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vendredi 24 avril 2015

Amel Hamrouni: retour sur une vie

Deux ans après la publication d'un article consacré à la chanteuse sur ce blog1, Tunisie politique et culture a rencontré Amel Hamrouni pour l'interroger sur les grands moments de son parcours. Retour sur une vie marquée de combats, de résistances, de moments heureux et d'autres pénibles.


Enfance

TPC : Pour commencer, si vous voulez bien nous parler un peu de votre enfance ?

A.H:  Je suis née à El Hamma, de Gabès, dont ma propre mère est originaire, mes parents y ont travaillé pendant un certain temps.
Ma mère était fonctionnaire des PTT, mon père infirmier. En fait, le jeune couple, marié en 1957, a travaillé au début de sa carrière au Kef, à Siliana et à Makhtar. Mes parents ont adoré cette région, ils en ont toujours parlé avec beaucoup d’affection. C’est là que mon frère ainé est né. Khaled est un « Ayari » par excellence !

Amel Hamrouni (2016)
TPC: Vous êtes donc Hamienne de naissance et de mère, mais c’est à Gabès que vous avez grandi ?

A.H: Oui, j’ai quitté El Hamma alors que j’avais à peine un an. Mes parents avaient demandé à être mutés à Gabès où ils avaient acquis un lot de terrain pour y construire une maison. Ma tendre enfance, de un à cinq ans, je l’ai passée à Ain Slem2, chez mes grands parents paternels. C’est là où mes parents s’étaient installés, tout en faisant construire leur petite maison tant rêvée d’EL Mansourah. »

TPC: En somme, en 1966,  vous êtes « chassée » de l’éden Aïn slem ?

A.H: « Chassée », non, quand je pense aux  « maîtres de l'éden » mes grands-parents. Eux auraient tout donné pour me garder à leurs côtés. N'empêche que lorsque je me suis installée avec mes parents dans notre nouvelle maison,  les années Aïn Slem refusaient de se faire oublier. C'était mon âge d'or, mon paradis perdu. Comme dit Ferrat, nul ne guérit de son enfance. Et je crois que la véritable enfance est celle qui résiste à tout sevrage, à tout vaccin. Elle vous poursuit comme votre ombre et vous ne pourrez nulle part la semer.
Heureusement qu’une petite sœur, qui avait rejoint entretemps la fratrie, a réduit d'une certaine manière ce "premier exil". Et puis avec le début de l’école, un an après notre déménagement, la camaraderie scolaire m’a dédommagée un peu des petites amies laissées à Aïn Slem. »


Etudes

 TPC : Vous avez commencé vos études primaires en 1966 ?

A.H: J’ai fait l’école primaire à Ben Attia3 à partir de 66. Ensuite, les trois années collège à Sidi Marzoug4. Et en 1972, j’ai commencé mon second cycle au Lycée Mixte de Gabès ».

TPC: Le Lycée Mixte de Gabès avant qu'il ne soit scindé en deux, les jeunes générations, évidemment, n’en savent rien.
 
A.H: Oui, le lycée mythique aux 4500 élèves ! Tout Gabès et sa petite banlieue: Tébelbou, Chéninni, Bouchemma, Oudhref, Métouia, Ghannouche n'avaient encore qu'un seul lycée. Ensuite, on a construit Echebbi puis divisé en deux établissements le lycée mixte.


Carrière artistique
 
TPC: Aujourd'hui lycées El Manara et Abou Loubaba. En 1979, vous décrochez le bac et en 1984, l'énarque que vous êtes est nommée dans les services du Ministère des Finances. Je voudrais revenir à l'année 1979, date où commence votre carrière d'artiste.

A.H: Plutôt notre carrière d'artistes, parce que nous étions tous fondus dans ce groupe qui a vu le jour grâce à la volonté commune de ses membres. Al Bahth c'était une famille au sens artistique du terme: nous étions tous sur la même longueur d'ondes, politiquement parlant, et nous avions une volonté farouche commune d'impliquer l'art dans les luttes sociales et politiques.

TPC: Mais, au départ, si je ne me trompe pas, vous étiez aussi presque une seule famille, au sens dénotatif de l'expression, à faire le noyau d'Al Bahth ?

A.H: Nous étions surtout 5 camarades bien au dessus des liens de sang : Khaled Hamrouni, Nebrass Chammam, Chokri Hamrouni, Tawhid Azouzi et moi-même. Khémaies Bahri a rejoint le groupe en 1982, après son bac. Dans le groupe, il y a bien trois Hamrouni: le frère, sa sœur et leur cousin...


TPC: Et votre futur mari Tawhid...

