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samedi 12 mars 2011

Arrêtez d'insulter le peuple!

Monsieur le Premier ministre,

Permettez-moi de vous rappeler que c'est le peuple qui vous a permis d'accéder à la primature. Et ce peuple est encore capable de vous en congédier s'il vous juge indigne de la charge.

Vous êtes au poste de premier ministre pour une période de transition, un épisode éphémère. Et les conditions dans lesquelles vous avez été investi de cette fonction sont censées vous éclairer assez sur les tares reprochées à votre prédécesseur pour n'en être pas vous-même prévenu.

Il semble que ni vous ni votre ministre de l'intérieur n'avez assimilé les règles du jeu politique propre à la révolution. Quand le peuple vous somme d'en finir avec le système Ben Ali, qu'il crie:" RCD, dégage!", qu'il descend dans la rue et monte par deux fois à la Kasbah pour en chasser les imposteurs, vous êtes censé avoir reçu cinq sur cinq le message en vertu duquel vous êtes l'actuel premier ministre.

Or pour oser reconduire dans leurs fonctions des administrateurs de la dictature déchue, comme ce fut le cas récemment avec 117 délégués issus du RCD dissous, que la décision vous revienne directement ou soit du seul ressort de votre ministre de l'intérieur, vous donnez l'impression que vous n'avez tiré aucune leçon des deux sit-in de la Kasbah. Au peuple qui crie:" RCD, dégage!" vous rétorquez de manière pour le moins insultante: "Engageons des RCD!"

Le peuple qui a bouté hors du bureau que vous occupez votre prédécesseur l'a fait parce que ce dernier et une bonne partie de son équipe devaient impérativement suivre leur maître. Incarnant de facto les tentacules de la pieuvre benalyenne, la tête de cette pieuvre étant tranchée il serait absurde de soutenir que ces appendices sont sains, qu'ils peuvent s'adapter à la révolution ou que celle-ci puisse les résorber ou s'en accommoder dans cette phase transitoire.

Nonobstant vos déclarations et vos promesses, vous donnez l'impression que vous êtes incapable de rompre réellement avec l'époque révolue. Vous donnez aussi l'impression que vous êtes incapable de comprendre le sens réel de la révolution. Et ce déphasage par rapport au sens de l'histoire et à la volonté du peuple risque de vous emporter vous aussi dans le sillage de ceux qui ont grossièrement insulté le peuple.
Si vous êtes là pour tenter de nous jouer un autre tour de passe-passe, dites-vous que le peuple en a assez qu'on le méprise et qu'on se méprenne encore sur son compte. Dites-vous que ce peuple est prêt à remonter à la Kasbah pour faire valoir ses droits si besoin. Sinon, épargnez au pays et à vous-même cette agaçante tartuferie dont les Tunisiens ne veulent plus.

Le peuple qui a réalisé une révolution exemplaire jusqu'ici, qui a libéré d'autres peuples frères de la léthargie séculaire et incarne depuis le 14 janvier 2010 le porte-flambeau de l'émancipation, le peuple dont l'épopée héroïque est devenue référence dans le monde entier, le peuple qui a donné à la Tunisie ce rayonnement sans précédent ne peut plus vous autoriser ni vous ni vos successeurs à l'insulter!

S'il faut le souligner davantage, dites-vous que ce peuple qui a botté son cul à Ben Ali ne peut plus respirer de près ni de loin la charogne infecte léguée par la dictature. En d'autres termes, RCD et consort dehors! Les hommes de main et les laquais de Ben Ali n'ont plus aucune légitimité pour administrer les affaires du peuple.


Alors, au nom du peuple, faites le ménage comme il se doit dans les appareils administratifs publics ou partez! faites juger les criminels et leurs complices ou partez! Et que la Tunisie en finisse une fois pour toutes avec la carcasse en putréfaction de la pieuvre benalyenne!
Au nom du peuple, donnez un coup de balai à ce tas d'excreta qui étouffe le jasmin de notre Tunisie et profane la révolution!
Au nom du peuple, mettez-vous à la page de la révolution ou .. dégage!

