Deux Français, syndicalistes de Force Ouvrière ont été refoulés vers leur pays par les autorités tunisiennes, et ce dès leur débarquement à l'aéroport de Tunis -Carthage, vendredi dernier.
Les deux Français faisaient partie d'une délégation syndicale composée de 35 membres, venue en Tunisie à l'invitation de l'UTIT (Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens)*. L' association avait choisi cette année la ville de Bizerte pour y tenir ses travaux d'université d'été.
Deux autres membres de la même délégation ont décidé de revenir avec leurs camardes refoulés pour protester contre l'arbitraire des autorités portuaires tunisiennes.
Il convient de rappeler que la police de l'aéroport a confisqué les PC portables du reste de la délégation, et que ceux-ci n'ont été autorisés à quitter l'aéroport que six heures après leur arrivée.
Ces agissements arbitraires répétés visant des Tunisiens et des étrangers, les mesures d'interdiction d'embarquement ou de débarquement ainsi que la confiscation de bagages ont suscité la colère et l'indignation au sein du milieu syndical tunisien. De telles violations du droit, entre autres innombrables, ne peuvent que ternir l'image de la Tunisie à l'extérieur et renforcer l'isolement du pouvoir à l'échelle régionale et internationale.
Certains syndicalistes locaux sont allés jusqu'à dire que cet incident était la réponse télégraphique du pouvoir au message du Secrétaire général de l'Union Générale des Travailleurs Tunisiens. Deux jours plutôt, évoquant de manière indirecte le projet étatif de porter l'âge de retraite à 65 ans, ce dernier a souligné que l'UGTT ne transigerait pas sur les droits acquis des travailleurs ni sur l' indépendance de la centrale ouvrière de tout parti politique, y compris le parti au pouvoir.
*L'UTIT connue aussi sous l'appellation "Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives" (FTCR) est une association française qui a pour objectif de défendre les intérêts sociaux des tunisiens mais aussi des étrangers en France. Les travaux d'université d'été, effectués périodiquement depuis plusieurs années dans le pays, se font dans le cadre d'actions en partenariat avec l'UGTT.
1 commentaire:
Pour quelles raisons? s'interroge Marie Kovac, une amie du réseau Facebook.
Chère madame,
Votre question est légitime; mais il ne m'appartient pas d'y répondre. Je suis à peu près comme vous dès que je cherche à percer ce mystère, cet absurde des mesures arbitraires se répétant au quotidien dans mon pays.
J'omettais de signaler en marge de ce texte que je ne faisais que traduire une dépêche en arabe transmise, il y a à peine une heure, par un ami.
Néanmoins pour vous mettre un peu dans le contexte politique tunisien, sachez que dès que quelqu'un critique le pouvoir en place, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, et c'est vraisemblablement ce qu'on reprochait aux 2 Français refoulés, il se voit "gratifié" d'un fichage aux aéroports du pays et doit s'attendre en conséquence à des marques d'"hospitalité" comme celles évoquées dans cet article.
Si vous avez des projets de vacances dans notre pays, cette brève mise au point pourra vous éclairer aussi sur le code de conduite à tenir avant de prendre l'avion.
Mais quoi qu'il en soit, je ne vous dirais jamais assez que la Tunisie reste un beau pays et que son peuple est assurément des plus hospitalier.
Enregistrer un commentaire