en ce frisquet huit mars
pour prix à mon bouquet
savamment composé
de senteurs diverses
de lys roses et d’œillets
que frileux sans cache-nez
à son seuil j'ai offert
à ma belle sorcière
de niqab défroquée
que pensez-vous l'ingrate
l'apostate dévoilée
sans le froc ni dévote
qu'elle ait pu me donner?
sorcière au musc baignée
belle oh oui et rebelle
aux sales, ah fi! frocs
vlan puis vlan et vlan encore
le tout aux narines émues
elle leur a jeté au nez
sans l'agrafe ou ficelle
ni fichu ni lacet
de saints tartuffes et versets
et fatwas à sales, ah fi! frocs
défaite émancipée
cruelle oh oui rebelle
aux quatre vents épars
et pour m’éparpiller
entre sens épars
et l'encens qui moutonne
fouets! le parfum d'enfer
de ses cheveux coquets
défaits! ô ma défaite!
comme pour m'étouffer
bouquets et gerbes noires
toison de fée
à damner
sa chevelure aux vents tsiganes
gerbes et parfum dédiés
et le drapeau rouge
que voici
tunisien
sans chauvinisme aucun
au rubis ardent
de ses lèvres affidé
croissant et l'étoile
de jasmin enlacés
bannière de libres
rebelles insoumis
qui lui tient de tout indétrônable
sien froc tunisien
froc vénérable jamais qu'elle baisse
comme aux wahabisme
ses lustres resplendissants
et saintes vendues
il lui tient de coiffe et voile
et sa cuirasse de satin
à gratin de tunisiennes
corsage d'amantes à Liberté délacé
dessous doux et leurs lacets
jupon décent
sous la tunique de sultane
et quelquefois
rouge d'impénitent
que tartuffes des yeux baisotent
mais n'en verraient ourlets à baiser
ample robe de Maryline
au saint poète
à la bouteille qui titube, aux quatre vents et la tempête, à la haute mer qui respire,
aux abysses qui l'aspirent et exhalent
le tissu aux sens ailés
quand il hisse voiles et ne les amarre
de vapeurs de mers étourdies
qu'au bollard qui les emballe
veuille saint ou sa boussole
ou pas boussole à tartuffe!
bollard de quai qui se lève
gentleman vous comprenez
pour Maryline et sa robe
d'écume de mer émergeant
quand simoun et le sirocco
de leurs feux torrides sanctifient
coque de bateau et quai d'amarrage
dont ils ardent pour l'ivresse des sens
et des vagues qui déferlent
corps
et biens perdus
voilage
bois vert
et bûches
mousse de sel
algues marines
anguille vive
bénitier
pompier jeté au feu
pompe et casque perdus
qui fume et arrose
tout zèle ardu
à rose de mer
et l'écume
sans faille dévolu
A.Amri
08.03.2013