Mais ce même 9 avril marque également une grande date mémorielle pour
la Palestine, pour ses amis aussi qui se battent partout contre le
sionisme.
Deir Yassine: 9 avril 1948 |
Ce 9 avril 1948, entre 250 et 350 personnes ont été élues pour une mort exemplaire, sorties de leurs maisons, rassemblées sur une place centrale, tuées à bout portant. La plupart des femmes et des enfants, des vieux aussi. Pour que le reste des survivants, les Palestiniens de Deir Yassine et tous les autres, quand ceux-ci seront prévenus, sachent ce qui les attend au cas où ils ne cèderaient pas la terre aux enfants du "Peuple élu". Le jour-même ce fut plus de 750 personnes qui sont parties. Les jours suivants -les semaines, les mois, les ans, ils seront un million de réfugiés. Cinq millions aujourd'hui, répartis sur plusieurs camps dans les pays voisins ou à l'intérieur des territoires palestiniesn. Irak, Syrie, Jordanie, Liban, Cisjordanie et Gaza.
Pendant ce temps-là, le "monde libre" ni vu ni su.
Cinq jours après le massacre de Deir Yassine, le 13 avril 1942 le journal français Le Monde daigne consacrer à la boucherie un micro-bulletin que l’œil du lecteur peinerait à repérer dans l'environnement informatif qui sature la page. Une annonce pour chien perdu, à côté d'un tel bulletin, aurait bénéficié de plus d'espace et prévenance journalistique.
Presque 30 ans durant, la conscience du "monde libre" tétanisée par le souvenir de l'Holocauste, ou la machine médiatique, la doxa de la Shoah, se tournait rarement du côté de la Palestine. Certes, il y a eu Charles De Gaulle pour l'honneur de la France, les communistes aussi en France et dans le reste de l'Europe, les groupes révolutionnaires d'extrême-gauche qui ont eu le courage de ne pas se conformer aux passages cloutés quand on évoquait le Moyen-Orient, mais le pouvoir politique fut incessamment "sage am d'Israël", très éloigné de la Palestine, constamment satellisé à Tel-Aviv.
Et puis un beau jour, alors que l'actualité ruminait des images de la guerre du Vietnam, il y a eu un évènement choc qui a fait sauter partout la chape de bitume couvrant la question palestinienne. C'était le 30 mai 1972, quand trois Japonais à peine débarqués à l'aéroport Lod israélien de Tel Aviv, prenant tout le monde à l'improviste, ont tué ce qu'ils ont pu tuer. A l'aveuglette assurément, assurément faisant beaucoup de
Procès de Kozo Okamoto |
Les trois auteurs de l'opération kamikaze: Kozo Okamoto, Tsuyoshi Okudaira et Yasuyuki Yasuda. Seul le premier a pu survivre. Les autres, dans l’esprit chevaleresque des samouraïs, sont devenus des étoiles au ciel.
C'est à partir de l'attaque de l'aéroport Lod ( aujourd'hui aéroport international David-Ben-Gourion) que le complot du silence occidentalo-sioniste, mis à mal, ne pouvait plus maintenir sous la chape de béton la vérité sur la Palestine.
Sans jamais se soustraire à l'emprise du lobby sioniste, ni guérir de la Shoah devenue piqûre de toxicomanie aux mains du sionisme qui l'en piquait et tenait sa pensée en otage, le "monde libre" a commencé quand même de parler des Palestiniens. D'abord et pour longtemps encore, des "terroristes palestiniens" exclusivement. Mais terroristes ou fedayins, peu importe! tant qu'à les associer incessamment au nom de la Palestine, la conscience de certains hommes
Tsuyoshi Okudaira (G) et Yasuyuki Yasuda (D) |
Pour savoir par quel prix Koso Okamoto a payé, durant les 13 ans de sa détention dans les prisons israéliennes, l'acte de son engagement pour la Palestine, la vidéo ci-dessous, un témoignage poignant:
http://www.youtube.com/watch?v=gqa66d5QhLU
Ahmed Amri
09.04.2013