« Est-ce que tu ne te déciderais pas, [...], à venir avec nous à
la ville de Sennâr ? Tu y trouveras honneur et bien-être. Notre mek (roi) est homme à main ouverte, qui ne regarde ni à
l'argent, ni à l'or... » (Mohammed ebn Omar el Tounsy) [1].
Le mot français « mec » est attesté pour la première fois en 1821, comme terme d'argot marseillais, sous l'orthographe "mecque", au sens de "chef". Historiquement, il a eu de nombreuses variantes orthographiques telles que : mek,
mèke, mecck, meq, mèque, meck, mecq, meg [2]. Et de nombreux sens aussi, d’après Gaston Esnault
citant Ansiaume
(forçat à Brest, 1861): « Dieu, roi, maître, chef, patron, surnom de Vidocq » [3].
Quoique la forme comme les sens historiques plaident de façon pertinente pour une dérivation de l'arabe soudanais مَكٌّ mek (roi), forme contractée de l'arabe malik (de sens identique), le TLFi et consort ne daignent même pas citer comme simple hypothèse l'étymologie arabe. Celle-ci, pourtant, après avoir été citée une première fois par Maxime Du Camp en 1879 [4], est jugée des plus plausible par Albert Dauzat en 1931 [5]. Il est ridicule de faire dériver mec de « mégot », de « maquereau », de « mais que » ou de « mesque » (motif), alors que « mek » au sens de roitelet nubien est attesté en anglais dès 1790 sous la plume de James Bruce [6], et en français depuis 1791 via la traduction de ce même auteur par P. F. Henry [7]. La traduction de Mohammed ebn Omar el Tounsy, cité en exergue, nous fournit de nombreux passages où le terme "mek" est cité pour désigner des roitelets soudanais [8].
Quoique la forme comme les sens historiques plaident de façon pertinente pour une dérivation de l'arabe soudanais مَكٌّ mek (roi), forme contractée de l'arabe malik (de sens identique), le TLFi et consort ne daignent même pas citer comme simple hypothèse l'étymologie arabe. Celle-ci, pourtant, après avoir été citée une première fois par Maxime Du Camp en 1879 [4], est jugée des plus plausible par Albert Dauzat en 1931 [5]. Il est ridicule de faire dériver mec de « mégot », de « maquereau », de « mais que » ou de « mesque » (motif), alors que « mek » au sens de roitelet nubien est attesté en anglais dès 1790 sous la plume de James Bruce [6], et en français depuis 1791 via la traduction de ce même auteur par P. F. Henry [7]. La traduction de Mohammed ebn Omar el Tounsy, cité en exergue, nous fournit de nombreux passages où le terme "mek" est cité pour désigner des roitelets soudanais [8].
Mec: le mot venu d'Arabie |
« Mek » , ou sa racine مَلِكٌ malik, répond à tous les
sens réunis du mot français indiqués par les lexicographes de l'argot. Attribut
divin chez les musulmans, d’où le prénom عبد الملك
Abd al Malik (esclave de Dieu), le titre royal du souverain (malik) et les
titres honorifiques de chef et maître.
Rappelons
également que si Eugène François Vidocq – probablement vers la fin du 18e s.,
ou le début du 19e s.- avait été surnommé « le mek », c’était surtout à la
faveur du respect que lui valut sa notoriété auprès des gens du milieu . Et il
serait impensable que l’on aille chercher un sens à tel respect dans les mots «
maquerau », « mégot », « mais que » ou « mesque ». D'autant que Balzac
lui-même assigne à "meg"
le sens de Dieu.
A. Amri
02.02.2020
Notes:
Notes:
1- Voyage au Darfour, trad. Perron, Paris, 1845, pp. 12- 13.
2- Définition de : mec, www.languefrancaise.net/Bob/282
3- Opt. cit.
4- Maxime Du Camp, Paris : ses organes, ses fonctions et sa vie jusqu'en 1870, V. 3, G. Rondeau, 1869, p. 18.
5- Revue de philologie française et de littérature, V. 43 à 46, F. Vieweg, 1931, p. 72
6- Travels to discover the source of the Nile, in the years 1768, 1769, 1770, V. 4, Londres, 1790, p. 527.
7- Voyage en Nubie et en Abyssinie, T. 7, Paris, 1791, p. 104.
8- Mohammed ebn Omar el Tounsy, opt. cit., pp. XLIX, 13, 35, 70.
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