mardi 1 février 2011

Pour que l'espoir ne soit pas chimère

"Indépendamment de l’euphorie qui s’est emparée de nombreux observateurs, il ne faut pas se méprendre sur la « révolution » tunisienne, qui, dans les faits, est en train de s’achever par une subtile manipulation : si le président Ben Ali a accepté de se retirer, sous la pression de son propre gouvernement, de l’armée et de Washington, l’establishment benaliste est quant à lui bel et bien resté aux commandes du pays."
Pierre Piccinin - Professeur de d'histoire et de sciences politiques


Le 14 janvier 2011, un immense espoir est né en Tunisie et dans l'ensemble des pays arabes. Au bout de 23 ans de pouvoir dictatorial et mafieux, Ben Ali est acculé à
abdiquer et fuir à l'étranger. La révolution populaire tunisienne a incontestablement marqué ce jour-là une victoire retentissante que l'histoire n'oubliera pas. Pour la première fois dans le monde arabe, si ce n'est dans le monde entier depuis la révolution française, la lutte d'un peuple déterminé à en finir avec un système politique caduc et prendre son destin en main, en s'appuyant exclusivement sur les moyens de la résistance citoyenne pacifique, s'est avérée possible et concluante.

L'impact de cet évènement dans les pays frères est immédiat: en Algérie, en Jordanie,
au Yémen puis en Égypte surtout, les masses arabes qui ne sont pas moins méritantes que le peuple tunisien décident de suivre l'exemple. Ce qui se passe en Égypte, cœur du monde arabe, augure de la fin du vieil ordre établi dans la région. On en tremble à Washington comme à Tel-Aviv. Et pour cause! Et le monde entier vit au pouls de ce soulèvement arabe qui promet de s'affirmer encore et s'étendre à d'autres zones.

Néanmoins, parce que l'euphorie ne doit pas cacher la réalité pour nous, l'optimisme doit rester toujours relatif. Ce qui se trame dans les coulisses américaines pour l'avenir de l'Égypte semble procéder du même ordre qui a arrangé la fuite de Ben Ali, le 14 janvier, et motivé la visite en Tunisie de Jeffrey Fieltman, une dizaine de jours plus tard. Les USA s'activent pour assurer un changement dans la continuité, du moins en ce qui concerne leurs intérêts stratégiques et la sécurité d'Israël.

Quoiqu'il en soit, dans l'attente de la chute de Moubarek en Égypte, chute que tous les signes annoncent imminente, l
a vigilance s'impose à bon droit en Tunisie, où de nombreux signes inquiétants s'accumulent depuis la fuite du dictateur déchu. Le bras de fer que soutient le gouvernement provisoire contre la volonté populaire appelant à sa chute, les remaniements ministériels successifs qui reconduisent incessamment une majorité d'anciens laquais de Ben Ali, la répression barbare des contestations que ce soit à Tunis ou à l'intérieur du pays, la non dissolution du RCD alors que cette dissolution est le leitmotiv de tous les slogans scandés dans les manifestations populaires des deux dernières semaines, autant de signes doivent alarmer le peuple et le mobiliser pour la poursuite des luttes. Disons-le de vive voix: il ne faut jamais se replier ni desserrer le moindrement l'étau autour du gouvernement actuel sous peine d'avoir à pâtir d'une dictature blessée à mort mais pas achevée.

Au premier acquis de la révolution que fut la chute de Ben Ali doivent suivre ceux pour lesquelles la révolution a mobilisé son peuple. Les Tunisiens ne se sont pas débarrassés d'une vieille dictature pour accepter une nouvelle à sa place. Fût-elle de coton! Ben Ali est parti, toutefois ce n'est qu'une tête coupée de l'hydre dictatorial. "Ali Baba est parti mais les quarante voleurs sont toujours là!" lit-on sur les pages d'internautes tunisiens qui n'acceptent pas qu'on se paye leur tête. Il n'est caché pour personne, et les Tunisiens en premier, que la piovra tient encore le pays. Pieuvre ou hydre au sens mythologique du terme, le système benaliste n'abdiquera pas de son gré. On lui a tranché une tentacule, une tête, deux en sus des six restants ont d'ores et déjà repoussé avec le maintien de ses valets au pouvoir. Ces têtes ou tentacules assurent encore la survie du système pourri. Et la révolution risque en tout temps d'être mot creux pour les Tunisiens comme pour le monde qui les entoure, tant que les cerbères du vieil ordre tunisien sont encore au pouvoir.

Le gouvernement, contrairement à tout ce qu'il nous dit au sujet de la soi-disant démission du RCD de ses membres, continue de collaborer avec le parti, comme en témoignent les actes menés conjointement par les milices et les forces de l'ordre contre les manifestants et les participants au sit-in de la Casbah. Ce parti impliqué jusqu'au cou dans les crimes de Ben Ali et sa bande mafieuse, ainsi que ses milices qui n'abdiquent pas, qui sèment la terreur, saccagent, pillent et menacent de livrer le pays à une guerre civile constituent une autre tête de l'hydre à abattre. Cette tête doit impérativement tomber sans délai. Sans quoi adieu la révolution!

Et nous ne le dirons jamais assez: la révolution, les Tunisiens attachés à leurs valeurs patriotiques et civilisationnelles ne veulent pas d'effusion de sang. Ni piloris ni chasse aux sorcières. Jusqu'ici le peuple a consenti des martyrs dans ses rangs sans répandre la moindre goutte dans le camp opposé. Tant mieux pour une certaine image de marque qui fut constamment la nôtre et dont nous ne voulons pas nous défaire! Un peuple pacifique et tolérant, un pays au carrefour des civilisations, une Tunisie terre des hommes. Ce sont, entre autres, des traits identitaires qui font partie de notre fierté. Et nous ne souffrirons pas d'en immoler un seul au nom de la révolution.

