« Voulez-vous voir l'aga ? Il faudra d'abord
lui porter des présens : il ne manquera pas de vous donner malgré vous une escorte
pour Jérusalem ; l'aga de Rama augmentera cette escorte; les Arabes,
persuadés qu'un riche Franc va en pèlerinage au Saint-Sépulcre, augmenteront
les droits de Caffaro, ou vous attaqueront. » (François-René
Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, V. 1, Paris, 1811, p. 118)
« Firman de voyage pour "'***'* pour se rendre avec leurs domestiques aux îles de l'Archipel, à Chypre, Acre, Jaffa, Jérusalem, en Syrie, à Alexandrie, en Égypte et pays environnans, et revenir de là à Constantinople : ils seront traités de la manière la plus amicale; on leur procurera sûreté, assistance, et protection, conformément ans capitulations impériales, et on leur fournira, en payant, dans l'occasion, toutes les escortes nécessaires. » (T. R. G., Lettres sur la Palestine, la Syrie et l'Egypte, trad. Aubert de Vitry, publ. Picard Dubois, Paris, 1820, p. 46, note, 22.)
Il existe en français toute une série de mots
commençant par "es-", et un sous-groupe par "esc-", qui
sont d'origine arabe. Dont "escorte", attesté en 1520 "scorte"[1] sous la plume de Claude
de Seyssel (1450-1520).
Le TLFi indique que le mot est « emprunté à l'italien scorta » signifiant « troupe armée qui accompagne une personne ou un groupe », attesté depuis le 13e siècle. » Quant à l'origine de scorta, la même source indique qu’il “dérive de scorgere « guider, accompagner », du latin vulgaire excorrigere « diriger », dérivé de corrigere » qui signifie « redresser ».
S'il n'y a rien à redire sur la voie
italienne d'emprunt, l'on verra que pour ce corrigere qui porte
manifestement à faux, tout procède de ce que j'appelle mythémologie.
Mais avant de songer à redresser ce qui boite des deux pieds dans
la racine italienne, il ne serait pas superflu de faire un petit tour d’horizon
historique éclairant l'insoupçonnable scorta arabe, l'authentique étymon
à quoi il faudra restituer les dérivés italien, français, anglais et autres.
Rappelons d'abord que la police
arabo-musulmane est une institution aussi vieille que l'islam, née sous le
califat d'Othman, entre 644 et 655 [2], si ce n'est bien
avant. L'historien Makrizi qui fut lui-même commissaire de police,
rattache les débuts de cette institution au califat d'Abou Bakr, celui-ci,
successeur du Prophète ayant institué les patrouilles nocturnes quelque 10 ans
plus tôt [3]. Et le premier sahib
es-chorta (commissaire) a été Noçaïr, père de Moussa conquérant de l'Espagne [4]. Sous le califat
abbasside, la police a acquis les pleins pouvoirs dont dispose de nos jours la
police judiciaire [5]. Et à côté de ce
pouvoir, elle avait en la personne même du calife, Hâroun ar-Rachîd alias Al Bondocani [6], une "police de la police". Dans
l'Espagne musulmane, l'institution s'est davantage développée pour se
subdiviser en deux corps distincts : la petite police et la grande. La première
s'occupait uniquement des affaires du menu peuple. La seconde avait des
pouvoirs plus étendus, qui réprimait les abus et la corruption des
fonctionnaires publics, ainsi que les injustices commises par des gens haut
placés [7], [8]. Enfin, sous la dynastie
des mamelouks d’Égypte, la police devait tenir ce qu'on appelle aujourd'hui une
main courante, à présenter quotidiennement au sultan [9], [10].
