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dimanche 5 mai 2013

Branches transies de froid - Mohammed Al-Maghout (traduit par Ahmed Amri)



Branches transies de froid
comme au bout de leurs membres les morts
talents alanguis
à la verdeur de leur printemps
prisons où s'encaquent les hommes libres
trains où s'entassent les migrants
discours improvisés depuis les balcons
manifestations gelées en tout lieu
bâilleurs et bâilleuses
aux cuisines, aux cafés, aux champs
aux écoles, aux temples, aux hôtels
aux piscines, aux bordels, dans les camps
ne pourrait-il pas y avoir un nouveau Naceur
serait-il seulement du grade de caporal?

Mohammed Al-Maghout
Poète, dramaturge, écrivain et scénariste syrien (1934-2006)
Traduction A.Amri
05.05.2013








lundi 6 juin 2011

Qui prendrait ma peau (poème de Riadh Chraïti)

Qui prendrait ma peau
pour m'en confectionner un tambour à ma fête?
dit-il parmi nous
puis il est parti
aux extrêmes contrées de la nostalgie

Vieux est le quartier..

Nul bourgeon ne pointe
sur les arts de l'arbre rachitique


Nulle coupe accoudée à la braise de l'ultime lèvre
le souvenir nous colonise
pas d'emplacement
aux parcs oubliés
pour la mamelle de la nuit
dit le poète

laissons de côté un peu le poème
et revenons au délire du verre
dans l'espoir que malgré nous
le délire nous échappe et fraternise avec le feu
dit-il


supplions terre et mer
qu'elles se fassent démesurées
au point d'inclure les dimensions de la tombe
nous noierons ainsi le couteau dans la ruine de notre sang
et modèlerons des papillons pour la mort
à l'instar du poème

Le poète est parti
poussière sur les cils de gitans
venus des contrées de Dieu
voyageant vers les extrêmes étendues de la nostalgie
devancés par un ancien
qui étend sa peau sur les joues du ciel


Un tambour a saigné sans le sang
s'est épanouie la blessure en nous telle un jasmin
et nous avons vu alors deux cadavres dans ses entrailles
l'un de la saveur du melon amer
et l'autre d'un rêve assassiné

Riadh Chraïti (traduit par A.Amri)

Texte arabe:

من يأخذ جلدي

و يجهّز طبلا لحفلي ؟

قالها فينا و مضى إلى أقصى فسحات النّوى

قديم الحيّ

لا برعم ينبت فوق فنون الشّجر الكسيح

و لا كأس متّكأة على جمر الشّفة الأخيرة

تحتلّنا الذكرى

فلا مربض لضرع اللّيل بالأرصفة المنسية

قــــــــــــال الــــشّاعر

لنترك القصيد قليلا

و لنرجع إلى هوس القدح

لعل ّضدّنا يفلت منّا و يؤاخي النّار

قــــــــــــال

لنرجو الأرض و البحر أن يتكثّفا إلى حدّحجم اللّحد

و نغرق في دمار دمنا السكّين

و نشكّل فراشات للرّدى كما القصـــــيد

راح الــــشّاعر غبارا على أهداب غجر جاؤوا من أرجاء اللّه

راحلين إلى أقصى فسحات النّوى

قديم يتقدّمهم

ناشرا جلده على وجنتي السّماء

و نـــــــزف طبل بدون دمــــاء

تفتّح الجرح داخلنا كالياسمين

،فرأينا في جوفه جثّتين

واحدة لطعم الحنظل

و أخـــــــــــرى لـــــحلم مقتول


رياض الشرايطي

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