Le capital de sympathie dont notre pays a bénéficié dans le monde entier à la faveur de cette magnifique révolution, nous sommes appelés à le préserver et le soutenir.
Car il sera demain le garant de notre estime, aussi bien dans le bassin de la Méditerranée -notre environnement immédiat, que dans le reste du monde.
Continuons donc dans cette voie et ne cédons en aucun cas ni à la haine ni à la violence. Tous les citoyens, y compris les adhérants au RCD, sont tunisiens à part entière: leurs vies, leurs biens, leur dignité à tous sont sacrés au même titre que la révolution qui catalyse notre espoir.
C'est dire que la dissolution du RCD que nous devons réclamer et réaliser sans concession aucune ne signifie pas guerre contre les rcédistes. S'il y a des criminels dans ce parti, et il y en a incontestablement, il n'appartient à aucun citoyen de s'ériger en juge, ni en son propre nom ni au nom du pays, pour faire justice lui-même. Seuls les tribunaux compétents sont habilités le moment venu à juger les justiciables. Et quoi qu'il en soit, nous qui avons tant souffert de l'arbitraire et de l'oppression sous Ben Ali ne pouvons admettre que d'autres tunisiens, parce que différents et politiquement d'un autre bord, subissent les mêmes torts dans la Tunisie nouvelle. Tout accusé est présumé innocent jusqu'à preuve de sa culpabilité: voilà un principe de droit universel duquel nous ne devons jamais nous écarter.

A. Amri
01.02.11

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dimanche 30 janvier 2011

شجرة الطغيان باقية مالم تجتث جذورها


لا معنى لمصطلح الثورة في تونس ولا في أي بلد مر بثورة ثبتت وذكرها التاريخ بدون إقصاء تام وجذري لكل ما له علاقة بالنظام البائد، وليس ثمة أخطر على ثورة تونس الوليدة من الإعتقاد بأن نظام بن علي قد زال بزوال رأس الأفعى. فشجرة الطغيان باقية مالم تجتث جذورها وأي مسار يتوخى الوقوف عند المناداة بالإصلاح مع الإبقاء على رموز الفساد وأجهزة الدكتاتورية المخلوعة هو في الواقع لا يتعدى عملية تقليم لشجرة الطغيان والتقليم في معناه المجازي كما في المعنى الأصلي للكلمة لن يوقف نمو الشجرة بقدر ما سيهيئ لها ظروف التجدد والتفرع بصفة أفضل.

وبالتالي على القوى الحية والواعية في تونس ألا تقع في فخ أنصاف الحلول لأن نظام بن علي في الساعة الراهنة وإن كان جريحا لم يمت بالمرة وسيبقى قادرا على استرجاع أنفاسه ومن ثمة نفوذه طالما لم يتلق طلقة الرحمة. وكل من عاين أحداث القصبة الأخيرة يعي خطورة الوضع الذي تعيشه الثورة، فجهاز القمع للنظام السابق مايزال يعربد مطلق اليدين وحزب التجمع الذي نادى الشعب بحله ما يزال ينشط ويجند زبانيته وميليشياته لضرب الأحرار و صد الثورة عن المسارالشعبي الذي يود إيصالها لشاطئ الأمان ، والإعلام الذي كان يطبل ويزمر لبن علي وحزبه بالأمس ما يزال يتبع منهج التعتيم والتضليل ليومنا هذا مطالبا الشعب الذي ثار ضد دكتاتورية الحديد والنار، بصريح العبارة تارة وبالتضمين طورا ، بأن يقبل دكتاتورية الهراوة والغاز الخانق ويقنع بالتالي بما تم إنجازه، وهو إن دل على شيء فلا أقل من وقوف أحهزة الدكتاتورية المخلوعة شكلا والباقية أصلا وراء المشروع الذي أعد له بن علي قبل هروبه: إبقاء النظام حيا حتى وأن اقتضت عملية إنقاذه اللجوء للمناورة والمغالطة التي نعاين أشكالها على جميع المستويات كالقبول بتهذيب السلطة جهازا وخطابا وتجميل واجهتها الدعائية برفع الشعارات الرنانة وتبني الخطاب الشعبوي و تكوين حكومة وقتية بها مؤشرات انفتاح وإصلاح، وهي إجراءات ما كان ليتم جزء منها في حد ذاته لولا ضغط الشارع، لكن الهدف من كل التنازلات التي قدمتها فلول النظام البائد لا يتعدى إخلاء الشارع بقصد تجميد الثورة والتنكر لتضحية الشعب ودم الشهداء .

أ.عامري
30 جانفي 2011

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lundi 24 janvier 2011

La politique citoyenne



Jean-Claude Tardif, qui n'est pas un quidam contrairement à ce que sa modestie lui dicte de dire, m'honore de ce message:

Cher Ahmed, vous faites (à l'échelle d'un peuple) de la politique au sens grec du mot. Chez nous l'individualisme l'a tuée tout comme je le crains la communication où ce qui en tient lieu est en train d'occire la Démocratie en Europe... Mais ce ne sont là que propos de quidam ou pire d'un citoyen plus qu'ordinaire - amitiés jc

Cher Jean-Claude,

Il y a des moments exceptionnels dans l’histoire des peuples, des moments aussi rares que l'ouverture du ciel, au sens mythique de l'expression, des moments inédits. Et ce que nous vivons en Tunisie depuis le 14 janvier en est un. Note au passage que ce « 14 » porte bonheur aux peuples! il a déjà marqué l'ouverture du ciel pour les prisonniers de la Bastille!

En vérité, ni la dictature déchue ni l’opposition ni tel ou tel observateur étranger n’avaient pu prévoir, à la naissance du soulèvement ou même au fort des répressions sanglantes qui en ont marqué le tournant décisif, que ce peuple réaliserait l’incroyable exploit qui est le sien: la chute d’une dictature des plus féroce, sans autre arme que la descente dans la rue. Puis la résistance encore, la poursuite de la lutte en vue de préserver de la confiscation cette révolution. Le tout sans que ce peuple n’ait à se souiller les mains d’une seule goutte de sang, malgré les dizaines de morts dans ses rangs.

A l’heure où je t’écris, j’apprends que des jeunes sont arrivés hier dans la nuit à Tunis, venus de l’intérieur du pays, la plupart à pied, ayant franchi pour certains pas moins de 250 km, si ce n’est plus, et ce pour « écrire » ce que j’appellerais l’épilogue digne de cette extraordinaire épopée. Ce sont les frères, les cousins, les héritiers de Bouazizi, les partisans de son appel issus du peuple des déshérités, qui voudraient conquérir Carthage. Ou du moins la Casbah dont la chute serait, à leurs yeux, synonyme de la prise de la Bastille. Comme moi, comme toi, comme tant d'autres qui avons été pris de court dans la bourrasque de cette révolution, ils croient fermement que le salut de celle-ci passe inéluctablement par la dissolution de l'actuel gouvernement.