A.H: Oui, mais la vraie famille à laquelle l'ensemble s'identifiait c'est, sans fioriture aucune, celle qui partageait les idéaux politique et artistique. Al Bahth n'est pas un The Jackson Brothers à la mode des Hamrouni, si vous êtes tenté de faire une comparaison de cet ordre. Dès sa création, le groupe a œuvré pour faire de la chanson alternative un levier d'éveil de la conscience civique. Les reprises de Cheikh Limam -je pense que Limam était celui qui nous a le plus marqués, autant par ses chansons que par son authenticité, nos propres titres qui s'inscrivent dans l'école initiée par lui - il a aimé pas mal de nos titres mais beaucoup El Bssissa, n'avaient d'autre fin que servir cette conscience dont je parle. Et d'ailleurs, pour ne rien vous cacher, je n'ai pas aimé le titre de votre premier article5. L'arbre ne cache pas la forêt.

Amel Hamrouni
TPC: Le groupe Al Bahth a connu des hauts et des bas. Il y a eu les années 1980 marquées par votre présence sur les campus, dans les manifestations politiques ou culturelles de l'UGTT, de la LTDH et d'autres organisations et formations politiques de gauche. Il y a eu aussi la consécration, à travers votre personne, de la RFI qui vous a décerné en 1987 son prix Musiques du Monde. Il y a eu encore cette première télévisuelle dans la Tunisie de Ben Ali. Avant d'aborder "les bas", rappelez-nous dans quelles circonstances Najib Al-Khattab vous a invités à son émission Laou samahtom, en 1988 ?

A.H: Feu Najib Alkhattab m'a adressé une première invitation, en octobre 87, à titre personnel. Je le crois sincère quand il m'a dit que l'invitation ne faisant pas cas des autres membres n'émanait pas de lui. En tout cas, j'y ai opposé une fin de non recevoir, et fait savoir que le lauréat du prix RFI n'était pas moi, mais l'ensemble musical Al Bahth. Juste après l'accession de Ben Ali au pouvoir, l'animateur a dû renégocier avec la direction, ou des instances plus élevées, l'autorisation de passage pour le groupe, et dès qu'il a obtenu le feu vert, il nous a contactés une seconde fois, adressant l’invitation à tout le groupe.


TPC: C'est-à-dire khémaïes Bahri (à l'époque flûte), Nebras Chammam (luth), Khaled Hamrouni (darbouka), Chokri Azzouzi (castagnettes) et vous chanteuse-interprète.
Quand on revoit la vidéo de ce baptême de feu télé, on est frappé de constater quelque chose de pas commun sur ce plateau: le devant de la scène à l'orchestre, et la chanteuse est derrière. C'est bien vous qui avez fixé votre place derrière le groupe et pas devant ? Modestie ?




A.H: L'idéal pour moi aurait été d'être au milieu du groupe. Mais il y a deux rangées comme vous avez dû le constater. Et si je m'étais mise derrière, ce n'était pas tellement par souci de céder toute la lumière aux camarades. J'avais le cœur qui battait, et le bouclier que j'ai trouvé en mes camarades m'a permis de surmonter le trac.

Les années de braise

TPC: L'état de grâce qui a suivi le putsch de Ben Ali n'a pas duré. Et vous avez eu votre part des persécutions qui ont marqué les années de braise.

A.H: Bien avant Ben Ali, en 86, Tawhid [NTPC: mari de la chanteuse] a été arrêté et incarcéré une première fois. Nous étions jeune couple tout heureux, sans enfants encore. Mais résolument engagés dans la lutte politique.

TPC: Vous étiez alors militants du PCOT (Parti Communiste des Ouvriers Tunisiens) qui n'était pas reconnu6.

A.H: Oui, et la clandestinité à laquelle nous étions contraints nous exposait aux harcèlements constants de la police. En 92, Tawhid a été incarcéré une deuxième fois, lui et Khémaïes Bahri ainsi que d'autres camarades. Et c'est d'ailleurs pour cette raison-là que le groupe musical s'est trouvé dans l'incapacité de poursuivre ses activités.

TPC: Votre mari et Khémaïes en prison, et vous à cette époque jeune mère allaitant encore votre premier bébé, on imagine votre calvaire mais aussi votre courage, le soutien que vous avez apporté à ceux qui étaient sous les verrous. Finalement, la dictature de fer qui espérait vous briser en tant que Bahth et communistes n'a réussi qu'à vous rendre plus solidaires si j'ai bien compris ?


