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mercredi 20 juillet 2011

A la Commission Arabe des Droits de l'Homme


"Au lieu de discourir sur les libertés et l'avenir de l'humanité, il faut se battre vraiment, sans concession. Pour la liberté et la vie des gens réels, qui vivent aujourd'hui."- Leonid Pliouchtch

Mme Violette, frère Haytham, bonjour!

C'est en ma qualité de vieil ami et, sur notre terre commune d'exil, voisin du quartier, que je viens par la présente frapper à votre porte. Je sollicite l'appui de la Commission Arabe des Droits de l'Homme dans une affaire des plus urgentes. Sauver Yosri Trigui, jeune tunisien condamné à mort en Irak.

Enfant prodigue du sud généreux et, historiquement, toujours solidaire des causes arabes, Yosri a fugué vers l'Irak en 2003, alors qu'il était encore adolescent. Il a troqué le confort de la vie douillette et les plus belles années de la jeunesse contre les aléas et les périls d'une vie de résistant. En 2006, il a été arrêté alors qu'il tentait de franchir avec un groupe de ses frères d'armes un check-point à l'entrée de Dhoulouiyya, à près de 30 km au nord de Bagdad.
Criblé de balles, pas moins de sept logées dans diverses zones de son corps, le jeune Yosri ne devait son salut qu'à un miracle. Ses 15 compagnons quant à eux ont tous péri. Et cette survie quelque peu fabuleuse allait marquer aussi le début d'une rude épreuve pour le jeune homme. Écroué dans une prison sous l'administration américaine, on lui a extorqué sous la torture des aveux accablants, entre autres sa responsabilité dans le dynamitage du mausolée chiite de Samarra (le premier attentat datant du 22 avril 2006) et le rapt et le meurtre de la journaliste Atouar Bahjat. Pendant son procès, quoiqu'il ait clamé haut son innocence dans ces deux crimes il a été condamné à mort.
Quelques années plus tard, les vrais coupables dans ces deux opérations, s'appelant respectivement Mahmoud Dahaoui et Yasser Ali, ont été arrêtés. Le premier début janvier 2008 et le second le 4 août 2009. Tous deux ont reconnu être les auteurs des crimes indûment imputés à Yosri et dont le poids était déterminant dans la sentence prononcée contre ce dernier. Leurs aveux et les reportages sur les faits qui leur sont incriminés, diffusés sur Al-Arabya entre autres, sont disponibles sur les réseaux d'internet. Mais ces faits nouveaux, et non des moindres, n'ont rien apporté de positif au condamné. Au mépris des procédures judiciares en règle et de de tout sens de la justice, le tribunal de Bagdad a réexaminé en appel l'affaire de Yosri, en l’absence de celui-ci et de son avocat. Et le verdict a reconduit le jugement initial.

Aux dernières nouvelles, le jeune Yosri Trigui a été transféré à la centrale de Kadhimya à Bagdad. Il y a à craindre que ce transfert ne soit le signe de l'imminente exécution. En 2006, c'est à la même prison que Saddam Hussein fut transféré peu de temps avant sa pendaison.

Mme Violette, frère Haytham,
Je sais qu'en ce moment, avec tout ce qui se passe en Syrie et dans le reste du monde arabe, vous avez du pain sur la planche. Mais je sais aussi que pour une affaire de cette gravité, la Commission Arabe des Droits de l'Homme ne peut être négligée. Je vous en saisis avant tout autre instance, croyez-moi. L'estime que vous avez pour vos amis et le peuple tunisien me fait croire que ce cas de la plus haute urgence primera chez vous sur tout autre combat.