Ce matin, Aljazeera a montré les images de ces jeunes qui ont passé la nuit devant le premier ministère, étendus à même les dalles, serrés les uns contre les autres, beaucoup sans couverture, par une nuit d’hiver où la température avoisine les 5°. Malgré le recours renouvelé aux bombes lacrymogènes et à l'arrosage par jets d'eau pour les disperser et faire replier, ils tiennent bon. Malgré la harangue de ce général qui contrôle la sécurité du pays depuis la fuite de Ben Ali, et l'assurance répétée que la révolution n'a plus rien à craindre, ils ne semblent pas près de desserrer l'étau!

Ajouter une imageC'est te dire en fin de compte que ce que je fais sur le front des internautes n'est rien à côté de la lutte directe des nôtres sur le terrain. Et quoi qu'il en soit, même si ce modeste combat peut correspondre à ce que tu dis, je ne serais qu'une goutte dans l'océan. Ce dont je ne doute pas, en tout cas, c’est que cette révolution nous l’attendions depuis une éternité. Sur Facebook ou sur nos blogs, nous avons été des centaines de Tunisiens à appeler de tous nos vœux l’avènement de ce moment, chacun à sa manière, les uns sous de faux profils, d’autres à visage découvert, certains de l’extérieur du pays, d’autres de l’intérieur. Censurés, intimidés, opprimés et les plus coriaces de nous emprisonnés, et nous avons persévéré quand même.

Aujourd'hui et en ce moment difficile de notre histoire, autant nous sommes heureux d’avoir apporté chacun sa modeste contribution à la réalisation de cet exploit historique que nous vivons, autant nous sommes conscients que le plus dur reste à faire : préserver cette révolution et lui épargner, une fois qu’elle aura été menée au bout de sa phase actuelle, les dérives susceptibles de la menacer ou d’entacher son caractère citoyen et pacifiste.

En ce qui concerne ta vision de la politique sur l'autre rive de la Méditerranée, je dirais malgré tout: méfie-toi de l'eau qui dort!

J'ai vécu en France la fin du dernier septennat de Giscard et le début du premier septennat de Mitterrand. Je me souviens de ce 8 mai 81, de l'orage qui a précédé la proclamation des résultats électoraux (inoubliable ouverture du ciel, celle-là aussi!) et de la fête nocturne sur la place de la Bastille. Moi qui crois dans une certaine mesure à l'éternel retour, je voudrais vivre et revoir la gauche, mais une gauche qui incarne réellement les forces vives de la France, reconquérir le pouvoir.

Excuse si j’étais un peu long. Et merci du fond du cœur pour tes messages.

Amitiés,

Ahmed


A. Amri

24.01.11

Jean-Claude Tardif, poète et nouvelliste français.


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lundi 17 janvier 2011

La Révolution continue

En ce 14 janvier dont l'histoire se souviendra, le dictateur tunisien a capitulé et pris la poudre d'escampettes. Mais l'épopée du peuple tunisien n'a pas dit son épilogue. La Révolution n'est pas terminée.

N'en déplaise à ceux qui parlementent, négocient, vendent et achètent sans mandat du peuple, ceux qui pillent encore et tuent pour justifier le couvre-feu, ceux qui reconduisent dans leurs fonctions les vieux laquais de Ben Ali, le peuple ne veut rien de moins que la fin d'un système. Avec tous ses appareils répressifs, ses sbires, ses juges et agents corrompus et impliqués dans la longue liste de crimes qui a conduit au soulèvement général du peuple.

En un mot, Ghannouchi et compères, la clique qui rampait sous Ben Ali et soutenait sa dictature ne peut plus gouverner au nom de la Tunisie.

Le dictateur parti, il faut que sa valetaille le suive. Il faut aussi que le parti, en tant que label et organisation politiques, disparaisse.
Le RCD qui, de l'indépendance tunisienne à nos jours, sous sa vieille dénomination comme sous la nouvelle, a exclu la majorité des Tunisiens du pouvoir, qui a tout fait pour museler la voix de l'opposition et s'accaparer le droit de l'exercice politique, aujourd'hui que le peuple a dit haut son mot, doit partir. A la Mecque ou ailleurs, peu importe! mais qu'il parte sans délai! Qu'il cesse de profaner le pouvoir au nom des Tunisiens! Qu'il cesse de revendiquer une pseudo-légitimité que les crimes sans nombre commis sous son règne et le sang des révoltés qui n'a pas encore séché désavouent! Ni ceux qui sont tombés sur le chemin de la Révolution ni les leurs ne peuvent admettre une telle insulte.

Le corps de Mohamed Bouzizi qui s'est embrasé par le feu de l'injustice ne s'est pas encore éteint. Et il ne s'éteindra pas de si tôt. Pas tant que les damnés de la terre pour laquelle il s'est immolé ne recouvrent leur dû: justice! justice! justice!

Justice pour ceux qui ont souffert et souffrent encore à cause d'une politique à tous niveaux élitiste, des choix économiques régis par les lois d'un capitalisme sauvage, qui consacrent la loi de la jungle, ne profitant qu'à une minorité, ceux qui règnent et ceux qui vivent dans leur sphère, les arrivistes de tout bord, caniches et lèche-culs arborant la carte du RCD.

Justice pour les justiciables qui n'avaient ni Dieu ni maître à part Ben Ali et leur propre cupidité, qui se sont vautrés dans un luxe immérité et indécent, qui ont soutiré les deniers du contribuable, c'est-à-dire l'argent des humbles, pour s'offrir une existence de cocagne et condamner de larges tranches du peuple à végéter dans la misère.

Justice enfin pour la Tunisie entière! Ce pays qui, des années durant, dans la presse écrite comme à la télé, voyait ternir son image de marque par la légion des tabbalas et zakkaras (timbaliers et fifres), ce pays meurtri et jamais soumis, ne s'est pas révolté pour la gloire d'un label!

Révolution du Jasmin, oui, si c'est pour dire révolution blanche; le peuple n'a pas de sang sur les mains et tant mieux pour la gloire de sa révolution! Mais le jasmin ne peut embaumer au milieu d'un tas de fumier qui gouverne encore le pays!