A.H: Absolument. au bout du calvaire, malgré ces longues années difficiles, en 99, nous avons pu remonter en scène. Nous avons même tenté un retour dès 95, après la sortie de Khémaiès et Tawhid de prison. Nous avons donné quatre concerts, dans une lecture musicale de nos chansons de Ridha Chmek, avec un orchestre de 40 instrumentistes qu'il a dirigés lui-même. Mais cette première tentative de retour n'est pas allée plus loin. "

TPC: En 2005, Khémaiës Bahri et vous, vous avez créé Oyoun Al Kalam. Derrière ce nouveau-né, il y avait des dissensions intestines qui ont scindé Al Bahth.
Je ne vous demanderais pas de laver le linge sale de la famille Al-Bhath en public, sachant que vous n'êtes pas du genre à faire cela.
Je voudrais juste rappeler, en vous citant7 pour conclure cette interview, ce que représente pour vous Oyoun Al Kalam: 
 
 "Pour ce qui est de notre expérience actuelle, c'est l'histoire d'un duo, d'une tendre amitié, de chemins parcourus ensemble, parfois péniblement, qui me fait avancer main dans la main avec Khmaies. Honnêtement, sans lui je ne sais pas si j'aurais été capable de revenir sur scène. Je voudrais tellement, par honnêteté intellectuelle, que l'on sache que Oyoun Al-Kalam est la troupe d'un duo qui espère avoir le temps de réaliser plein de belles chansons encore ..."






A. Amri
24.04.2016


Sur ce blog, voir aussi:
Amel Hamrouni ou la conscience de ceux qui n'ont pas de voix

Oyoun Al-Kalam (Les Yeux des Mots): Anthologie de chants traduits



=== Notes ===1- Voir Amel Hamrouni ou la conscience de ceux qui n'ont pas de voix.

2- Aïn Slem est un quartier du Menzel de Gabès.

3- Aujourd'hui lycée, l'école Ben Attia se trouve à mi-chemin de Jara et Bab Bhar, rue Bourguiba.

4- Aujourd'hui lycée, Sidi Marzoug a été construit à l'emplacement du vieux marabout éponyme, avenue la République.

5- En titrant son article Amel Hamrouni ou la conscience de ceux qui n'ont pas de voix, TPS lésait d'une certaine façon les groupes Al-Bahth et Oyoun Al-Kalam.  

6-Dès sa création en 1986, le PCOT restera interdit jusqu'au 18 mars 2011, date de sa légalisation.

7- Voir Amel Hamrouni ou la conscience de ceux qui n'ont pas de voix.





mercredi 4 décembre 2013

Oyoun Al-Kalam (Les Yeux des Mots): Anthologie de chants traduits



"Quand elle évoque son parcours artistique, c'estOyoun Al-Kalam ou Al-Bahth Al-Moussiqui qui priment en toute circonstance sur le patronyme et le prénom siens. Quand on lui attribue un titre, un succès, une performance sur un plateau de télévision, c'est tout juste si elle ne se fâche pas! A cause de ce tropisme mécanique, injuste, maladroit, qui détourne le mérite collectif au profit de sa modeste personne! Car, et elle rectifie sur-le-champ, c'est le titre de Oyoun Al-Kalam, le succès d'Albahth Al-Mousiqi, la performance du groupe!
Il y a en elle un tel respect de cette dimension identitaire partagée, un tel sens de l'honnêteté intellectuelle -l'honnêteté tout court- qu'elle refuse tout hommage qui ne soit pas à l'honneur du groupe auquel elle appartient. Alors même que ce groupe n'est plus qu'un duo depuis 2004, tel souci de probité demeure inchangé chez elle.

Mais comment persuader alors de sa maladresse et son impertinence le maudit tropisme mécanique si, à travers un hommage comme celui qui suit, il se révèle irrémédiable? Nous y reviendrons.
Aux origines du texte ci-dessous, il y avait un désir, vieux et quasi obsessionnel, de rendre hommage à l'ensemble Al-Bahth Al-Moussiqi qui, outre sa contribution à l'éveil d'une conscience nationale progressiste et révolutionnaire, a donné à la ville de Gabès une bouffée d'oxygène inappréciable. Inappréciable et inespérée, d'autant que la pollution chimique asphyxiant la région semblait affecter par une forme de contagion sournoise la vie culturelle même. Mais au moment précis où le désir est né, des dissensions internes ont fracturé l'ensemble une première fois en 95. Et de nouveau en 2004. Certains membres ont pris une retraite anticipée. D'autres se sont attelés à la relance de l'ensemble. Tandis que deux cartes maîtresses de la troupe dispersée la Dame de cœur et le Valet de carreau! ont crée leur propre ensemble, le duo Oyoun Al-Kalam.
Revenons à la question posée précédemment au sujet de ce tropisme mécanique incurable! Comment le persuader de sa maladresse et son impertinence?
Lui rappeler que l'arbre ne peut cacher la forêt? Ce serait tout aussi absurde qu'interpeller en pleine nuit un non-voyant pour lui dire:" bougre d'aveugle, regarde où tu mets ta canne!"
L'émotion esthétique a ses lois que la raison dialectique n'a pas. C'est à sa rencontre en 1962 avec Ahmed Fouad Nejm et l'étroite collaboration du duo, auquel s'est jointe la compagne du poète Azza,  que Cheikh Imam doit l'éclat de ses nom et renom. Et pourtant l'arbre a fini par éclipser la forêt. Dans l'ombre de Marcel Khalifa, qui se souvient de l'ensemble Al Mayadeen? Qui distingue assez nettement l'imperceptible Oumaïma? Dans l’Église d'Orient, sous l'aura des saintes icônes byzantines Dieu même n'est-il plus qu'un pâle figurant?"
 