Rappelons aussi qu'en plus de sa première fonction de veiller à la sécurité
publique des cités, cette police avait à charge de combattre les incendies [11] et d'assurer la
sécurité routière [12]. Non pas contre des
accidents comme c'est le cas aujourd'hui, et pour cause ! mais contre le
banditisme, les attaques ciblant les caravanes, les voyageurs, les pèlerins. A
ce propos, l'orientaliste allemand Walter Behrnauer
(1827-1890), qui a fait un remarquable mémoire sur les institutions policières
médiévales du monde arabo-musulman, nous apprend que Mahmoud Ghazan Khan
(1271-1304), ilkhan de Perse de 1295 à sa mort, "ordonna que, sur les
routes, dans chaque endroit qui pouvait être infesté, des gardes fussent placés
en différents points, pour indiquer aux caravanes la direction qu'elles
devaient prendre" [13]. Plus loin, le même auteur nous dit que
Timour (1336-1405) " établit dans les villes et leurs quartiers un
grand prévôt (kotwal), chargé de veiller à la sûreté du peuple et des soldats,
et de punir tous les vols commis dans son département. Il plaça aussi des
gardes sur les routes pour faire la patrouille et favoriser la circulation. Les
voyageurs et les marchands avaient le droit de faire escorter leurs richesses
et leurs effets par ces gardes, qui répondaient de tout ce qui se trouvait
égaré ou perdu."[14]
L'évocation de ces escortes de route assurées
par des gens d'armes, appartenant à la police ou à l'armée,
revient souvent dans les récits médiévaux. Autant arabo-musulmans que
chrétiens. Ainsi lit-on sous la plume d'Ibn Battouta (1304-1368) quittant
en caravane Gabès en direction de Tripoli, que sa caffila était sous l'escorte
de "cent cavaliers, ou même davantage", à quoi ajouter "un
détachement d'archers" [15]. Ahmed Baba, savant et homme de lettres
ouest-africain (1556-1627), raconte que le « mansa » du Mali fit le pèlerinage
de la Mecque, en 1324, sous l'escorte de toute une armée [16]. A son tour, en l'an 1418, quand le seigneur
de Caumont débarque à Jaffa, c'est sous l'escorte d'un officier turc et de ses
soldats qu'il se rend à Jérusalem [17]. Et l'on peut trouver dans les relations de
voyageurs occidentaux, du 17e au 20e siècles, une pléthore d'évocations à ce
sujet [18].
Venons-en à présent au scorta arabe
insoupçonné. L'italien se tire de الشُّرَطُ
es-chorat [19], vieille forme de الشُّرْطةُ
es-chorta, de nos jours signifiant police, et autrefois signifiant à la fois
police, patrouille de sécurité nocturne [20], soldat de garde [21] et escorte [22]. Le vieux terme
arabe الشُّرَطُ es-chorat,
variante الشَّرِيطُ es-charit et الشَّرِيطَةُ es-charita, du verbe أَشْرَطَ achrata (marquer d'un signe),
désignait d'abord un ruban que la police arabe portait en guise de badge pour
être reconnue, un peu comme l'uniforme de ce corps de nos jours. Par métonymie,
à l'exemple de "casques bleus", "bérets verts", "chemises
noires", etc., le mot a fini par désigner les porteurs de cet insigne
originel.
Comment le mot arabe s'est-il introduit en
Europe ?
Évoquant les fonctions judiciaires de حاكم hakim (préfet) et de صاحب الشرطة sahib-es-schortah (commandant de police) en Espagne musulmane, Michele Amari écrit: "Il semble que le même
Itinéraire du mot |
système ait été adopté en Sicile par les musulmans, et qu'on
l'ait conservé, même sous la domination chrétienne, tant qu'il exista des
populations musulmanes. En effet, Ibn-Djobaïr vient de nous apprendre qu'il
existait, à Palerme, un cadi; et nous connaissons, par les lois de la dynastie
aragonaise de Sicile, que les patrouilles de police, jusqu'au XIVe siècle,
s'appelaient xurta." [23], [24].
Ce
siculo-arabe xurta semble avoir laissé des traces, dès 1282, à travers
ses variantes orthographiques et ses dérivés, dans de nombreuses régions de l'Italie,
non seulement au royaume de Sicile (Palerme, Corleone, Alcamo, Castronovo,
Catania) mais aussi en Corse, autrefois territoire génois [25].
Outre le mot xurta (en dialecte sicilien patrouille
de police nocturne), le dictionnaire siculo-arabe de Dionisius A. Agius fournit
sciorta, surta, surte, et les dérivés
capixurta, sciortino, sciutarello, sciurtino)
[26]. D'autre part une note de Michèle
Amari stipule que le mot sciorta
est utilisé jusqu'au début du 18e siècle en dialecte sicilien, et se rendait en
latin par sorta, surta, xurta, etc.[27]
Titre de mérite, Palerme, 27 janv. 1324. |
La même note
nous apprend aussi qu'un diplôme de Magistri sortrii (latinisation de صاحب الشرطة sahib es-chorta (commandant de police, commissaire) a été délivré par l'Université de
Palerme en date du 24 octobre 1269 au dénommé Carlo d'Angiô]. D'autres sources
fournissent la déclinaison magistros surterios [28],[29]. Et l'on trouve également un autre
document latin, acte de don, datant du 27 janvier 1324, en vertu duquel
l'Université de Palerme cède à titre de mérite un local (si je ne me trompe
pas) au dénommé Tomasio de Leonardo [30].
Policière tunisienne |
Quoi qu'il en soit, il apparait évident qu'en empruntant ces formes siculos-arabes intermédiaires, la racine arabe الشرطة es-chorta, ou شرطة
chorta, a dû obéir aux mêmes lois d'emprunt qui ont fait de
l'arabe السارق es-sariq (voleur), de
morphologie analogue, le français escroc et l'italien scrocco [33].
Ainsi donc, sauf à vouloir cacher le soleil par un tamis, il
serait difficile de ne pas reconnaître dans le scorta italien
l'évident dérivé de l'arabe chorta.