A. Amri
17.01.11

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samedi 11 décembre 2010

Elle était une foi
















aura souverain
de l'ensorceleuse
émoi qui étreint
l'Atlas
sirène au chant imparable
des hautes mers
qui rappelle incessamment au large
la felouque de Sindbad
dis-moi pourquoi
le sang impur des hyènes
ni leur magie noire
ne peuvent désamorcer
le vent du Maroc
ni le charme de décembre
sous le ciel de Marrakech

dis pourquoi
des quatre points cardinaux
la boussole et l'acribie
dans sa formule cabalistique

au marin invétéré


ne reconnaissent

que les chiffres aimantés


de ton nom
saida
mennebhi (1)

tu étais une foi

content

captives du rêve
que lègue au jour orphelin
la nuit de Shahryar
ma candide utopie
et ma hantise
ta chevelure
ô belle de Marrakech
soutenant le frère de Prométhée
et cette irréfragable fragrance
incrustée dans la pupille et le nez


envers et contre

le benjoin de siam
que ma légitime brûle
sur les ornières de mes succubes
et les cristaux triés
de gomme arabique dure
bardant mes grigris
envers le sel opalescent
ô ma belle
encroûtant mes cheveux
alors que les tiens
depuis la nuit des temps
y sont rebelles
le poème ne peut se soustraire
aux rets de notre serment

des ailes et des cils
j'ai beau frétiller
beau secouer
le fond des paupières
et la glu de ton kohol
beau vieillir
sous les fanes
de tant d'hivers
tant de décembres
égrenés et pilonnés
dans la conjuration du temps
le mortier sent toujours le cumin (2)


petite sœur
que la barbarie m'a ravie
alors que j'avais vingt ans
et autant de rimes
en gestation
accolées à notre soif
de justice

irrépressible parfum
qui me revient
dans la mouture de plomb
visage d'aplomb
ciselé sous le battage
sur ma photo
lutine
qui me cligne des yeux
et délurée
me lèche des rets
brasse l'écume
et sel de la mer
puis sourit
émoustillée
et de mon conte
se rit
il était une fois toi
conception immaculée
du poème
vierge utopie
et ton fils
de pourpre et vert emmailloté
ôtée à la faim
Saida
houri du Maroc
et le nourrisson vagissant
sur le pourpre de tes lèvres
à ton sein crucifié
rêve douillet
de nos vingt ans
en cet onze décembre
de l'an mille et décombres
sous mes cendres
vous deux
à jamais
vivants




A. Amri
11.12.10

1- Pour en savoir plus sur son combat et les circonstances de sa mort, Abraham Serfaty: rétrospective d'un combat.
2- Des années après sa libération, Abdellatif Laâbi, un rescapé des années de braise et de plomb marocaines, écrit, hanté par les séquelles de la torture: « Les grains de cumin, plus on les écrase, plus ils donnent de l'odeur. Et sans perdre de temps, on met la sagesse du proverbe en pratique. Le cumin de notre être est versé dans un pilon. Et les bouchers-mécaniciens écrasent. Moulin à meules, moulin à eau, moulin électrique, jusqu'à ce que notre cri nous devienne méconnaissable. Insupportable, notre cri de bête humaine, interminable.
C'est une autre douleur qui nous réveillera." Abdellatif aâbi (Tous les déchirements)

mardi 7 décembre 2010

Poignées de main et coups de gueule

Facebook est un réseau d'amitié et d'échange. Des poignées de main fraternelles, j'en ai reçu sur ce réseau et donné pas mal depuis que j'y suis membre. Il y eut aussi des coups de gueule. J'en extrais quelques échantillons que je rassemble et publie ici, avec l'aimable autorisation des "murs" où ils furent placardés.

1- Tsahal: une armée qui rêve de vivre en paix


Christine Longue-Roï:

Hello Amri Ahmed, vous avez déjà vu une guerre sans sang ? C'est la guerre qu'il faut blâmer, bien plus que les soldats qui la font ! Ils sont trop souvent impliqué malgré eux risquent de sauter sur une bombe ou de se faire égorger, alors qu'ils rêvent de vivre en paix comme les autres jeunes de leur âge... De l'autre côté, il y a aussi des jeunes et des moins jeunes qui aspirent à vivre en paix et de manière décente... La vraie question n'est-elle pas de savoir pourquoi cette paix n'est pas possible ? Peut-être est-elle possible... 18 août, 15:03 ·


Ahmed Amri:
"vous avez déjà vu une guerre sans sang ?"
J'ai vu surtout du sang, et beaucoup, sans raison pour le justifier à part la lâcheté, la raison du plus fort, la barbarie. Gaza, Jenine, Cana, c'est presque d'hier. Et ce ne sont que d'infimes graines dans le chapelet. De 48 à ce jour, le fleuve du sang "impur" n'a jamais tari ni connu la moindre décrue. J'ai vu des enfants mourir dans leurs écoles, des nourrissons dans leurs berceaux, des familles en entier décimées sous leurs abris, des abris rasés par-dessus les cadavres, des humanitaires de toutes nationalités exécutés à bout portant, certains mêmes broyés par des bulldozers.
J'ai vu cela, Longue-Roï, inscrit en lettres d'or dans les annales du Tsahal. J'ai vu des hommes qui ont le droit de s'offrir des festins de sang, sacrés héros parce qu'ils ont des chars et des chasseurs. Et des sous-humains qui n'ont d'autre droit que mourir sous les bombes ou de faim, ou subir au quotidien l'humiliation, ou croupir dans les cachots avec la lettre écarlate "T", la seule digne de leurs fronts, parce que, à armes inégales, ils ne peuvent être que Terroristes.
J'ai vu des pogroms ciblant la chair palestinienne, une Shoah où les juifs forment les pelotons d'exécuteurs, un holocauste où les nazis portent l'Étoile de David, le tout perpétré en terre palestinienne et ne semblant pas près de se faire oublier.

J'ai vu une terre arrachée de force à ses propriétaires, des propriétaires délogés et chassés de leur pays, contraints de vivre sur les chemins d'errance ou dans les camps de réfugiés. Des errants et des réfugiés poursuivis sur tous les chemins et massacrés dans leurs réduits. Le tout au nom de la sacro-sainte sécurité d'Israël.