A. Amri
09.01.2013

Amel Hamrouni ou la conscience de ceux qui n'ont pas de voix



La Bsissa

Prends la bsissa et les dattes mon enfant
Et voici deux mille en pièces de vingt
Que je viens d'avoir maintenant
Empoche ton fric, prends !
Mais n'oublie pas ta maman, surtout
Et pour rien au monde mon enfant
Ne délaisse pas tes études
Éloigne-toi des égarés 

Ne te laisse pas tenter par leur tain de vie
Eux ils ont des sous, ils ont la vie facile
N'oublie pas tes bouquins Viens tout près de ta maman
Tu es gravé dans le cœur mais j'ai les larmes aux yeux

Poésie Belgacem Yakoubi
Traduction A.Amri



Martyr

Martyr, ô martyr !
Martyr, le pain est revenu
Martyr du pain, révolte-toi !
De ta tombe une rose est sortie
Phare guidant les processions de pèlerins
Mon sang, ma petite maman, est rose
Dessine sur la voie publique un pain
Je voulais faire de ma poitrine le bouclier du peuple
Les bataillons de brigadiers l'ont criblée de balles
Mais mon tueur, moi je l'ai vu
Caché au centre du palais
Il éperonnait aux bras ses sentinelles
Qui ont vidé en moi la haine des balles
J'ai été inhumé dans l'obscurité de la nuit
N'ayant droit qu'à des obsèques discrètes
Ben Ghdahem et Daghbagi
Quand ils se sont rencontrés au milieu des oueds
Marchant alors que les rigoles de sang coulaient
De Bizerte à Ben Guerdane
Ils ont dit:" ceci est le sang de Fadhel
Qui se répand et couvre tous les lieux
Il crie et proteste contre la hausse du pain
Décidée par les officiants politiques
Pauvre de moi qui vois le blé de Béja
Remplir vos greniers, ô Romains !
La rose que tu as irriguée de ton sang
Embaumant la brise qui s'élève
A titillé son nez à ta maman
Et ta maman a crié:" ne dites pas qu'il est mort !
Pourquoi vous dites Fadhel est mort ?
Ne dites pas que Fadhel est mort
Fadhel est une graine dans l'épi
Surgeon de l'olivier et du dattier
Fadhel sera bientôt à Gafsa
Invité par les montagnes du phosphate
Fadhel, fleur d'amandier
Qui s'épanouit au fort de l'hiver
Trait de lumière dans la nuit obscure
Épine inextirpable au pied de la dictature
Un Fadhel de perdu pour l’honneur
Cinq de trouvés pour le relais
Irréductibles sur les sentiers du combat
Fadhel ne fait que faire un somme
Il se réveillera sous peu
A l'appel du séisme


Poésie
Lazhar Dhaoui
Traduction A. Amri





Si la rosée



Les femmes de mon pays

J'ai écrit, tant écrit
épuisant lettres et dits
j'ai décrit, tant décrit
épuisant l'inédit
je dis, donc, en deux mots
et je passe
la femme de mon pays
est mesurable à l'aune
d'une femme et demi

Poésie Ouled Ahmed
Musique: Jamel Guenna
Traduction A.Amri



Patrie que trame l'imaginaire



L'Internationale



Toujours ayant du souffle



Les Yeux des Mots

Si le soleil se noie dans une mer de brume

Et déploie sur l'univers une vague de ténèbres

Si la vue s'éteint dans la prunelle et le cœur

Si le chemin se perd dans l'inextricable dédale

Toi qui erres, qui cherches et qui comprends

Tu n'as plus d'autre guide que les yeux des mots

Hommage à Ahmed Fouâd Nejm

En hommage au poète parolier égyptien Ahmed Fouad Nejm décédé le 3 décembre 2013, cette mini-anthologie de poèmes traduits.

Les poètes ne meurent pas. Quand bien même ils se libèrent un jour ou l'autre de la grande prison que
nous appelons vie. Comme leurs syllabes qui se révoltent parfois contre le mètre, leurs vers qui se rebiffent à bon droit contre la rime, quand nous disons qu'ils ont vécu les poètes ne font en fait que s'élever au dessus du papier et des contraintes formelles. Pour évoluer dans un espace plus aéré. Y conter fleurette aux étoiles. Flirter avec les houris. Et rendre plus sublimes encore, trempés dans l'éther bleu, les chants dédiés à la vie.

A toi qui brilles ce soir dans les yeux de la nuit. Comme un désir tant exacerbé et enfin exaucé. Salut et paix, cher poète libre! (A.Amri -3.12.13)


Les yeux des mots (Cheikh Imam)



Les yeux des mots (Amel Hamrouni)



Je suis le peuple en marche (version égyptienne)




Je suis le peuple en marche (Version Soufia Sadok)



Ecris dans l'obscurité la constitution



Allumez une chandelle



Eux qui c'est et nous c'est qui?


















