Ci-dessous
le relevé de notes d'un candidat au bac tunisien non admis à la session
principale mais jugé
admissible quand même. Avec un peu de chance, si
cet ajourné peut rafler quelques points supplémentaires en session de
contrôle il sera bachelier en bonne et due forme dans une dizaine de
jours. Avec tant de cas similaires pouvant être repêchés à la faveur
d'un système qui prend en considération
les notes obtenues au cours de l'année, cet élève dont la moyenne
effective ne dépasse pas les 5 et poussière sur 20 pourrait décrocher
son bac quand même. Il rehaussera, alors, les statistiques de réussite
nationale, pourra s'inscrire à l'université et "réconfortera l'image de
marque" de notre enseignement supérieur dans les années à venir!
Pour rappel, rien qu'à l'échelle du continent africain cette image est des plus triste. Elle ne vaut pas mieux que le présent relevé de notes. Le classement 2013 des 100 meilleures universités africaines nous attribue (pour l'Université de Manouba, fleuron de nos universités) la 70e position.
Fut un temps où les diplômes tunisiens étaient reconnus au monde entier pour leur valeur respectable incontestée. Ce qui valait à la Tunisie de rayonner non seulement sur le continent et le monde arabe mais sur la Méditerranée et au-delà. Comme l'attestent les légions de nos universitaires et diplômés dans diverses spécialités, travaillant un peu partout au monde, dans les universités, les centres de recherche, la NASA, les hôpitaux, etc. De même que le nombre de nos enseignants en coopération à l'étranger.
Fut un temps où l'enseignement tunisien, et c'était incontestablement l’œuvre de Bourguiba au lendemain de l'indépendance, produisait l'intelligence authentique qui dotait le pays de ses meilleurs cadres, mais aussi de ses armes les plus puissantes contre l'obscurantisme, le fanatisme, le fatalisme, le nihilisme...
Aujourd'hui, si tant de tares contre lesquelles notre peuple était prémuni par le passé menacent de rendre méconnaissable la Tunisie, c'est que l'enseignement, à l'image de cet éloquent relevé de notes, peut consacrer la médiocrité au même titre que l'intelligence. Et quand la médiocrité postule sa place à l'université, pourquoi s'étonner que nous soyons "lanterne rouge" dans tel ou tel classement de nos institutions universitaires? Pourquoi s'indigner que nous soyons gouvernés par des nuls? Pourquoi juger scandaleux qu'un Bouchlaka ne sache pas les rudiments de la géographie concernant son propre pays ou le monde? Pourquoi reprocher à un Jebali ou une Toumi de charcuter une langue étrangère, alors que ni l'un ni l'autre ne font guère mieux parlant leur langue maternelle? Et pourquoi s'indigner que notre État nomme ambassadeur en Libye un mécanicien n'ayant même pas la moindre peau d'âne, fût-ce en sa spécialité, la mécanique?
Détourné de sa vocation de base, éducative, constructive, formative, saigné à blanc par tant de réformes importées et se révélant incessamment inadaptées, tant de politiques politiciennes privilégiant des fins quantitatives au détriment de la qualité, tant d'expurgations l'amputant de sa dimension émancipatrice, résidant en l’occurrence dans l'enseignement de la philosophie et des langues vivantes, l'enseignement tunisien est au bord du précipice, s'il n'est pas déjà au fond. Et cela rajoute aux plaies qui nous écœurent, l'incurie de ce gouvernement ne permettant d'augurer rien de bon pour y remédier.
A. Amri
23 juin 2013
Pour rappel, rien qu'à l'échelle du continent africain cette image est des plus triste. Elle ne vaut pas mieux que le présent relevé de notes. Le classement 2013 des 100 meilleures universités africaines nous attribue (pour l'Université de Manouba, fleuron de nos universités) la 70e position.
Fut un temps où les diplômes tunisiens étaient reconnus au monde entier pour leur valeur respectable incontestée. Ce qui valait à la Tunisie de rayonner non seulement sur le continent et le monde arabe mais sur la Méditerranée et au-delà. Comme l'attestent les légions de nos universitaires et diplômés dans diverses spécialités, travaillant un peu partout au monde, dans les universités, les centres de recherche, la NASA, les hôpitaux, etc. De même que le nombre de nos enseignants en coopération à l'étranger.
Fut un temps où l'enseignement tunisien, et c'était incontestablement l’œuvre de Bourguiba au lendemain de l'indépendance, produisait l'intelligence authentique qui dotait le pays de ses meilleurs cadres, mais aussi de ses armes les plus puissantes contre l'obscurantisme, le fanatisme, le fatalisme, le nihilisme...
Aujourd'hui, si tant de tares contre lesquelles notre peuple était prémuni par le passé menacent de rendre méconnaissable la Tunisie, c'est que l'enseignement, à l'image de cet éloquent relevé de notes, peut consacrer la médiocrité au même titre que l'intelligence. Et quand la médiocrité postule sa place à l'université, pourquoi s'étonner que nous soyons "lanterne rouge" dans tel ou tel classement de nos institutions universitaires? Pourquoi s'indigner que nous soyons gouvernés par des nuls? Pourquoi juger scandaleux qu'un Bouchlaka ne sache pas les rudiments de la géographie concernant son propre pays ou le monde? Pourquoi reprocher à un Jebali ou une Toumi de charcuter une langue étrangère, alors que ni l'un ni l'autre ne font guère mieux parlant leur langue maternelle? Et pourquoi s'indigner que notre État nomme ambassadeur en Libye un mécanicien n'ayant même pas la moindre peau d'âne, fût-ce en sa spécialité, la mécanique?
Détourné de sa vocation de base, éducative, constructive, formative, saigné à blanc par tant de réformes importées et se révélant incessamment inadaptées, tant de politiques politiciennes privilégiant des fins quantitatives au détriment de la qualité, tant d'expurgations l'amputant de sa dimension émancipatrice, résidant en l’occurrence dans l'enseignement de la philosophie et des langues vivantes, l'enseignement tunisien est au bord du précipice, s'il n'est pas déjà au fond. Et cela rajoute aux plaies qui nous écœurent, l'incurie de ce gouvernement ne permettant d'augurer rien de bon pour y remédier.
A. Amri
23 juin 2013
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