A. Amri
12.03.11

mardi 1 février 2011

Pour que l'espoir ne soit pas chimère

"Indépendamment de l’euphorie qui s’est emparée de nombreux observateurs, il ne faut pas se méprendre sur la « révolution » tunisienne, qui, dans les faits, est en train de s’achever par une subtile manipulation : si le président Ben Ali a accepté de se retirer, sous la pression de son propre gouvernement, de l’armée et de Washington, l’establishment benaliste est quant à lui bel et bien resté aux commandes du pays."
Pierre Piccinin - Professeur de d'histoire et de sciences politiques


Le 14 janvier 2011, un immense espoir est né en Tunisie et dans l'ensemble des pays arabes. Au bout de 23 ans de pouvoir dictatorial et mafieux, Ben Ali est acculé à
abdiquer et fuir à l'étranger. La révolution populaire tunisienne a incontestablement marqué ce jour-là une victoire retentissante que l'histoire n'oubliera pas. Pour la première fois dans le monde arabe, si ce n'est dans le monde entier depuis la révolution française, la lutte d'un peuple déterminé à en finir avec un système politique caduc et prendre son destin en main, en s'appuyant exclusivement sur les moyens de la résistance citoyenne pacifique, s'est avérée possible et concluante.

L'impact de cet évènement dans les pays frères est immédiat: en Algérie, en Jordanie,
au Yémen puis en Égypte surtout, les masses arabes qui ne sont pas moins méritantes que le peuple tunisien décident de suivre l'exemple. Ce qui se passe en Égypte, cœur du monde arabe, augure de la fin du vieil ordre établi dans la région. On en tremble à Washington comme à Tel-Aviv. Et pour cause! Et le monde entier vit au pouls de ce soulèvement arabe qui promet de s'affirmer encore et s'étendre à d'autres zones.

Néanmoins, parce que l'euphorie ne doit pas cacher la réalité pour nous, l'optimisme doit rester toujours relatif. Ce qui se trame dans les coulisses américaines pour l'avenir de l'Égypte semble procéder du même ordre qui a arrangé la fuite de Ben Ali, le 14 janvier, et motivé la visite en Tunisie de Jeffrey Fieltman, une dizaine de jours plus tard. Les USA s'activent pour assurer un changement dans la continuité, du moins en ce qui concerne leurs intérêts stratégiques et la sécurité d'Israël.

Quoiqu'il en soit, dans l'attente de la chute de Moubarek en Égypte, chute que tous les signes annoncent imminente, l
a vigilance s'impose à bon droit en Tunisie, où de nombreux signes inquiétants s'accumulent depuis la fuite du dictateur déchu. Le bras de fer que soutient le gouvernement provisoire contre la volonté populaire appelant à sa chute, les remaniements ministériels successifs qui reconduisent incessamment une majorité d'anciens laquais de Ben Ali, la répression barbare des contestations que ce soit à Tunis ou à l'intérieur du pays, la non dissolution du RCD alors que cette dissolution est le leitmotiv de tous les slogans scandés dans les manifestations populaires des deux dernières semaines, autant de signes doivent alarmer le peuple et le mobiliser pour la poursuite des luttes. Disons-le de vive voix: il ne faut jamais se replier ni desserrer le moindrement l'étau autour du gouvernement actuel sous peine d'avoir à pâtir d'une dictature blessée à mort mais pas achevée.

Au premier acquis de la révolution que fut la chute de Ben Ali doivent suivre ceux pour lesquelles la révolution a mobilisé son peuple. Les Tunisiens ne se sont pas débarrassés d'une vieille dictature pour accepter une nouvelle à sa place. Fût-elle de coton! Ben Ali est parti, toutefois ce n'est qu'une tête coupée de l'hydre dictatorial. "Ali Baba est parti mais les quarante voleurs sont toujours là!" lit-on sur les pages d'internautes tunisiens qui n'acceptent pas qu'on se paye leur tête. Il n'est caché pour personne, et les Tunisiens en premier, que la piovra tient encore le pays. Pieuvre ou hydre au sens mythologique du terme, le système benaliste n'abdiquera pas de son gré. On lui a tranché une tentacule, une tête, deux en sus des six restants ont d'ores et déjà repoussé avec le maintien de ses valets au pouvoir. Ces têtes ou tentacules assurent encore la survie du système pourri. Et la révolution risque en tout temps d'être mot creux pour les Tunisiens comme pour le monde qui les entoure, tant que les cerbères du vieil ordre tunisien sont encore au pouvoir.

Le gouvernement, contrairement à tout ce qu'il nous dit au sujet de la soi-disant démission du RCD de ses membres, continue de collaborer avec le parti, comme en témoignent les actes menés conjointement par les milices et les forces de l'ordre contre les manifestants et les participants au sit-in de la Casbah. Ce parti impliqué jusqu'au cou dans les crimes de Ben Ali et sa bande mafieuse, ainsi que ses milices qui n'abdiquent pas, qui sèment la terreur, saccagent, pillent et menacent de livrer le pays à une guerre civile constituent une autre tête de l'hydre à abattre. Cette tête doit impérativement tomber sans délai. Sans quoi adieu la révolution!