Béotiens d’Égypte, pourquoi ce butor buté, pourquoi ce guignol?

Peuple le plus inculte sur terre
Pourquoi as-tu choisi un pantin
De sa peau d'âne bâté Docteur?
Pourquoi ce butor buté, ce guignol
Aux mains de son Guide* ficelé nu,
et jouant pour toi des guiboles?

Depuis qu'il trône au cirque cairote
ni eau ni électricité
Ah, quels heureux auspices de félicité
nous annoncent les ficelles des marottes!

La marotte cairote est à nu
La parlote, la marotte n'y a pas droit
le parler sain(t) prérogative du gourou
Qui au nom de la Confrérie pète et parlote

Peu importe si le gourou s'égare
La foule des béni-oui-oui
boit, trinque et appuie
Couvre son dos au gourou qui se goure!

Peuple insensé,
le plus bizarre sur terre
Assez! de toi j'en ai marre
Tu as vendu l'histoire et la terre
pour une fiole de pétrole!

Vous qui avez bradé aujourd'hui l'honneur
demain braderez la maison
et le barbare sur votre sol demain
sera le maître du céans
tandis que vous, misérables,
ses infâmes servants!

Grand tu étais mon pays
Mais fini!
Tu es tombé si bas
Et couvert de ton linceul
De tes propres mains
Aux vers de terre voué
Tu as cloué sur ta dépouille
son cercueil

Ahmed Fouad Nejm
Traduit par A.Amri

*(NDT: le Guide suprême des Frères musulmans)















Au fascisme assassin de Chokri Belaid


Tue Chokri! tue Jabeur!
Supplicie Gendi! scalpe Sabeur!
Remplis de chiens et de militaires la terre!
Chaque fois que tu coupes une gorge
Pour la relève du révolutionnaire tombé
la terre enfante mille révolutionnaires


Ahmed Fouâd Nejm
Traduction A.Amri

dimanche 6 janvier 2013

Amel Hamrouni ou la conscience de ceux qui n'ont pas de voix

Photo Amel Hamrouni

Quand elle évoque son parcours artistique, c'est Oyoun Al-Kalam ou Al-Bahth Al-Moussiqui qui priment en toute circonstance sur le patronyme et le prénom siens. Quand on lui attribue un titre, un succès, une performance sur un plateau de télévision, c'est tout juste si elle ne se fâche pas! A cause de ce tropisme mécanique, injuste, maladroit, qui détourne le mérite collectif au profit de sa modeste personne! Car, et elle rectifie sur-le-champ, c'est le titre de Oyoun Al-Kalam, le succès d'Albahth Al-Mousiqi, la performance du groupe!
Il y a en elle un tel respect de cette dimension identitaire partagée, un tel sens de l'honnêteté intellectuelle -l'honnêteté tout court- qu'elle refuse tout hommage qui ne soit pas à l'honneur du groupe auquel elle appartient. Alors même que ce groupe n'est plus qu'un duo depuis 2004, tel souci demeure inchangé
chez elle.

Mais comment persuader alors de sa maladresse et son impertinence le maudit
tropisme mécanique si, à travers un hommage comme celui qui suit, il se révèle irrémédiable? Nous y reviendrons.
Aux origines du texte ci-dessous, il y avait un désir, vieux et quasi obsessionnel, de rendre hommage à l'ensemble Al-Bahth Al-Moussiqi qui, outre sa contribution à l'éveil d'une conscience nationale progressiste et révolutionnaire, a donné à la ville de Gabès une bouffée d'oxygène inappréciable. Inappréciable et inespérée, d'autant que la pollution chimique asphyxiant la région semblait affecter par une forme de contagion sournoise la vie culturelle même. Mais au moment précis où le désir est né, des dissensions internes ont fracturé l'ensemble une première fois en 95. Et de nouveau en 2004. Certains membres ont pris une retraite anticipée. D'autres se sont attelés à la relance de l'ensemble. Tandis que
deux cartes maîtresses de la troupe dispersée la Dame de cœur et le Valet de carreau! ont crée leur propre ensemble, le duo Oyoun Al-Kalam.
Revenons à la question posée précédemment au sujet de ce
tropisme mécanique incurable! Comment le persuader de sa maladresse et son impertinence?
Lui rappeler que l'arbre ne peut cacher la forêt? Ce serait tout aussi absurde qu'interpeller en pleine nuit un non-voyant pour lui dire:" bougre d'aveugle, regarde où tu mets ta canne!"
L'émotion esthétique a ses lois que la raison dialectique n'a pas. C'est à sa rencontre en 1962 avec Ahmed Fouad Nejm et l'étroite collaboration du duo, auquel s'est jointe la compagne du poète Azza,  que Cheikh Imam doit l'éclat de ses nom et renom. Et pourtant l'arbre a fini par éclipser la forêt. Dans l'ombre de Marcel Khalifa, qui se souvient de l'ensemble Al Mayadeen? Qui distingue assez nettement l'imperceptible Oumaïma? Dans l’Église d'Orient, sous l'aura des saintes icônes byzantines Dieu même n'est-il plus qu'un pâle figurant?
 