Enfin, recevez ma poignée de main fraternelle, chers amis, et merci du fond du cœur pour votre appui.
Ahmed Amri
Tunisie

P.S: vous pouvez trouver sur mon blog plus de détails sur cette affaire.

http://amriahmed.blogspot.com/2011/07/lettre-yosri.html

A.Amri
20.07.2011

Au même sujet:
Yosri Trigui: le plaidoyer du père
Lettre à Yosri Trigui - version arabe
Lettre à Yosri Trigui - version française
Lettre à Erdogan
Lettre au Premier Ministre Tunisien
Lettre à Micheline Calmy-Rey (Le DFAE suisse)


mardi 19 juillet 2011

A la bienveillante attention de M. Béji Caïd Sebsi, Premier Ministre


"Au lieu de discourir sur les libertés et l'avenir de l'humanité, il faut se battre vraiment, sans concession. Pour la liberté et la vie des gens réels, qui vivent aujourd'hui."- Leonid Pliouchtch




Monsieur le Premier Ministre,

A l'heure où le jeune tunisien Yosri Trigui risque en tout instant d'être exécuté à Bagdad, à l'heure où la Tunisie entière attend que son président, son premier ministre ou son ministre des affaires extérieures se rende en Irak et se batte, au corps-à-corps s'il le faut, pour sauver notre jeune compatriote et le faire rapatrier, votre gouvernement provisoire semble camper, hélas, dans l'attentisme, voire l'indifférence.

Pourtant, Monsieur le Premier Ministre, il s'agit ici d'un cas de détresse qui n'autorise aucun laxisme.
Aux dernières nouvelles, le père du condamné qui s'est enquis par téléphone auprès de notre ambassadeur à Bagdad sur les démarches faites sur place, apprend qu'à part des lettres envoyées aux autorités irakiennes, l'ambassadeur n'a demandé à voir ni le président irakien ni son premier ministre ni le ministre des affaires étrangères.

Sauf votre respect Monsieur le Premier Ministre, votre ambassadeur à Bagdad a failli à sa mission diplomatique. On ne traite pas une affaire d'une telle gravité par correspondance. Sauf impotence..diplomatique! Et c'est un bel euphémisme en l’occurrence!

Monsieur le Premier Ministre,

L'heure n'est ni aux supputations politiques ni aux querelles idéologiques. Yosri Trigui est un enfant, une victime de l'ère benalyenne qui fut acculée, comme beaucoup de jeunes de son âge, au désespoir et à la fuite en avant. Et puis ce jeune est allé se battre contre l'occupant américain. Comme se sont battus dans votre jeunesse les fellaghas contre le colon français.
Arrêté alors qu'il était blessé de sept balles, Yosri Trigui a été soumis à la torture. On lui a extorqué des aveux sur mille et un crimes dont il n'a pas commis un. Car résister n'a rien de criminel. Et on l'a jugé quand même et condamné à mort.

Ce Gavroche tunisien qui a eu la chance de survivre mais à qui on réclame avec hargne la tête aurait pu être mon enfant ou le vôtre, Monsieur le Premier Ministre. Nous n'avons pas le droit de le livrer à son triste sort. Nous n'avons pas le droit d'être les complices objectifs de son meurtre. Ni le droit de rajouter au supplice de sa famille tant marquée par l'épreuve depuis 2003. La Tunisie authentique, inaltérable, n'abandonne jamais ses enfants.
Quel que soit le grief qu'on puisse faire à cet enfant-là, c'est le nôtre; et nous nous devons de nous battre vaillamment pour arracher sa tête à la potence. Nous n'avons pas le droit de perdre cette bataille. Il y va de l'honneur de la révolution et l'histoire ne nous pardonnera pas de faillir à tel honneur.

Monsieur le Premier Ministre,

J'en appelle à la conscience de l'homme que vous êtes et à l'honneur de l'instance que vous représentez pour en prendre acte.

Ahmed Amri
Professeur- Gabès
webamri@yahoo.fr

A.Amri
19.07.2011

Au même sujet:
Yosri Trigui: le plaidoyer du père
Lettre à Yosri
Lettre à Recep Tayyip Erdogan, Premier Ministre turc
Lettre à la Commission Arabe des Droits de l'Homme
Lettre à Micheline Calmy-Rey, Présidente du DFAE (Département fédéral suisse des affaires étrangères)



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