J'ai vu le mensonge s'ériger en loi, l'injustice fondant son droit, l'usurpation devenant principe d'État, les mythes tenant de base à la constitution de cet État, le crime devenu sa raison d'être et de survie.
18 août, 22:48

2- St. Denis Israeli Apartheid Free Zone - Campagne BDS -



Vidéo de Michel Labell

Ahmed Amri:









Voilà les armes dont la force, la puissance de tir à la fois imparable et incomparable, pourraient changer la donne au Moyen-Orient. L’action citoyenne internationale, le soutien le plus large possible et déterminé au BDS, à quoi ajouter le précieux apport de l’information, le combat des intellectuels antisionistes et, toutes conditions confondues, celui des internautes impliqués dans cette cause. Et je voudrais saluer ici particulièrement, outre les amis canadiens à travers Michel, l’écrivain (que plus d'une nationalités se disputent tant il ne peut être d’un seul pays ni d’une seule communauté) Jacob Cohen. Je ne dirais jamais assez le mérite d’un militant de sa stature, son courage exemplaire ni ce que lui doit la cause de la Palestine et de la paix, à travers les écrits et les actes de présence percutants qui sont les siens.
27 novembre, 13:48

3- Des soldat qui tuent et démolissent dans Gaza en riant:



Vidéo de Mohamed Hamzaoui

Ahmed Amri
Celui ou ceux qui filment ont dû ressentir la même sensation que procure pour des enfants déconnectés de toute réalité un jeu vidéo simulant la guerre. Tant qu'on n'est pas réellement dedans, je veux dire (sauf votre respect) dans le merdier, c'est ça la guerre: un jeu, un spectacle, du cinéma ou presque. La guerre sur Gaza devait permettre aux soldats israéliens de " s'offrir une revanche" après l'inoubliable humiliation subie au Liban. Et c'était seulement dans ce rapport de forces là, une armée équipée de sa machine meurtrière et destructive contre un peuple sans armes, qu'ils pouvaient s'offrir la belle revanche, la tuerie où les seuls combattants dignes de ce nom étaient toujours les mêmes, ceux qui n'ont ni avions ni bombes au phosphore ni chars pour écrire l'histoire, mais seulement la capacité de résister, la foi dans la justesse de leur cause et leur détermination à vivre et mourir debout, sans jamais capituler.
Y a-t-il plus belle épopée que celle-là, après sa précédente réalisée au Liban en 2006? Assiégés depuis 2007 par Israël, les états fantoches arabes et les capitulards de Abbas, affamés, et irréductibles malgré tout, puis, pendant près d'un mois, sans la moindre trêve, soumis à un pilonnage dont le souvenir ne s'effacera pas de si tôt, et toujours debout?
Quelle lamentable image ces "témoins" (à qui on doit cette vidéo) vont transmettre à leur postérité! quel courage! quel héroïsme! des chars et des chasseurs, et pas un seul soldat capable de se battre à armes égales! Mais ce que l'humanité conservera de cette guerre de lâches, nous en trouvons un échantillon ici: à part l'indignation et la haine (du sioniste, et non du juif même si l'amalgame existe mais la faute en incombe aux sionistes d'abord) qu'est-ce qu'ils ont gagné dans cette guerre? Rien, absolument rien.
Déjà, depuis la seconde Intifadha l'opinion publique internationale prend de plus en plus ses distances avec le "seul État laïc et démocratique" de la région. Plus personne n'est dupe des oripeaux de cette laïcité et sa sœur démocratie, prostituées dans l'État d'Israël. Les mythes fondateurs de l'entité sioniste tombent petit à petit, jour après jour, certains à la faveur même d'Israéliens ou de juifs désavouant les mensonges et les supercheries des bons apôtres. Ils finiront tôt ou tard par s'effriter, foulés aux pieds, tellement ce croque-mitaine de l'antisémitisme que brandissent les chiens de garde sionistes ne fait plus peur autant qu'il agace. Ce que j'ai vu sur de nombreuses vidéos (dont certaines sont partagées avec Mohamed), ce que nous sommes à même de lire sur Internet ou ailleurs, venant même des alliés traditionnels d'Israël, le confirme.
Un rapport de la CIA, rendu public il y a quelques mois, prévoit la fin du sionisme dans une vingtaine d'années tout au plus. La dissidence juive, à l'intérieur d'Israël comme à l'extérieur, semble donner les premiers signes de cette fin.
13 novembre, 16:35


4-Defamation: quand les enfants désavouent le père - Par Ahmed Amri

Né aux USA puis transmis vers l'Europe, le vent de la sédition intellectuelle qui souffle sur le sionisme n'est pas près de faiblir, loin de là. Tout en prenant l'allure d'une révolution culturelle de masse marquant la nouvelle décennie de ce siècle, il frappe à présent Israël où il se propage à la faveur d'une conscience juive dissidente et libérée de l'identité séculaire du sémite , éternel persécuté et, en tout lieu, victime. De plus en plus d'intellectuels et d'artistes emboîtent le pas à Chomsky, Norman Gary Finkelstein, Rony Brauman, entre autres "brebis galeuses" juives, et montent au créneau pour fustiger le sionisme et désavouer la politique de leur État. Ce mal délétère qui condamne le sionisme et laisse présager de sa fin certaine dans un proche avenir est bien moins l'effet de l'antisémitisme présumé revenu en force dans le monde que le contrecoup d'un abus sioniste de l'arme "antisémitisme" . Perverti, instrumentalisé à outrance dans une propagande mensongère et surannée, l'argument de l'antisémitisme se tourne à présent contre les apprentis sorciers , ceux qui en ont fait une litanie burlesque, un croque-mitaine mal ficelé, l'ersatz d'une épée de Damoclès menaçant toute pensée contestataire ou réflexe critique.
Après Shlomo Sand démontant l'histoire du peuple juif inventé à partir d'historiographies et de mythes, c'est au tour de Yoav Shamir, cinéaste israélien de 40 ans, de s'attaquer à la machine lobbyiste qui industrialise le mensonge, la diffamation.

Ahmed Amri:
Merci pour toutes vos réactions, les amis.
Autrefois, quand Israël se faisait critiquer par quelqu'un, on criait constamment à l'antisémitisme et cela dissuadait dans une certaine mesure ceux qui étaient tentés de refaire la critique.
Aujourd'hui, et il faut saluer le courage de ces juifs israéliens qui montent au créneau, la "contagion" gagne la maison familiale. Certes, ce n'est pas tout à fait l'épidémie au foyer, mais le "virus" ne fait que s'étendre. Et comme cette pandémie à l'horizon nous est salutaire à tous, vous qui êtes impliqués et assez contaminés faites que d'autres vous embrassent goulûment et contractent à leur tour le virus bénin!
L'espoir vaut d'être partagé et le front qui s'élargit et accule le sionisme au mur, jusque dans sa maison, finira bien par débarrasser l'humanité de ce monstre qui, à mon sens, est déjà moribond.
Encore une fois merci.
5 novembre, 11:34


5- L'antisémitisme: fonds de commerce sioniste
Abderrahman Bacha:


Ahmed Amri:









Le "fonds de commerce", Abderrahman, est une clé primordiale, à mon sens, qui permettrait de comprendre non seulement la survie du sionisme et l'appui extérieur dont il bénéficie mais peut-être aussi, dans une certaine mesure, son origine, ses fondements.
Il faut qu'il y ait antisémitisme pour avoir à justifier tout acte, toute entreprise œuvrant pour le contrer: au lendemain de l'opération "Plomb durci", parallèlement aux réactions d'hostilité à l'égard d'Israël que connut l'Europe, on a vu fleurir ici et là des bureaux, des associations sionistes financées par l'argent des contribuables et défendant Israël. BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme) et SFSI (Secours Français pour les Sinistrés d'Israël) sont deux exemples des plus récents.
Ne serait-ce qu'au niveau de leurs appellations, ces deux officines sionistes montrent que "l'investissement" dans l'antisionisme est payant. "Vigilance" suppose danger (il faut alimenter le fantasme et entretenir la phobie juive d'une part et rappeler aux Français en général et Européens que le danger qui appelle cette vigilance est intérieur et sans rapport avec Israël) mais en même temps cette formule cabalistique "Secours + Sinistrés+ Israël", au lendemain d'une guerre (et bien avant même cette guerre) où les vrais sinistrés et nécessitant secours sont les Gazaouis et non les Israéliens, tente de détourner au profit de l'agresseur le soutien censé allant sans partage à l'agressé. Alors même qu'Israël a été aux origines de ce qui a motivé l'appel à son boycottage, les sionistes trouvent le moyen d'inverser la règle du jeu pour faire prospérer leur fonds de commerce.
Pour rappel ces 2 associations sont dirigées par un juif que je crois tunisien (Sammy Ghozlan) et œuvrent pour contrer la campagne BDS et faire taire les critiques à l'encontre d'Israël.
Il y a ces jours-ci près de 80 personnes en France, qui attendent de comparaître devant les tribunaux, toutes accusées soit d'antisémitisme, soit d'incitation à la haine, dont Stéphane Hessel, 90 ans, juif, résistant, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et ex-ambassadeur de la France.

Le "fonds de commerce" rappelle aussi le livre de Norman Gary Finkelstein "L'Industrie de l'Holocauste": l'auteur y évoque ce côté mercantile de l'holocauste, exploité par les sionistes pour générer des richesses et des pouvoirs. Defamation le montre aussi.
Bref, tant que ça rapporte, l'antisémitisme ne doit pas mourir et s'il meurt Israël et ses lobbyistes doivent le ressusciter.
D'un autre côté, et Defamation le montre bien aussi, l'antisémitisme permet à ses cultivateurs de catalyser le sentiment juif autour de l'entité sioniste: Israël. Tant que l'Israélien a peur, Israël aura raison d'exister. On diabolise l'Iran, les musulmans, les Palestiniens, les Arabes (l'Irak hier, la Syrie et le Liban toujours) pour perfuser cette phobie et assurer Israël de la morale justifiant son existence et du soutien à toute guerre préparée ou faite contre ses voisins.

Pour ton précédent commentaire, Abderrahman, quelque part ici une vidéo retraçant l'histoire de Theodor Herzl peut apporter des éléments de réponse à la question: "Comment et pourquoi aurais-je permis de falsifier et d'effacer d'un coup de chiffon une identité qui s'est inscrite depuis des millénaires, au profit d'un projet aussi artificiel que le projet sioniste, d'autant plus qu'il s'inscrit dans la pure logique des entreprises coloniales qu'on croyait mortes?"

Cette vidéo montre une face cachée du sionisme: le sionisme antisémite!

Nous y reviendrons ensemble si tu veux, plus tard.
Theodor Herzl en 3 parties:
Part 1 - Part 2 - Part 3

8 novembre, 20:12


6- BHL MENTEUR ET HYPOCRITE
de Brahim Fathallah

Ahmed Amri:








Les cabales sionistes ne réussissent pas à tous les coups. Les lobbyistes ont tenté par le passé d'affamer le juif américain antisioniste Norman Finkelstein et ils se sont cassé les dents. S'ils ont réussi à le priver du salaire de professeur dans les universités américaines, ils n'ont pu par contre l'empêcher ni de bien se vendre comme écrivain et éditeur ni d'étendre le champ de sa notoriété et son autorité intellectuelle à travers le monde.
Avec Dieudonné "le fils de Le Pen", c'est pareil. On voulait faire de ce nègre qui ose blasphémer contre le sionisme un Gazaoui en France, le soumettre quasiment au même siège et verser par dessus sa tête le plomb endurci des médias lobbyistes.
Néanmoins, depuis sa mise en disgrâce par la plupart des plateaux de la TV française, alors même qu'il n'arrête de subir les feux nourris des campagnes de presse diffamatoires, Dieudonné est encore debout. Contre toute attente (chez BHL et ses amis) ce nègre chassé du "paradis télévisuel" ne fait pas la manche. Ni ne la fera. Parce que c'était à cela que le vouaient les redresseurs de torts sionistes.
Voila 7 ans que Dieudonné fait systématiquement salle comble où qu'il se produise en France, avec en moyenne 1000 entrées par semaine. A l'étranger, il donne ses spectacles à guichets fermés. Et sur les réseaux d'échange, y compris FB, il fait nettement mieux, mille fois mieux, que BHL.
Morale: plutôt mille fils de Le Pen qu'un bâtard de Sion!
7 décembre 2010, 00:30


7- A propos d'Ahmadynejad et Israël -Vidéo de Brahim Fathallah
Richard Christmann:


Ahmed Amri:








@Richard:
Coluche le disait si bien: "Tous les hommes sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres". Et c'est d'autant plus vrai que la hantise du nucléaire iranien chez l'Occident et les amis d'Israël a toujours tendance à éclipser le mal qui est aux origines de tel nucléaire: Israël et son arsenal nucléaire. Aux uns il est permis d'être puissants, super-puissants même, d'avoir la force dissuasive et persuasive, de coloniser, massacrer, raser des villes et des pays au nom de la sacro-sainte sécurité menacée, aux autres il est juste permis de se tenir prêts à être immolés, le moment venu, sur l'autel de ladite sécurité. En 2008, quand la Russie décide de faire cadeau au Liban d'une dizaine de chasseurs d'occasion (des Mig-29 dont la fiabilité est douteuse), Israël et ses amis crient haro sur le soutien au terrorisme, protestent de vive voix. Nous sommes pourtant au lendemain de la guerre contre le Liban (2006), où pendant plus d'un mois, en plus du pilonnage terrestre et maritime continu, l'aviation israélienne s'est permis tous les crimes, bombardant nuit et jour Beyrouth-Sud et la quasi totalité du Liban.
Le scénario a été réédité dans la guerre contre Gaza. Et dans les autres guerres concoctées avec Israël, celles contre l'Irak et l'Afghanistan.
Aujourd'hui on montre du doigt l'Iran et on fait tout pour lui faire subir le même sort que l'Irak. La même litanie "sécurité d'Israël", la même rhétorique diabolisant l'ennemi à abattre, les mêmes coups bas et le même jeu d'alliances impliquant les caniches arabes, du Golfe surtout, sont réinvestis dans cette guerre jusqu'à présent froide mais, au vu de tout ce qu'on entend et lit, au vu de cette tension latente qui ne baisse jamais, menace de dégénérer tôt ou tard en conflit armé.
J'évoquais depuis peu "coups bas" et j'oubliais de rappeler la citation tronquée d'Ahmadinajad qu'Israël rappelle et propage, à tout propos. Le président iranien a parlé de "tumeur du Moyen-Orient", et il n'a pas inventé cette métaphore: les juifs orthodoxes assimilent Israël à un cancer et le cancer serait plus clément quand même, en ce sens qu'il se prête à l'espoir et à la thérapie, alors qu'Israël -comparez la carte de la Palestine entre 48 et aujourd'hui- est tout autre. Le président iranien n'a jamais dit qu'il faut rayer Israël de la carte, il a cité Khomeyni pour appuyer ses dires au sujet de cette "tumeur". Par conséquent, la citation qu'Israël répand à cor et à cri pour étayer le sempiternel argument "sécuritaire" est non seulement tronquée mais doublement décontextualisée. Ôtée à son contexte historique d'une part (les années 80 ne sont pas les années 2010), amputée de son auteur (quand le pape heurtait les presque 2 milliards de musulmans, on disait; il n'a fait que citer! Ahmadinajad c'est un autre poids et une autre mesure), amputée enfin de son contexte discursif parce que la phrase originale et la citation incriminée ne sont ni les mêmes ni synonymes; je cite: "L'imam a dit que ce régime occupant Jérusalem doit disparaître de la page du temps": telle est la traduction de la phrase originale, aujourd'hui refondue dans une rhétorique non pas plus explicite mais plus tendancieuse: on supprime "ce régime occupant Jérusalem" et on lui substitue ce qui est susceptible d'apporter plus d'eau au moulin des belliqueux.

Pour conclure, je me permettrais de citer un proverbe local un peu trivial: le chien se plante le museau dans le cul et aboie à l'odeur qui infecte! Israël c'est pareil.
6 décembre 2010, 18:20


8- Les autorités portuaires de Tunis-Carthage refoulent deux syndicalistes français sitôt débarqués

Pour quelles raisons? s'interroge Marie Kovac, ex- amie du réseau.
("ex" parce qu'un beau jour on s'est claqué la porte au nez, sionisme et son anti oblienet!)


Ahmed Amri:








Chère madame,
Votre question est légitime; mais il ne m'appartient pas d'y répondre. Je suis à peu près comme vous dès que je cherche à percer ce mystère, cet absurde des mesures arbitraires se répétant au quotidien dans mon pays.
J'omettais de signaler en marge de ce texte que je ne faisais que traduire une dépêche en arabe transmise, il y a à peine une heure, par un ami.
Néanmoins pour vous mettre un peu dans le contexte politique tunisien, sachez que dès que quelqu'un critique le pouvoir en place, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, et c'est vraisemblablement ce qu'on reprochait aux 2 Français refoulés, il se voit "gratifié" d'un fichage aux aéroports du pays et doit s'attendre en conséquence à des marques d'"hospitalité" comme celles évoquées dans cet article.
Si vous avez des projets de vacances dans notre pays, cette brève mise au point pourra vous éclairer aussi sur le code de conduite à tenir avant de prendre l'avion.
Mais quoi qu'il en soit, je ne vous dirais jamais assez que la Tunisie reste un beau pays et que son peuple est assurément des plus hospitalier.
20 juillet 2010 13:50


9- Censuré: ohé, Ammar l'aveugle! si tu pouvais lire ça...
Faustine Swahili:

Ahmed Amri:


Hélas, Faustine, je le suis. Et ce qui me console un peu malgré tout, c'est que nous sommes très nombreux à subir cette absurde censure. Absurde parce qu'elle s'en prend à des opposants qui exercent leur droit à l'expression dans la transparence et la légalité constitutionnelle, qui mènent un combat pacifiste, et pas que sur le front intérieur mais sur d'autres fronts censés impliquer tout le pays. Et puis parce que cette censure, inefficace, ne sert qu'à souiller davantage l'image du pouvoir, la plupart des internautes tunisiens étant capables de la contourner très facilement. J'ajouterais que c'est une "pub" inespérée dont on nous fait cadeau.
4 décembre 2010, 13:17

Jamal Zahmoul: "Il est regrettable d'apprendre que vous appartenez à la "3alayhom maghdhoub"[personnes mises en disgrâce, ndlr] M. Amri. Les gens, comme vous, qui font de Facebook un espace de discussions constructives et d'interactions de tous les sujets dignes de considération devraient exercer ce droit sans restrictions ni obstacles." (Traduit)








Ahmed Amri:






Merci pour ces mots très censés, Jamel. Toutefois le pouvoir ne peut apprécier aucune critique, si constructive soit-elle, et la censure est là pour démontrer la pertinence de cette triste réalité. La machine étatique est sclérosée à tel point qu'elle reproduit les mêmes tares, le même mal qu'elle est censée être venue y mettre fin en 87. Vois ce qu'il est advenu de tous les "non" autour desquels s'articule le manifeste du 7 novembre: ce projet démocratique, tellement beau sur le papier, est né avorton deux ans à peine après sa conception. Ces "non" (à la présidence à vie, à la succession automatique, à l'injustice à l'oppression, etc) sont devenus désuets, insignifiants, tant l'exercice du pouvoir depuis 87 à ce jour leur a ôté tout crédit. Par conséquent, rien d'étonnant à ce que la dictature fasse tout pour museler ses opposants, sans égard aucun pour les retombées pouvant toucher l'ensemble du pays, y compris ses propres "dividendes" dans le prétendu "rayonnement tunisien" dont elle prouve ainsi, de façon on ne peut plus incontestable, le mensonge, la fausseté.
Incapable de mesurer l'ampleur des dégâts qu'il provoque en étouffant, entre autres, la liberté d'expression, ne pouvant discerner la critique du nihilisme, quand il impose la censure à un citoyen, le pouvoir a quand même ce mérite qu'il faut lui reconnaître: il atteste que tel citoyen n'est pas des béni-oui-oui. Et sans vouloir paraître le moindrement immodeste, je remercie personnellement ce pouvoir de m'avoir délivré une telle attestation.
6 décembre, 11:20