A. Amri
09.01.2013



Enfance et études

Amel Hamrouni est née à El Hamma de Gabès, le 7 avril 1961, d'un père infirmier et d'une mère employée des PTT. Le jeune couple s'était marié 4 ans plus tôt et avait travaillé au Nord-Ouest du pays, au Kef d'abord, à Siliana ensuite puis au Makthar où leur premier enfant, Khaled, est né.
A l'âge d'un an, Amel quitte El Hamma, avec ses parents mutés à Gabès, pour s'installer à Aïn Slem, chez ses grands parents parentaux. "C'était l'éden de mon enfance, ces 4 années passées chez la grande famille, le temps que mes parents finissaient la construction de notre maison à Cité El Mansourah".
En 1966, la famille Hamrouni s'installe dans sa nouvelle maison. Amel et Khaled auront trois autres membres dans leur fratrie: Ilhem, Hallouma et Khalil.

De 1966 à 1972, les études primaires à l'École Ben Attia. Puis les années collège à Sidi Marzoug. En 1975, début du second cycle au lycée mixte de Gabès:" le mythologique, pas celui d'aujourd'hui ! le lycée qui comptait 4500 élèves avant d'être scindé en 2 lycées". Bachelière en 1979, elle prépare un diplôme à l’École nationale d'administration (ENA). En 1984, l'énarque est nommée dans les services du ministère des finances tunisien.

Carrière artistique

Depuis les années 1980, Amel Hamrouni s'est engagée sur cette voie peu frayée par la gent artistique, féminine surtout, de la chanson du combat. Et contre vents et marées,  censure des médias et froideur des promoteurs artistiques, elle(1) a réussi non seulement à sortir ce genre de son enclave traditionnellement élitiste  à l'intérieur du pays. Mais aussi à lui donner des ailes pour  faire rayonner la chanson arabe engagée au delà des frontières nationales.

Irréductible voix de la révolution et du progrès, que ce soit sous le règne allant sur son déclin de Bourguiba ou, à son apogée dictatoriale, de son successeur Ben Ali, Amel Hamrouni n'a raté aucun temps fort des luttes sociales nationales. De la révolte du pain en 83 à celle du Bassin minier en 2008, puis  la révolution du 14 janvier, sa voix et voie n'ont cessé d'être intimement soudées à cette belle épopée tunisienne en action. Tantôt levier moral dans les intermèdes des luttes, tantôt catalyseur dans les mêlées, quand la rhétorique politique s'essoufflait ou perdait tant soit peu sa force de persuasion, c'était dans le répertoire de cette artiste que le combat puisait l'essentiel de son credo mobilisateur(2).

"Je me suis engagée dans le combat politique, dit-elle, poussée par mon désir de participer à l’éveil démocratique et à la construction d’une société égalitaire." (Le Temps, 14 janvier 2012)

Soldate défricheuse incontestée, à bon droit pionnière de son sexe dans la chanson nationale engagée, c'est peu dire qu'Amel Hamrouni a prêté sa voix à la gauche tunisienne, au peuple plutôt(3), quand les partis, la presse, l'opinion politique opposante étaient sous le bâillon. C'est sa vie qu'elle a donnée, les plus belles années de sa jeunesse, aux luttes sociales tunisiennes, en même temps qu'aux idéaux progressistes et valeurs humaines universelles.
Fadhel Sassi, Jamila Bouhired, Dalal Maghrebi:
quelques icônes, et non des moindres,
des luttes historiques arabes


Voix chaude et cristalline, féminine quoique grave, Amel Hamrouni chante à juste titre pour ceux qui n'ont pas de voix(4).
L'artiste révolutionnaire, quel que soit le mode d'expression qu'il emprunte pour traduire son art, est sommé d'honorer comme il se doit ce qualificatif. Loin du populisme cher à certains politiques. "En incarnant autant que possible la conscience vive du peuple. En se hissant autant que peut se faire à hauteur de ses aspirations légitimes"(5). S'il ne se cabre pas, ou pas assez, pour les masses laborieuses qui peinent au fil des saisons, et ne touchent que le salaire de la misère, tel artiste ne porte du révolutionnaire que l'épithète usurpée, les pâles oripeaux. S'il n'écoute pas les plaintes sourdes qui montent de l'enfer(6), la prière de l'humble mère dédiée avec le seul dinar qu'elle a, en menue monnaie, à son fils, la détresse de cette même mère à qui la raison d'Etat confisque  foie et bâton de vieillesse(7), s'il ne rappelle pas aux légataires du martyr son testament(8), s'il boude les cris justes du terroir et ceux non moins justes des peuples frères ou des indignés où qu'ils soient sur cette terre(9), on n'a que faire de tel courtisan du peuple et son pseudo art!

