mercredi 20 décembre 2023

Le prisonnier palestinien à travers l'épreuve de Karim Younès

 

Si, né(e) sous une bonne étoile, vous vivez ailleurs qu'en Palestine, que pourriez-vous faire en 40 ans de vie normale ?    

Sans doute beaucoup de choses. Dont l'acquisition des conditions (minimales ou optimales) faisant de vous un(e) citoyen(ne) plus ou moins heureux(e) et satisfait(e) de ce qu'il/elle a pu réaliser, de ce qu'il/elle a laissé derrière lui/elle et ce qu'il/elle lèguerait à sa postérité, comme fruit de ce laps de temps correspondant à presque la moitié d'une vie humaine moyenne.  

Karim Yassine, Palestinien qui a été libéré des prisons israéliennes il y a presque un an[1], lui et la plupart de ses compatriotes, ne sont pas de ceux et celles que les bonnes étoiles couvent de leurs yeux quand ils/elles viennent au monde.  

Karim Younès avant et après ses 40 ans de prison

 

Né en 1955 en Ara, village arabe en Israël, situé dans la région de Wadi Ara, Karim appartient à ce que l'on a convenu d'appeler « les Arabes israéliens », c'est-à-dire les quelque 2 millions de Palestiniens non réfugiés, censés avoir les mêmes droits que les Israéliens qui occupent la Palestine.    

Le 1er juin 1983, Karim a été arrêté par l'armée sioniste alors qu'il était dans l'amphi de l'université où il poursuivait ses études. Accusé de nombreux délits dont l'appartenance à Fatah (alors organisation interdite), la détention d'armes et le meurtre d'un soldat israélien, Karim a été initialement condamné à la peine capitale par pendaison. Puis cette peine a été commuée en prison à vie. Et enfin, c'est à 40 ans de détention que le jeune étudiant de 27 ans a été condamné.     

40 ans « au trou ». Soit 14 600 jours. 350 400 heures. Et pour autant que l'on admette qu'une heure en prison est déjà une éternité, vous pouvez imaginer ce que ce Palestinien a pu endurer tout au long d'autant d'éternités.     

 

Diaporama représentant les séquelles du temps sur le visage de Karim Younès

 

A l'heure où cette vidéo est en cours de publication, le nombre de prisonniers palestiniens incarcérés par l'entité sioniste est de 7 000, selon l'Agence palestinienne d'information (Wafa)[2]. 7000 dont 1700 arrêtés après le mémorable 7 octobre[3]. Et selon le président du Club des prisonniers palestiniens, ce chiffre est susceptible de s'élever pour atteindre d'ici fin 2023 près de 11 000[4].   

 

A. Amri

20. 12. 2023

 



[1] Le 5  janvier 2023.

[3] Au sujet de ces derniers prisonniers, il faut souligner que ce qui a pu filtrer sur les conditions de leur détention est des plus alarmant : le journal israélien Haaretz et l'Observatoire Euro-Med des Droits de l'Homme parlent de torture et de meurtre par l'armée israélienne de civils palestiniens détenus dans différentes zones de la bande de Gaza (voir - 'New Guantanamo': Hundreds of Gazan detainees killed under torture)

-    https://reliefweb.int/report/occupied-palestinian-territory/new-guantanamo-euro-med-monitor-calls-international-probe-israels-torture-and-murder-gaza-detainees-enar

A ce propos, le témoignage des rares personnes qui ont été remises en liberté après un bref séjour dans ce camp confirment cette triste réalité. Voir « Nouveau Guantanamo... un camp de détention israélien pour torturer les prisonniers palestiniens de Gaza [غوانتانامو جديد.. معسكر اعتقال إسرائيلي لتعذيب الأسرى الفلسطينيين من غزة», vidéo publiée par Aljazeera TV.





 

De Guernica à la Palestine: les mots forts d'Itziar Ituño

 

Itziar Ituño est une comédienne basque qui appartient à la gauche abertzale (« la gauche patriote »), laquelle se bat pour obtenir un État basque indépendant et socialiste. 

Cette comédienne et militante a été parmi les premières voix à s'élever en Europe contre la guerre criminelle de l'entité sioniste à l'encontre de Gaza et l'ensemble des Palestiniens dans les terres occupées.

La vidéo ci-dessous est extraite de son intervention au cours d'un rassemblement basque à Guernica, qui date du 17 octobre dernier.

Guernica est historiquement connue comme la capitale spirituelle du pays basque. Son nom a acquis une notoriété internationale à la triste faveur de la tragédie qu'elle a vécue sous le règne du dictateur Franco. Au fort de la guerre d'Espagne, le 26 avril 1937 -jour de marché, cette ville a subi un bombardement intense perpétré par quatre escadrilles de la légion Condor de l'aviation allemande, venues soutenir le général Franco, auxquelles se sont jointes des avions de chasse italiens. Après tant de bombardement et de mitraillage, plus de cinquante tonnes de bombes incendiaires ont été encore largués sur la ville. Deux tiers des habitations ont été considérablement endommagés, et près de 1700 personnes ont été tuées, tandis que 900 autres ont été blessées.

Il est évident que ni les dégâts matériels ni le nombre de victimes de Guernica ne sont comparables à ce qui se passe à Gaza depuis le 7 octobre dernier. Mais comme Guernica, Gaza est la martyre immolée sur l'autel du fascisme. Comme Guernica, Gaza est la victime d'une guerre aux commandes de quoi se trouve une triple alliance: le sionisme israélien, le sionisme évangéliste étasunien et une inestimable part de l'Union européenne à travers ses chefs surtout, chefs objectivement complices par leur soutien direct à Israël ou par leur silence synonyme de laisser-faire. Et je n'hésiterais pas à citer encore avec cette alliance l'attentisme scandaleux et le défaitisme des dirigeants arabes.

 

 

 

A. Amri

20. 12. 2023 


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