A suivre...
A.Amri
07.12.2010

samedi 27 novembre 2010

Ce faste bourgeois qui nous choque et insulte

Faste d'une bourgeoisie tunisienne pourrie: concert royal à Hammamet pour la commémoration de l'anniversaire d'un chien! Des cadeaux féériques, à ce qu'on nous dit: bons d'achats et chèques, sans compter les vêtements et accessoires importés! Et la meilleure troupe musicale du pays pour la sérénade et l'aubade!
N'est pas chien qui veut, ni Tunisien bourgeois qui se ressent pour son clébard!



Un chien tunisien "fête" royalement son anniversaire. La nouvelle parcourt la Tunisie, monte sur la toile, délie des langues. On la doit, en première source, au journal tunisois
l'Hebdomadaire (الأسبوعي ) relayé par Aljazeera dans l'une de ses éditions d'infos maghrébines.

On a demandé à de grands musiciens
, écrit l'Hebdomadaire, réputés comme des valeurs artistiques sûres du pays de donner un concert à la ville de Hammamet. Et arrivés sur les lieux, ces musiciens sont surpris d'apprendre que le concert est dédié à l'anniversaire d'un chien. Celui-ci, trônant sur un fauteuil de style Louis XVI, a reçu pour cadeaux des vêtements et des accessoires de luxe, mais aussi des chèques et des bons d'achat.

La nouvelle n'étonne pas, tellement les échotiers de la gazette mondaine dans notre pays nous submergent d'anecdotes délirantes; néanmoins elle choque, bien plus qu'elle ne peut faire rire.
Elle choque, y compris dans les milieux aisés, parce qu'elle fait partie des signes ostentatoires de la néo-bourgeoisie qui se vautre dans un luxe autant indécent qu'immérité. En fait, et même le Tunisien moyen est capable de faire cette distinction, la bourgeoisie traditionnelle, citadine ou rurale, conservatrice ou libérale, n'aime pas le superflu. Globalement cultivée, éclairée aussi, elle aime certes l'argent et ce qui le rapporte et fait fructifier, en l'occurrence le travail, les affaires. Néanmoins elle n'a pas la folie des grandeurs et n'aime pas l'ostentation. A Djerba, à Sfax, mais aussi à Tunis et ailleurs, il est des archi-milliardaires qu'il serait difficile de distinguer du commun des hommes, dans la rue.

Ce style du paraître sobre, dépouillé, n'est pas celui de la nouvelle bourgeoisie. Il faut dire que, constituée de parvenus pour la plupart issus de souche populaire, cette dernière s'est enrichie à la faveur d'opportunités offertes au lendemain de l'accession de Ben Ali au pouvoir. Si la vieille bourgeoisie doit sa situation à l'héritage et, dans une certaine mesure, à une intelligence de gestion lui permettant d'assurer sa continuité, la nouvelle bourgeoisie, elle, a acquis sa fortune par des spéculations, des passe-droits, une législation autorisant des vols légaux ou des vols tout court, c'est-à-dire en pillant les deniers du peuple.

L'on nous rétorquera que si les clebs de Hammamet et de Carthage ne sont pas moins aisés que leurs pairs dans les pays du Nord, ce serait plutôt un signe rassurant! cela signifie que la Tunisie confirme ses dires officiels, en l'occurrence qu'elle est sur la bonne voie!

Que dire alors, si ce n'est pauvres de nous, Tunisiens non canins! Nous qui pour la plupart ne connaissons d'autre fête que celles des aïds! Ou du التحول المبارك Changement Bénit, selon l'expression consacrée depuis ce 27 novembre 1987!

Le pouvoir en place vient de fêter le 23e anniversaire de ce qu'il appelle pompeusement Ère nouvelle. Au cours de ce quart de siècle placé sous la bannière de ce changement, certes le peuple entend dire quotidiennement que son pays a réalisé un miracle économique. Et il voit pulluler les signes on ne peut plus patents de sa prospérité nationale: distributeurs bancaires à l'affût des poches vides, supermarchés à l'affût des cartes de crédit, agences automobiles à l'affût des gros chéquiers!

La monnaie, en espèces sonnantes, au sens littéral de l'expression, ne circule pas en Tunisie. A l'excepté des pièces réservées aux fakirs d'Allah, les mendiants. Les billets de 10, 20 et 30 volent sitôt trouvés et sortis. Et pourvu qu'on les trouve encore et sorte, الحمد لله louange à Allah! Quant aux billets de 50, parce qu'il en faut pour le pays prospère, 99% des Tunisiens n'en ont pas encore fait l'étrenne. On a beau enseigner au peuple que l'argent n'a pas d'odeur, ce peuple est persuadé que les billets de 50 en ont une. Et tout compte fait, le peuple a sûrement raison!

Voilà une facette du miracle économique tunisien: il y a ceux qui vivent au cocagne et ceux qui vivent en Tunisie.

Des entreprises publiques privatisées au rabais, des terrains publics dont certains classés biens patrimoniaux cédés pour moins d'une obole à des particuliers, les trésors publics détournés au profit d'une poignée de privilégiés, et jusqu'aux deniers des caisses sociales, l'argent du peuple laborieux retranché tout au long d'une vie des salaires de misère pour la retraite et la prévoyance sociale, dilapidés.

En même temps, le peuple voit que ses enfants diplômés, par milliers et milliers, sont au chômage. Et diplômés ou non, par centaines et centaines, les laissés-pour-compte qui se jettent à la mer, brûlent (يحرقوا) comme dit le jargon de ces damnés, dans l'espoir de trouver ailleurs l'eldorado qui les fasse rêver d'un anniversaire de chien!

Ce fossé qui se creuse entre une bourgeoisie pourrie à la moelle des os et une large tranche du peuple saignée à blanc et démunie, cette injustice criante et le luxe immonde d'une classe qui étale effrontément son faste choque et insulte.

Quand les médias crachent sur Aaron Bushnell (Par Olivier Mukuna)

Visant à médiatiser son refus d'être « complice d'un génocide » et son soutien à une « Palestine libre », l'immolation d'Aar...