté doxique qui a fait dire à Voltaire ce qu'il a dit sur "la gueuse fière".
7- C'est un autre mot arabe, tiré par apocope de حِجْرٌ hijron (nunnation de hijr) qui signifie "Partie du corps humain qui s’étend de la ceinture aux genoux d’une personne assise." Comparez avec la définition qu'en donne le TLFi: "Partie du corps comprise entre la ceinture et les genoux, chez une personne assise." (Pour plus de termes en rapport avec l'anatomie: Mythémologie: hanche et racines arabes à la pelle - 5
8- Champollion-Figeac, op. cit. p. 414.
9- Louis Delâtre, La langue française dans ses rapports avec le Sanscrit..., T. 1, Paris, 1854, p. xxxi.
11- Henri Lammens, Etudes sur le règne du calife omaiyade Mo'awia 1er, in Mélanges de l'Université Saint-Joseph, Beyrouth, 1908
12- Wiktionnaire français, entrée "rendez-vous".



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