Et nous ne le dirons jamais assez: la révolution, les Tunisiens attachés à leurs valeurs patriotiques et civilisationnelles ne veulent pas d'effusion de sang. Ni piloris ni chasse aux sorcières. Jusqu'ici le peuple a consenti des martyrs dans ses rangs sans répandre la moindre goutte dans le camp opposé. Tant mieux pour une certaine image de marque qui fut constamment la nôtre et dont nous ne voulons pas nous défaire! Un peuple pacifique et tolérant, un pays au carrefour des civilisations, une Tunisie terre des hommes. Ce sont, entre autres, des traits identitaires qui font partie de notre fierté. Et nous ne souffrirons pas d'en immoler un seul au nom de la révolution.

Le capital de sympathie dont notre pays a bénéficié dans le monde entier à la faveur de cette magnifique révolution, nous sommes appelés à le préserver et le soutenir.
Car il sera demain le garant de notre estime, aussi bien dans le bassin de la Méditerranée -notre environnement immédiat, que dans le reste du monde.
Continuons donc dans cette voie et ne cédons en aucun cas ni à la haine ni à la violence. Tous les citoyens, y compris les adhérants au RCD, sont tunisiens à part entière: leurs vies, leurs biens, leur dignité à tous sont sacrés au même titre que la révolution qui catalyse notre espoir.
C'est dire que la dissolution du RCD que nous devons réclamer et réaliser sans concession aucune ne signifie pas guerre contre les rcédistes. S'il y a des criminels dans ce parti, et il y en a incontestablement, il n'appartient à aucun citoyen de s'ériger en juge, ni en son propre nom ni au nom du pays, pour faire justice lui-même. Seuls les tribunaux compétents sont habilités le moment venu à juger les justiciables. Et quoi qu'il en soit, nous qui avons tant souffert de l'arbitraire et de l'oppression sous Ben Ali ne pouvons admettre que d'autres tunisiens, parce que différents et politiquement d'un autre bord, subissent les mêmes torts dans la Tunisie nouvelle. Tout accusé est présumé innocent jusqu'à preuve de sa culpabilité: voilà un principe de droit universel duquel nous ne devons jamais nous écarter.

A. Amri
01.02.11

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La Révolution continue
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lundi 24 janvier 2011

La politique citoyenne



Jean-Claude Tardif, qui n'est pas un quidam contrairement à ce que sa modestie lui dicte de dire, m'honore de ce message:

Cher Ahmed, vous faites (à l'échelle d'un peuple) de la politique au sens grec du mot. Chez nous l'individualisme l'a tuée tout comme je le crains la communication où ce qui en tient lieu est en train d'occire la Démocratie en Europe... Mais ce ne sont là que propos de quidam ou pire d'un citoyen plus qu'ordinaire - amitiés jc

Cher Jean-Claude,

Il y a des moments exceptionnels dans l’histoire des peuples, des moments aussi rares que l'ouverture du ciel, au sens mythique de l'expression, des moments inédits. Et ce que nous vivons en Tunisie depuis le 14 janvier en est un. Note au passage que ce « 14 » porte bonheur aux peuples! il a déjà marqué l'ouverture du ciel pour les prisonniers de la Bastille!

En vérité, ni la dictature déchue ni l’opposition ni tel ou tel observateur étranger n’avaient pu prévoir, à la naissance du soulèvement ou même au fort des répressions sanglantes qui en ont marqué le tournant décisif, que ce peuple réaliserait l’incroyable exploit qui est le sien: la chute d’une dictature des plus féroce, sans autre arme que la descente dans la rue. Puis la résistance encore, la poursuite de la lutte en vue de préserver de la confiscation cette révolution. Le tout sans que ce peuple n’ait à se souiller les mains d’une seule goutte de sang, malgré les dizaines de morts dans ses rangs.

A l’heure où je t’écris, j’apprends que des jeunes sont arrivés hier dans la nuit à Tunis, venus de l’intérieur du pays, la plupart à pied, ayant franchi pour certains pas moins de 250 km, si ce n’est plus, et ce pour « écrire » ce que j’appellerais l’épilogue digne de cette extraordinaire épopée. Ce sont les frères, les cousins, les héritiers de Bouazizi, les partisans de son appel issus du peuple des déshérités, qui voudraient conquérir Carthage. Ou du moins la Casbah dont la chute serait, à leurs yeux, synonyme de la prise de la Bastille. Comme moi, comme toi, comme tant d'autres qui avons été pris de court dans la bourrasque de cette révolution, ils croient fermement que le salut de celle-ci passe inéluctablement par la dissolution de l'actuel gouvernement.