Avec le principal leader de la révolte
du Bassin minier, Adnan Hajji
Amel Hamrouni a chanté et chante, sans ride aucune dans la voix,  pour ces déshérités et laissés-pour-compte que le pouvoir local, l'ordre colonial, le nouvel ordre mondial et l'ancien, et sa télé à chacun, ne voient pas. Elle chante pour les damnés de la terre.  Non sans enchanter aussi, et cela n'a rien de paradoxal, les mélomanes de quelque bord soient-ils. L'esthétique, même quand l'artiste se produit avec un seul musicien, un seul instrument, n'est jamais absente de sa scène. Les textes de ses chansons(10), parce que beaux et percutants, assument une bonne part de cette dimension incontournable dans  l'expression artistique. La musique tout autant. A quoi ajouter cette formidable puissance d'interprétation qui donne à la mélodie son point d'orgue, cette capacité à synchroniser les modulations de la voix avec les inflexions de l'âme, du cœur, de l'inconscient. Voix restituant sa force d'émotion originelle à chaque mot, à chaque poème: voilà ce qui complète le tout et couronne la dimension esthétique. N'ayons pas peur des mots, des expressions que d'aucuns puristes de la gauche marxiste jugeraient équivoques: cette dame a de la classe.  Et c'est peu dire!

En 1987, elle est lauréate du prix « RFI Musiques du Monde ». Cette distinction honorait à travers sa voix non seulement son groupe Al-Bahth Al-Moussiqi, mais aussi son pays, et pour la 2è année consécutive. En 1986,  le lauréat était Zine Essafi. Et, jamais deux sans trois, en 1988  c'est Mohamed Bhar qui sera honoré à son tour par ce prix.

Le poète Adam Fethi
A ce propos précis,  il faut rendre à Amel Hamrouni cette justice qu'elle n'est pas qu'une voix de la révolte, consciencieuse et politisée. Jeune (et je ne voudrais pas insinuer qu'elle ne l'est plus!) elle avait tous les dons et les ingrédients pour prétendre à la gloire d'une star du show-business. Timbre vocal gorgé de féminité, charisme physique abstrait de tout clinquant de style et de fausse beauté, formation musicale des plus solide, présence scénique, culture de l'énarque, et j'en passe. Mais damnée de politique et tête brûlée, elle a choisi de s'investir, diraient certains, dans ce genre plutôt pas gras et ingrat.

Tant mieux pour ses fans dont l'humble auteur de ces lignes est, au fil des ans, un inconditionnel! tant mieux pour l'Art qu'elle ennoblit avec mérite autant qu'elle s'en ennoblit elle-même! Si la chanson engagée pouvait élire sa diva, on ne verrait pas qui puisse prétendre à  l'honneur du titre avec un mérite incontestable à part cette dame!



Al-Baht Al-Moussiqi, Khemaïes Bahri,
Nebrass Chammam

On ne peut rendre hommage à cette militante infatigable et grande artiste sans citer en même temps Al-Bahth Al-Moussiqi (ar. Recherche musicale), la troupe qui fut associée à sa découverte par le public dans les années 80. De la troupe et Amel Hamrouni, je ne saurais dire qui a fait l'âge d'or de l'autre. Œuvre réciproque ne serait pas injuste. Il n'en reste pas moins que les nostalgiques du bel âge vous diraient que depuis qu'Amel s'en est séparée, Al-Bahth Al-Moussiqi n'est plus ce qu'il était.


Oyoun Al-Kalam: hymne identitaire
des résistances arabes




Quoiqu'il en soit, avec sa nouvelle troupe Oyoun Al Kalam (ar. les Yeux des Mots)(11) comme avec Al-Bahth Al-Moussiqi, Amel Hamrouni a su conserver, inaltérable, le pouvoir de ses chansons-tracts. Et intacte, la chaleur de la voix épaulant le tract.
Saluons ici trois musiciens à qui la chanteuse doit l'essentiel de son répertoire: Nebrass Chammam, Khaled Hamrouni et Khémaïes Bahri.

La couleur politique

Amel Hamrouni a adhéré au PCOT (Parti Communiste des Ouvriers Tunisiens) dès sa création en 1986. Le PCOT n'a jamais été autorisé tant que Ben Ali fut au pouvoir. Ce n'est que le 18 mars 2011 qu'il a été légalisé.
En 1986, Tawhid Azouzi, compagnon d'Amel Hamrouni, est arrêté et incarcéré une première fois. Il sera incarcéré une seconde fois avec Khémaïes Bahri en 1991.
A partir de 1995, Amel Hamrouni n'est plus tout à fait adhérente au  PCOT mais elle reste solidaire du parti et des militants, y voyant sa véritable famille politique.
Après la révolution de 2010-2011, Amel Hamrouni est candidate du Pôle démocratique moderniste (PDM) pour la circonscription de Gabès et tête de liste à l'Élection de l'Assemblée constituante tunisienne de 2011.