Escorteur Le Bourguignon |
Avant de conclure, deux remarques. La première
concerne l'historique des dérivés français: escorter date de
1530; escorteur de 1935, l'anglais escort de 1570 (au sens
militaire), de 1936 au sens de «personne accompagnant quelqu'un à une occasion
sociale», de la seconde moitié du 20e siècle au sens d'« escort-girl » ou d'«
escort-boy ». A travers
la marque de voiture américaine Ford Escort, élue Voiture européenne
de l'année en 1981, le mot a franchi quasiment toutes les frontières.
Ford Escort de fabrication chinoise |
Seconde remarque: il me semble que cette même racine arabe, par
l'intermédiaire des mêmes variantes siculos-arabes, pourrait bien être aussi à
l'origine de deux autres mots français, en rapport avec la fonction de la
police: sécurité et sûreté. Mais je n'en dirai pas
plus tant que je n'aurai pas disposé d'éléments assez solides à ce propos.
A. Amri
27.02.2020
Notes:
1- Appian Alexandrin, Des Guerres des Romains, livre XI, trad. Claude de Seyssel [1520], Paris, 1569, n.p.
2- Aḥmad Ibn-ʿAlī al-Maqrīzī, Histoire des Sultans Mamlocks de l'Égypte, trad. et notes de Quatremère, T. 1, P. 1, Paris, 1837, p. 110, suite note 140)
3- Dirāsāt tārīkhīyah, Numéros 45 à 50, Al-Lajnah, 1993, n.p.
4- Ahmed Ibn Mohammed Al-Makkari, The History of the Mohammedan Dynasties in Spain, trad. et notes de Pascal De Gayangos, V. 1, Londres, 1840, p. 398, note 30.
5- Ibn Khaldoun, Les Prolégomènes d'Ibn Khaldoun, trad. De Slane, V. 2, Paris, 1865, p. 35.
6- Le mot bondocani (attesté pour la première fois en français en 1788 "il bondocani"), devenu source d'inspiration pour des auteurs occidentaux du 18e siècle à la faveur de la traduction des Mille et Une Nuits, est, d'après ce recueil de contes, le "nom de guerre" dudit calife qui avait pris l'habitude de faire des randonnées nocturnes, déguisé en marchand étranger, dans les rues de Bagdad, à la fois pour se divertir et s'assurer que l'ordre règnait dans sa capitale. Historiquement, le surnom a été donné d'abord au fameux Baybars (1223-1277), 4e sultan d'Égypte et de Syrie, de la dynastie des Mamelouks Bahrites, qui régna de 1260 à 1277. Le mot est tiré de l'arabe بندقي bondoqi (arquebusier, carabinier), de بندق bondoq (noisette) qui désigne par métaphore la balle d'un fusil, d'où l'arabe بندقية bondoqia (carabine, fusil).
Pour les oeuvres artistiques évoquées, ce surnom a inspiré l’opéra El bondokani, composé par le musicien allemand Johann Rudolf Zumsteeg (1760-1802), et représenté au théâtre Ducal de Stuttgard vers 1792. Il a également servi de nom au personnage Il Bondocani du Calife de Bagdad, opéra comique en un acte de François-Adrien Boieldieu sur un livret de Claude de Saint-Just, représenté pour la première fois sur le théâtre Favart, le 16 septembre 1800, adapté la même année à l’espagnol, puis en 1801 à l’anglais sous le titre Il Bondocani or the Caliph Robber, enfin à l’italien en 1813.
7- Walter Behrnauer, Mémoire sur les institutions de la police chez les Arabes, les Persans et les Turcs, in Journal asiatique, 5e série, T. 15, Paris, 1860, p. 469.
8- ابن خلدون، المقدمة، على موقع الوراق، ص. 133
9- Walter Behrnauer, opt. cit., p. 471.
10- Aḥmad Ibn-ʿAlī al-Maqrīzī,, opt. cit. p. 114, note 143.
11- نمر بن محمد حميداني، ولاية الشرطة في الاسلام، دار عالم الكتب، 1993، غ.م
12- Walter Behrnauer, Mémoire sur les institutions de police chez les Arabes, les Persans et les Turcs, Paris, 1861, p. 42.
13- Walter Behrnauer, opt.cit. p. 33.
14- Walter Behrnauer, opt. cit. p. 42.
15- Henri Fournel, Les Berbers...d'après les textes arabes imprimés, V. 1, Paris, 1875, p. 401.
16- Charles Defrémery, Mémoire sur les Emirs Al-Oméra, in Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, V. 2, Paris, 1852, p. 129.
17- Charles Defrémery, opt. cit. p. 178.