Ce matin, Aljazeera a montré les images de ces jeunes qui ont passé la nuit devant le premier ministère, étendus à même les dalles, serrés les uns contre les autres, beaucoup sans couverture, par une nuit d’hiver où la température avoisine les 5°. Malgré le recours renouvelé aux bombes lacrymogènes et à l'arrosage par jets d'eau pour les disperser et faire replier, ils tiennent bon. Malgré la harangue de ce général qui contrôle la sécurité du pays depuis la fuite de Ben Ali, et l'assurance répétée que la révolution n'a plus rien à craindre, ils ne semblent pas près de desserrer l'étau!

Ajouter une imageC'est te dire en fin de compte que ce que je fais sur le front des internautes n'est rien à côté de la lutte directe des nôtres sur le terrain. Et quoi qu'il en soit, même si ce modeste combat peut correspondre à ce que tu dis, je ne serais qu'une goutte dans l'océan. Ce dont je ne doute pas, en tout cas, c’est que cette révolution nous l’attendions depuis une éternité. Sur Facebook ou sur nos blogs, nous avons été des centaines de Tunisiens à appeler de tous nos vœux l’avènement de ce moment, chacun à sa manière, les uns sous de faux profils, d’autres à visage découvert, certains de l’extérieur du pays, d’autres de l’intérieur. Censurés, intimidés, opprimés et les plus coriaces de nous emprisonnés, et nous avons persévéré quand même.

Aujourd'hui et en ce moment difficile de notre histoire, autant nous sommes heureux d’avoir apporté chacun sa modeste contribution à la réalisation de cet exploit historique que nous vivons, autant nous sommes conscients que le plus dur reste à faire : préserver cette révolution et lui épargner, une fois qu’elle aura été menée au bout de sa phase actuelle, les dérives susceptibles de la menacer ou d’entacher son caractère citoyen et pacifiste.

En ce qui concerne ta vision de la politique sur l'autre rive de la Méditerranée, je dirais malgré tout: méfie-toi de l'eau qui dort!

J'ai vécu en France la fin du dernier septennat de Giscard et le début du premier septennat de Mitterrand. Je me souviens de ce 8 mai 81, de l'orage qui a précédé la proclamation des résultats électoraux (inoubliable ouverture du ciel, celle-là aussi!) et de la fête nocturne sur la place de la Bastille. Moi qui crois dans une certaine mesure à l'éternel retour, je voudrais vivre et revoir la gauche, mais une gauche qui incarne réellement les forces vives de la France, reconquérir le pouvoir.

Excuse si j’étais un peu long. Et merci du fond du cœur pour tes messages.

Amitiés,

Ahmed


A. Amri

24.01.11

Jean-Claude Tardif, poète et nouvelliste français.


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lundi 12 juillet 2010

Au pays de la sécurité, des institutions et des lois


Dans la nuit du 29 au 30 mai courant, Dhaher El- Meessadi et sa famille ont été réveillés par un tapage injurieux ( bruits et coups) qui a semé la terreur dans la paisible maison.
Jets de pierres sur la porte, les murs et les fenêtres, injures tonitruantes et, qui pis est! menaces de mort: tout cela s'est passé à Métouia, petite ville de la banlieue nord de Gabès, en Tunisie, le pays de la sécurité, des institutions et des lois.

Cet abominable tapage nocturne a duré trois heures aux dires de Dhafer. Trois
heures au cours desquelles le cri:" Nous vous égorgerons, traîtres de la Patrie" a été répété sans arrêt. Et comme si la menace de mort ne suffisait pas, comme si la terreur de cette famille avait besoin d'être amplifiée davantage les auteurs de cet acte criminel sont allés plus loin. Ils ont défoncé la porte de la maison, ce qui a forcé la famille à échapper in extremis par-derrière pour chercher refuge chez des voisins. Dhafer, quant à lui, a dû sauter par dessus la clôture de la maison pour aller prévenir la police, les appels téléphoniques entre-temps lancés étant restés sans réponse.
Arrivé au poste de police, Dhafer a beau frapper à la porte, beau crier qu'il avait instamment besoin d'assistance, il ne reçoit en guise de "secours" que la notification verbale de l'agent assurant cette nuit-là la permanence: "le poste est fermé à partir de 18 h".
Au pays de la sécurité, des institutions et des lois, voila un exemple, et non des moindre, du devoir scrupuleusement accompli par ceux qui veillent sur notre sécurité nationale.
Est-il besoin de rappeler que la non-assistance à une personne en danger, dans tous les pays et sans exception pour le nôtre, est un délit sanctionné par le code pénal.
Nous ne nous permettrons pas d'anticiper sur les suites que les autorités tunisiennes donneraient à cette affaire, mais il y a fort à parier que cet agent, irresponsable ou complaisant, au mépris de la loi et des institutions officielles ne sera pas poursuivi.