Conclusion

Le mot de la fin, c'est Amel Hamrouni en personne qui l'écrit:" Pour ce qui est de notre expérience actuelle, c'est l'histoire d'un duo, d'une tendre amitié, de chemins parcourus ensemble, parfois péniblement, qui me fait avancer main dans la main avec Khmaies. Honnêtement, sans lui je ne sais pas si j'aurais été capable de revenir sur scène. Je voudrais tellement, par honnêteté intellectuelle, que l'on sache que Oyoun Al-Kalam est la troupe d'un duo qui espère avoir le temps de réaliser plein de belles chansons encore ..."

A.Amri
06.01.2013



Sur ce même blog, voir aussi:

Oyoun Al-Kalam (Les Yeux des Mots): Anthologie de chants traduits

Amel Hamrouni: retour sur une vie





Notes: 
1- Autriche, Belgique, France, Algérie, Cameroun: quelques jalons dans ce champ de rayonnement international que la culture tunisienne doit à la chanteuse.
2- Le répertoire d'Amel Hamrouni compte une bonne quarantaine de chansons dont les plus célèbres sont Héla, Héla ya matar (Hourra, hourra, pluie), prix de la meilleure composition issue du patrimoine (Radio France Internationale 87), El Bsissa (La bsissa (cocktail de céréales aromatisées et richement nutritif)), Nachid Al-Ardh (Hymne de La terre), Guevara Etin (Guevara est de retour), Ennada (La rosée), Ya ommi la tibki (Maman, ne pleure pas), Len yamorrou (Ils ne passeront pas), Sabra...

D'aussi loin que je me souvienne, que ce soit dans les locaux de l'UGTT ou de la LDHT, dans les facs ou tout QG de la résistance civile, ce sont les cassettes puis les CD de cette artiste et de Cheikh Imam qui ouvrent les grands meetings politiques ou précèdent les manifestations.
3- "Le peuple plutôt" parce que tout au long de la période antérieure à la révolution du 14 janvier, il y avait le pouvoir d'une part, l'opposition de l'autre. Les clivages idéologiques et partisans entre les forces politiques de l'opposition ne vont apparaître et peser réellement qu'après la chute de la dictature.
4- Sous la dictature du parti unique ou tout au long des années de braise, -est-il besoin de le rappeler? ils se comptaient par millions ces citoyennes et citoyens condamnés pour la raison de l’État à l'aphasie.
5- Amel Hamrouni, Labes, Attounsia Tv, 05.01.2013.
6- Pour les vieux militants, l'enfer c'était Réjim Maâtoug et sa prison.
7- Foie (kebd en tunisien) est une appellation affectueuse que les parents utilisent pour appeler ou désigner leurs enfants.  L'immortelle Bsissa, écrite par feu Belgacem Yagoubi, chef-d’œuvre à tous les niveaux artistiques, donne de l'étoffe et de la résonance à la détresse de cette mère qui voit débarquer chez elle l'omda, sbire de la dictature, venu arrêter son fils pour délit d'opinion.
8- Ya Chahid, écrite par Lazhar Dhaoui pour sa troupe et reprise par A. Hamrouni et Al-Bahth Al-Moussiqi.
9- On note ici de nombreuses chansons dédiées à la cause palestinienne et la reprise de l'Internationale,  version Al-Bahth Al-Moussiqui.
10-  Textes qu'on doit à des poètes comme Belgacem Yagoubi, Abdejjabbar El Euch, Kamel El-Ghali, Adam Fathi, Touhami Chaieb, Taieb Bouallègue, entre autres.
11- Avant de devenir enseigne de la nouvelle troupe d'Amel Hamrouni, Oyoun Al-Kalam (Les Yeux des Mots) est d'abord un célèbre titre du répertoire de Cheikh Imam et Ahmed Fouad Nejm.
Depuis 1973 à sa mort, Cheikh imam -maître de la chanson arabe engagée- n'ouvrait ses concerts qu'avec ces vers composés 3 ans plus tôt par Ahmed Fouad Nejm à la prison Al-Qanater (gouvernorat de Qalyubiya, à 25 km du Caire). Avec le temps, ce sont tous les disciples d'Imam de par le monde arabe qui ont fait à leur tour de ce poème la "fatiha" de leurs concerts et l'hymne identitaire des résistants (cliquer sur la photo ci-haut pour lire le texte).

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Quelques titres du duo Oyoun Al-Kalam (sous-titrage français)













Quand les médias crachent sur Aaron Bushnell (Par Olivier Mukuna)

Visant à médiatiser son refus d'être « complice d'un génocide » et son soutien à une « Palestine libre », l'immolation d'Aar...