18- Ci-dessous, classés dans l'ordre chronologique de leur parution, quelques titres:
- Adam Olearius, Relation du voyage en Moscovie, Tartarie et Perse, V. 2, aris, 1666, p. 194
- Johann Albrecht von Mandelslo, Voyages célèbres et remarquables, faits de Perse aux Indes Orientales, V. 1, Amsterdam, 1727, p. 155.
- Corneille Le Brun, Voyages la Moscovie, en Perse, et aux Indes [texte néerlandais paru en 1711], Amsterdam, 1718, p. 424.
- François-René de Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem..., V. 1, Paris, 1812, p. 393/394.
- Louis Du Couret, L'Arabic heureuse, Paris, 1860, p. 98.
- Joseph-François Michaud, Correspondance d'Orient (1830-1831), Bruxelles, 1841, p. 221.
- Maurice Tamisier, Voyage en Arabie, V. 1, Paris, 1840, p. 241.
- Louis Massignon, Le cheikh admirable, Le Capucin, 2005, p. 59.
19- Attesté dans Ibn Al Athir [*], Ibn Hazm [*], Makrizi [*] et bien d'autres auteurs arabes [*]. Voici ce qu'on peut lire, à titre d'exemple, dans Al-Aghani[*], livre compilé au Xe siècle: "Rapportant les dires d'Al-Karrani qui les tenait d'Attouzni suivant Abou Obeyda, mon oncle m'a dit:" Alors que Saïd Ibn Al-Âs était en ville, donnant à diner aux gens, et que ceux-ci sortaient un à un, il a vu, assis sur son tapis et causant avec sa clique, un homme laid, aux haillons sordides. Les Es-chorat sont allés pour le faire lever; et il a refusé". [أخبرني عمي قال حدثنا الكراني عن التوزي عن أبي عبيدة قال: بينا سعيد بن العاص يعشي الناس بالمدينة والناس يخرجون أولاً أولاً، إذ نظر على بساطه إلى رجل قبيح المنظر، رث الهيئة، جالسٍ مع أصحاب سمره، فذهب الشرط يقيمونه فأبى أن يقوم]
20- Walter Behrnauer, opt. cit. p. 7.
21- Philippe Cuche, Qamus arabi faransawi ... Dictionnaire Arabe-Francais, Ed° ?, 1862, p. 28.
22- Albin Kazimirski de Biberstein, Dictionnaire arabe-francais, V. 1, Paris, 1860, p. 1216.
23- Du voyage en Orient de Mohammed ebn-Djobaïr, trad. et notes de Michele Amari, in Journal asiatique, Paris, janvier 1846, p. 229.
24- Michele Amari, Storia dei Musulmani di Sicilia, V. 3, Florence, 1872, p. 890.
25- Deputazione toscana di storia patria, Archivio storico italiano, T. 14, Florence, 1881, p. 309.
26- Dionisius A. Agius, Siculo Arabic, n° 12, Londres et New York, 1996, p. 378.
27- Michele Amari, opt. cit. p. 9.
28- Giacinto Agnello, Notizie intorno ad un codice relativo all' epoca Suevo-Angioina, etc., Palerme, 1832, p. 42, note 136.
29- John Victor Drendel, La société rurale et les institutions gouvernementales au Moyen Âge, Montréal, 1993, p. 15.
30- Vincenzo Di Giovanni, Il Pixotus, la Chazena, la Porta Nova, la Xurta del secolo XIV in Palermo, in Archivio storico siciliano, Palerme, 1887, p. 225.
31- Dictionnaire arabe-français: langue écrite. T. 1, Paris, 1876, p. 511.
32- Reinhart Pieter Anne Dozy, Glossaire des mots espagnols et portugais dérivés de l'arabe, Brill, 1869, p. 391.
33- Escroc, c'est le es-sariq arabe romanisé
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25- Deputazione toscana di storia patria, Archivio storico italiano, T. 14, Florence, 1881, p. 309.
26- Dionisius A. Agius, Siculo Arabic, n° 12, Londres et New York, 1996, p. 378.
27- Michele Amari, opt. cit. p. 9.
28- Giacinto Agnello, Notizie intorno ad un codice relativo all' epoca Suevo-Angioina, etc., Palerme, 1832, p. 42, note 136.
29- John Victor Drendel, La société rurale et les institutions gouvernementales au Moyen Âge, Montréal, 1993, p. 15.
30- Vincenzo Di Giovanni, Il Pixotus, la Chazena, la Porta Nova, la Xurta del secolo XIV in Palermo, in Archivio storico siciliano, Palerme, 1887, p. 225.
31- Dictionnaire arabe-français: langue écrite. T. 1, Paris, 1876, p. 511.
32- Reinhart Pieter Anne Dozy, Glossaire des mots espagnols et portugais dérivés de l'arabe, Brill, 1869, p. 391.
33- Escroc, c'est le es-sariq arabe romanisé
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