Pourquoi?
Parce que Dhafer El-Messadi est militant actif de l'U.G.T.T (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) et du P.D.P. (Parti Démocratique Progressiste). Parce que les opposants, leurs familles, amis sympathisants et compagnie sont des "traîtres". Parce que la sécurité nationale n'est assurée qu'aux "citoyens honnêtes et rangés". Parce que les auteurs de ce tapage nocturne sont justement des citoyens honnêtes et rangés
.

A. Amri
12.07.10


Halte à la persécution de Me Abderraouf Ayadi!

Depuis tantôt une éternité, Maître Abderraouf Ayadi est dans le collimateur du pouvoir. Livré aux appareils policier et médiatique de ce dernier, il a essuyé au fil des ans et sans répit le feu nourri des uns et des autres. Et contre toute attente, cet homme est toujours DEBOUT. Intact.
Cela n’est pas de nature à calmer la hargne de ce pouvoir. Ces derniers jours, Me Ayadi est menacé dans l’ultime réduit qui lui tient encore d'asile vivable dans son pays, son dernier carré de survie et de « liberté conditionnelle », en l'occurrence le toit de sa famille. Au long feuilleton de persécutions étatiques contre cet homme s’ajoute ainsi un nouvel épisode, tout aussi sordide et écœurant que ses précédents.
Après les campagnes de diffamation, les harcèlements policiers quotidiens, les agressions verbales -et plus graves encore- physiques répétées, les appels téléphoniques anonymes et les menaces de mort, après l' incendie criminel de son cabinet et, selon toute vraisemblance, l'attentat manqué, après les saccages et la mise hors circulation de sa voiture, après sa privation de l'exercice effectif de la profession (et la liste est encore longue), c'est au tour de la terreur judiciaire de prendre le relais.
Sous couvert de redevances fiscales impayées, l'assignation à saisie établie par l'État et la menace de saisie domiciliaire qui pèse désormais sur Me Ayadi sont plus qu'alarmantes. Elles interpellent toutes les consciences vives, à l'intérieur du pays comme à l'extérieur, pour en prendre acte.
Pourquoi cette obstination aveugle à vouloir traîner dans la boue Maître Abderraouf Ayadi?
Au commun des têtes nos persécuteurs ont su apprendre l'essentiel du code d'allégeance. Se courber et acquiescer. Acquiescer et se courber. Ou, à la rigueur, encaisser et se courber. Mais en aucun cas piper, ou lâcher le moindre mot qui tranche avec le son de cloche du pouvoir et des béni-oui-oui.

Et depuis le temps qu'ils tentent en vain de l'assagir, de la tasser ou styler un tant soit peu sur les épaules de l'avocat intègre ou du non moins intègre opposant, la tête rigide et toujours haute de Me Ayadi leur a prouvé qu'elle n'a rien de commun avec le commun des têtes. Elle encaisse, et encaisse bien! mais jamais n’acquiesce ni ne se courbe !
Irrépressible, irréductible, incorrigible. Bref, elle a tout pour leur déplaire et les déranger. Voilà pourquoi ils s'acharnent si sordidement contre cet homme. Faute de pouvoir réel sur l'étendue de son rayonnement politique, ils se rabattent sur ses ressources de vie. Et ils ne lésinent sur aucun moyen pour réduire ou mettre à néant celles-ci: siège policier permanent autour du cabinet de travail, intimidation systématique de la clientèle, calomnies visant à le discréditer au plan professionnel, poursuites fiscales, actes de vandalisme contre ses biens de toute nature. Et la panoplie ne s'arrête pas là.


Ils veulent la tête de cet homme; je n'opinerai pas de la mienne!
Halte à la persécution de Me Abderrouf Ayadi!
Halte à toutes les formes de chantage politique et d'intimidation à l'encontre des avocats !* Halte au mépris de la Constitution et à la mainmise du régime sur les institutions judiciaires, sans lesquels de tels crimes ne seraient pas permis dans notre pays!


* Maîtres Ayadi, Mouattar, Abbou, Nasraoui, pour ne citer que quelques noms.

Quand les médias crachent sur Aaron Bushnell (Par Olivier Mukuna)

Visant à médiatiser son refus d'être « complice d'un génocide » et son soutien à une « Palestine libre », l'immolation d'Aar...